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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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se révéla être de la main de Michel-Ange. Mise à prix ? Huit millions de livres.
    Et aujourd'hui, il semblait se trouver à son tour devant un trésor inestimable, qui avait pris l'apparence de deux perdrix mortes.
    Bien évidemment, une seconde escroquerie avec l'aide de Fanshawe n'était pas envisageable. C'était une chose de se débarrasser d'un subalterne comme Benny Evans, mais Alan Leigh-Travers, c'était une autre affaire. Même sans un double de la lettre de l'aéroport, le conseil d'administration se fierait à la
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    parole d'Alan. De toute manière, il ne pouvait plus avoir recours à
    Fanshawe. Le monde de l'art n'était quand même pas crédule à ce point.
    Cependant, il tenait l'occasion de se faire un nom et une réputation tout en rétablissant la crédibilité de Darcy. Si ça ne lui valait pas une colossale prime de fin d'année, c'était la fin du monde ! Une heure plus tard, il était douché et habillé, et avalait au volant de sa Bendey Azuré
    les kilomètres qui le séparaient de
    Londres.
    Seul dans la réserve, il put farfouiller tout à son aise, jusqu'à ce qu'il trouve le lot étiqueté F 608. ¿ travers le papier bulle, il devinait la silhouette des deux perdrix suspendues à leur crochet. Il l'emporta dans son bureau afin de l'observer plus attentivement. Mon Dieu, c'est d'une laideur ! pensa-t-il en l'examinant. Et pourtant, là-dessous... Bien entendu, il était exclu de le laisser partir pour une bouchée de pain à la salle des ventes. Il fallait que Darcy l'achète et feigne de découvrir la vérité après coup.

    Le professeur Carpenter posait problème. Un modèle d'intégrité... Le genre de personne à avoir enregistré son rapport, et à crier au scandale si un misérable prolétaire - l'actuel propriétaire de la cro˚te - se faisait doubler par Peregrine Slade.
    D'un autre côté, il n'avait pas affirmé catégoriquement que le tableau caché était un chef-d'ouvre. C'était une simple éventualité. Rien ne s'opposait à ce qu'une société de vente aux enchères joue un peu à la roulette. La méthode présente des risques et ne porte pas toujours ses fruits. H pourrait en offrir un prix équitable au propriétaire, en tenant compte du manque de garanties... En consultant le fichier des vendeurs, il remonta jusqu'à Mr Hamish McFee, de Sudbury dans le Suffolk, dont l'adresse était indiquée. Slade écrivit une lettre qu'il timbra et posta, offrant au malheureux Mr McFee la somme de cinquante mille livres pour la ´
    remarquable composition ª de son grand-père. Pour éviter d'ébruiter l'affaire, il lui demandait de le contacter sur son portable. Il ne doutait pas que l'imbécile accepterait le marché, et il se chargerait en personne d'envoyer l'acte de vente
    à Sudbury.
    Deux jours plus tard, son téléphone sonna. quelqu'un lui parla avec un fort accent écossais, sur un ton de violente indignation.
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    - Mon grand-père était un artiste admirable, Mr Slade. Méconnu de son vivant, mais Van Gogh a subi le même sort. Je pense que le public finira par reconnaître son immense talent en découvrant ses ouvres. Je ne peux pas accepter votre offre, mais je vais vous faire une proposition. Ou le tableau de mon grand-père fait partie de votre prochaine vente, ou je vous le retire pour le confier à Christie's.
    Lorsque Slade raccrocha, il était tout tremblant. Van Gogh ? Est-ce que ce bonhomme était complètement idiot ? Pourtant il n'avait pas le choix. La vente victorienne était fixée au 8 septembre. Trop tard pour inclure le tableau dans le catalogue. Il était déjà sous presse et sortirait dans deux jours. Les piteuses perdrix passeraient pour une addition de dernière minute, comme ça se produisait fréquemment. Il possédait par ailleurs une copie de l'offre qu'il avait envoyée à McFee et il avait enregistré leur récente conversation téléphonique. Les cinquante mille livres proposées contribueraient grandement à apaiser le professeur Carpenter et le conseil d'administration le soutiendrait sans faillir en cas de critiques ultérieures.
    H serait contraint d'acheter la peinture ´ pour la maison ª, ce qui signifiait qu'un enchérisseur à ses ordres assisterait à la vente, sans laisser paraître qu'il agissait pour Darcy. Il en chargerait Bertram, le chef manutentionnaire ; proche de la retraite, d'un dévouement absolu au bout de quarante ans de service, il avait autant d'imagination qu'une puce, mais il savait obéir.
    ¿ l'autre bout

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