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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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responsabilités de Premier Ministre, « jusqu’à
la nuit du 12, écrira-t-il plus tard, il n’y avait pas de raison de supposer
que les opérations ne se développent pas favorablement (10) ». Gamelin, généralissime
des forces alliées, était pleinement satisfait de la situation. La veille au
soir, la plus grande partie des forces françaises et la meilleure, les 1re, VIIe
et IXe armées, avec le Corps expéditionnaire britannique, fort de 9 divisions
sous le commandement de Lord Gort, avaient rejoint les Belges, comme prévu, sur
un front qui longeait la Dyle, d’Anvers à Wavre en passant par Louvain, et de
là par la trouée de Gembloux jusqu’à Namur, puis, vers le sud, le long de la
Meuse jusqu’à Sedan. Entre les forteresses belges de Namur et d’Anvers, sur un
front de 100 kilomètres seulement, les Alliés étaient supérieurs en nombre à l’envahisseur,
avec leurs 36 divisions contre 20 de la VIe armée de Reichenau.
    Les Belges, bien qu’ils se fussent bien battus sur toute la
longueur de leur frontière nord-est, n’avaient pas tenu aussi longtemps qu’on l’avait
escompté, certainement pas aussi longtemps qu’en 1914. Comme les Hollandais, ils
n’avaient pas été capables de tenir tête à la nouvelle tactique révolutionnaire
de la Wehrmacht. Ici, comme en Hollande, les Allemands s’emparèrent des ponts
vitaux grâce à l’audacieuse intervention d’une poignée de troupes spécialement
entraînées, amenées en planeurs et débarquées silencieusement à l’aube. Elles
réduisirent les gardes de deux des trois ponts du canal Albert, derrière
Maestricht, avant que les défenseurs eussent pu les faire sauter.
    Leur succès fut plus grand encore quand ils s’emparèrent du fort
d’Eben-Emael, qui commandait la jonction de la Meuse et du canal Albert. Cette
forteresse moderne, située à un point stratégique, était considérée par les
Alliés et par les Allemands comme la plus imprenable de toute l’Europe, plus
forte que tout ce qu’avaient pu construire les Français sur la Ligne Maginot ou
les Allemands sur la Ligne Siegfried. Formée d’une série de profondes galeries
souterraines en béton et en acier, ses tourelles protégées par un épais
blindage et servies par 1 200 hommes, elle devait, espérait-on, tenir
indéfiniment contre le pilonnage des bombes et des plus gros obus de l’artillerie.
    Elle fut prise en trente heures par 80 soldats allemands qui, sous
les ordres d’un sergent, avaient atterri avec neuf planeurs sur le toit, et
dont les pertes totales s’élevèrent à 6 tués et 19 blessés… A Berlin, je me le
rappelle, l’O. K. W. entoura l’entreprise de mystère et annonça dans un
communiqué spécial, le soir du 11 mai, que le fort Emael avait été pris
grâce à une « nouvelle méthode d’attaque » ; après quoi la
rumeur se répandit – et le docteur Gœbbels fut enchanté de l’attiser – que les Allemands
avaient une nouvelle « arme secrète », peut-être un gaz qui s’attaquait
aux nerfs et paralysait passagèrement les défenseurs…
    La vérité était beaucoup plus prosaïque. Avec leur sens habituel
de la préparation, les Allemands, pendant l’hiver 1939-1940, avaient construit
à Hildesheim une réplique du fort et des ponts du canal Albert ; ils
avaient entraîné quelque 400 hommes transportés par planeurs, afin de mettre au
point la meilleure tactique.
    Trois groupes devaient s’emparer des trois ponts, le quatrième d’Eben-Emael.
Cette dernière unité de 80 hommes atterrit sur le sommet de la forteresse et
déposa dans les tourelles blindées des charges creuses spécialement préparées
qui non seulement les mirent hors d’action, mais encore répandirent flammes et
fumée dans les chambres inférieures. Ils se servirent aussi de lance-flammes
portatifs, appliqués contre les embrasures de tir et les créneaux d’observation.
    En une heure, les Allemands purent pénétrer dans les galeries
supérieures, rendre inutilisables les canons lourds et légers du grand fort et
aveugler ses postes d’observation. L’infanterie belge essaya vainement de
déloger la petite bande d’assaillants, mais elle fut chassée par des attaques
de Stukas et par des renforts de parachutistes. Dans la matinée du 11 mai,
les unités avancées de chars, qui avaient traversé en hâte les deux ponts
intacts au nord, arrivèrent au fort et l’encerclèrent. Après d’autres
bombardements de Stukas et un combat corps à

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