Le vatican indiscret

partie du Sacré Collège à dos, même parmi les cardinaux italiens, est, on s’en doute, conservateur, et serait, au sein de la société civile, considéré comme réactionnaire.
    Franc R ODÉ . Préfet émérite de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, ce Slovène lazariste conservateur, de l’ordre de Saint-Vincent, né en septembre 1934, dont la famille issue de Ljubljana s’est exilée en Argentine en 1948, est de tendance lefebvrienne.
    Paul Josef C ORDES . Le Président émérite du Conseil pontifical Cor Unum , né en septembre 1934, est un cardinal allemand modéré qui ne s’implique plus tellement dans la vie du Sacré Collège et, à ce titre, n’y joue plus un grand rôle.
    Paolo S ARDI . Cardinal italien conservateur né en septembre 1934, patron de l’ordre souverain militaire de Malte, il côtoie à ce titre la fine fleur de l’aristocratie italienne et dispose d’un bureau dans le palais de l’ordre de Malte, situé en face du célèbre bijoutier Bulgari, via Condotti. S’il a aujourd’hui un poste plus honorifique qu’actif, cette plume de talent a longtemps écrit des discours pour le Pape Jean-Paul II, puis pour Benoît XVI.
    Carlos Amigo V ALLEJO . Archevêque émérite de Séville, né en août 1934, il est le seul cardinal espagnol progressiste, franciscain de l’ordre des Frères mineurs. À ce titre, le cardinal aura entre ses mains quelques voix de cardinaux de même tendance.
    Claudio H UMMES . Né en août 1934, ce cardinal brésilien, préfet émérite de la Congrégation pour le clergé, connaît tout le monde à Rome en raison de ses responsabilités antérieures, mais s’implique désormais peu dans la vie de la Curie.
    Francesco M ONTERISI . Né en mai 1934, premier nonce apostolique en Bosnie-Herzégovine à l’époque de son indépendance, archiprêtre de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs depuis 2009, ce brillant Italien, ancien diplomate plutôt conservateur, assura le secrétariat du conclave de 2005 qui élut Joseph Ratzinger. Une fonction historique !
    Jean-Baptiste P HAM M INH M ÂN . L’archevêque de Hô-Chi-Minh-Ville, né en mars 1934, créé cardinal par Jean-Paul II en 2003, se bat dans son pays pour la renaissance de l’Église catholique au Vietnam et la lutte contre la pauvreté.
    Dionigi T ETTAMANZI . Ce professeur de théologie morale et archevêque émérite de Milan, né en mars 1934, était fort apprécié du Pape Jean-Paul II. Son ascension a été rapide au sein de la Conférence épiscopale des évêques italiens dont il sera longtemps le secrétaire général. Il succède en 2002 à Milan, dans le plus puissant diocèse du monde, au prestigieux cardinal Martini. Habile gestionnaire, réformiste modéré, cet italianissime cardinal aux yeux pétillants d’intelligence, qui ne parle aucune langue étrangère, a malgré ce handicap longtemps été considéré comme un papabile . Il a souffert, et ne s’en cache pas, de voir l’intellectuel et autre Lombard, Angelo Scola, lui succéder. Il aura un certain nombre de voix entre les mains.
    Giovanni Battista R E . Né en janvier 1934, cet Italien du Nord, préfet émérite de la Congrégation pour les évêques et du Conseil pontifical pour l’Amérique latine connaît tous les cardinaux car c’est lui qui, des années durant, a nommé les évêques. À ce titre, il a bien sûr de multiples cartes entre les mains.
    Raúl Eduardo V ELA C HIRIBOGA . Cet archevêque émérite de Quito, né en janvier 1934, a été créé cardinal trois ans avant sa retraite ! Le Pape a voulu récompenser cet Équatorien d’une vie consacrée aux jeunes, aux prêtres et aux déshérités sans jamais chercher la gloire. Ancien président de différentes commissions au sein de la Conférence des évêques d’Amérique latine (Celam), il peut orienter des votes de cardinaux sud-américains.
    Joachim M EISNER . Archevêque de Cologne, le plus grand diocèse d’Allemagne, né en décembre 1933, cette personnalité d’un indéniable charisme célèbre la messe le dimanche dans l’une des plus belles cathédrales du monde, reconstruite après la guerre. Ce cardinal conservateur, évêque de Berlin avant la chute du Mur, très écouté en Allemagne, est respecté aussi du monde politique. C’est une figure importante du pays où il prend souvent la parole pour défendre la doctrine sociale de l’Église. Il aura un poids électoral