Le vétéran
la chasse en saisissant la valise et son contenu. La fouille dura trois heures, dans deux bureaux séparés. Buder faisait la navette entre les deux, et sa contrariété allait croissant.
quand les douaniers démontent un bagage, ils sont s˚rs de découvrir ce qu'il cache. Dans la mesure o˘ il cache quelque chose. Us firent vider les deux sacs à dos et fouillèrent les armatures et l'intérieur de la doublure.
Ils ne livrèrent rien de plus que quelques paquets de Lucky Strike. Bill Butler ne s'en étonna pas. Les compères ne transportent jamais rien sur eux.
Hugo Seymour le surprit davantage. La valise en cuir fut passée aux rayons X une bonne douzaine de fois, et on chercha vainement un double fond. Pas plus de succès avec la serviette en croco. Elle recelait simplement un tube de comprimés contre les maux d'estomac. On en broya deux pour faire analyser la poudre. Les résultats prouvèrent qu'il s'agissait bien de comprimés contre les maux d'estomac. On demanda à Mr Seymour d'ôter ses vêtements pour les soumettre aux rayons X. Entièrement déshabillé, il fut lui-même radiographié, au cas o˘ il aurait ingéré la marchandise. Rien non plus de ce côté-là.
Vers dix heures, il fallut rel‚cher les deux hommes, à quinze minutes d'intervalle. Mr Seymour les menaça à grands cris de poursuites judiciaires. Buder ne se laissa pas impressionner. Us 214
réagissaient tous de cette manière, loin qu'ils étaient de soupçonner les pouvoirs dont jouissait le service des douanes.
- Vous voulez qu'on les prenne en filature, patron ? lui demanda son bras droit d'un air sombre. Après quelques instants de réflexion, Buder secoua la tête.
- C'était s˚rement un tuyau foireux. Si ce ne sont que des pigeons inoffensifs, on les suivra en pure perte. Dans le cas contraire, je doute que le chef de la filière thaÔlandaise les contacte avant qu'ils s'aperçoivent qu'on les suit. Laissez tomber. Ce sera pour la prochaine fois.
Libéré le premier, le Canadien se rendit en ville avec la navette de l'aéroport et descendit dans un hôtel miteux près de la gare de Paddington.
quant à Mr Seymour, il prit un taxi et se fit conduire à un endroit beaucoup moins modeste.
quelque part dans Londres, deux hommes reçurent un appel téléphonique peu après deux heures. Comme convenu, ils attendaient dans deux cabines éloignées. On leur demanda à tous les deux de se rendre à une certaine adresse. L'un des deux passa unvcoup de fil avant de partir à son rendez-vous.
¿ quatre heures, Bill Butler stationnait seul devant une résidence hôtelière o˘ l'on pouvait louer à la journée ou à la semaine. ¿ quatre heures cinq, le fourgon de police banalisé qu'il attendait se rangea derrière lui et débarqua les dix hommes de l'équipe du Knock. Trop tard pour les consignes. Le gang risquait d'avoir posté un guetteur derrière une fenêtre, même si dans la demi-heure écoulée, Buder n'avait pas vu bouger les rideaux de dentelle. Avec un bref signe de tête, il entraîna ses hommes vers l'entrée de l'immeuble. Le réceptionniste était absent. Buder laissa deux collègues dépités en faction devant les ascenseurs et s'engagea dans l'escalier avec les huit autres. L'appartement était situé au troisième.
L'équipe du Knock n'a pas l'habitude de prendre des gants. H ne fallut qu'un coup de bélier pour défoncer la serrure, et les policiers se ruèrent à l'intérieur. Tous jeunes, motivés et fouettés par une montée d'adrénaline. Aucun d'eux n'était armé.
Les cinq hommes présents dans le salon n'opposèrent aucune résistance. Us restèrent cloués à leur siège, abasourdis par la sou-215
daineté de cette irruption inopinée. En tant que responsable de l'intervention, Butler entra le dernier, alors que son équipe fouillait les poches intérieures à la recherche des passeports. Il s'occupa d'abord de l'Américain furibond. Des tests ultérieurs prouvèrent qu'il était l'auteur de l'appel dénonçant le compère canadien sur la ligne permanente du bureau des douanes de l'aéroport. Comme on devait bientôt le découvrir, sa valise contenait six kilos de cocaÔne colombienne pure.
- Mr Salvatore Bono, je vous arrête pour association de malfaiteurs visant à introduire dans ce pays des substances illicites.
Une fois réglées les formalités, le trafiquant de Miami fut menotte et emmené par les policiers. Butler appréhenda ensuite le hippie. Comme ses collègues conduisaient le Canadien
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