L'énigme de l'exode
suspens et le silence finit par la gêner. Elle le regarda d’un air penaud.
— Je ne vois pas ce que vous voulez dire, prétendit-elle.
— Je suis venu avec la police hier. Nous avons croisé Griffin en voiture et vous étiez avec lui. Pourquoi vous a-t-il cachée ?
— Personne ne m’a cachée.
— Si.
Elle leva les yeux et croisa le regard d’Augustin, qui sentit son cœur battre plus fort. Elle détourna la tête, tout aussi troublée.
— Vous allez bien, annonça-t-elle en rassemblant son matériel sur le plateau. Vous n’avez que des contusions.
— Vous savez ce qui s’est passé cette nuit-là, n’est-ce pas ? Vous savez ce qui est arrivé à Omar et à Knox.
— Je ne sais pas de quoi vous parlez.
— Vous le savez très bien. Dites-le-moi.
Elle se précipita vers la porte et frappa pour qu’on lui ouvre.
II
— Séti Premier ? demanda Lily.
— C’est un pharaon du début de la dix-neuvième dynastie, expliqua Gaëlle en continuant à creuser. Il a accédé au pouvoir environ cinquante ans après Akhénaton. Il est enterré dans la Vallée des Rois.
— Et alors ? fit Stafford.
— À première vue, sa tombe paraissait relativement simple : une entrée menant à une chambre funéraire précédée d’une fosse.
— Comme celle-ci ?
— Oui, et comme la tombe royale. Mais en réalité, la fosse était un puits qui menait à la véritable chambre sépulcrale. La similitude, volontaire, était destinée à tromper les éventuels pilleurs de tombes. Malheureusement, cela n’a pas marché.
— Vous pensez que nous nous trouvons dans un puits funéraire ? s’étonna Lily.
— C’est une possibilité, répondit Gaëlle. Je n’arrive pas à croire que je n’y aie pas pensé plus tôt.
— Et quelle pourrait être sa profondeur ?
— Dans la tombe de Séti, le puits fait cent mètres de profondeur, mais c’est exceptionnel. En général, les puits ne s’enfoncent qu’à quelques mètres. Et ces hiéroglyphes signifient sans doute que nous sommes près du but.
— Ça nous fait une belle jambe, maugréa Stafford. Ce n’est pas comme ça que nous allons sortir !
— Peut-être, admit Gaëlle, mais l’eau pourra s’écouler dans la chambre. À moins que vous n’ayez une meilleure idée...
— Non, reconnut Stafford. Pas la moindre.
III
Personne ne répondit à l’appel de Claire. Elle frappa de nouveau à la porte. Toujours rien. Augustin marcha lentement vers elle en se montrant le moins menaçant possible. Elle recula néanmoins contre le mur et redressa le plateau contre elle comme un bouclier. Tout le matériel médical s’éparpilla à ses pieds.
— Laissez-moi m’en aller, gémit-elle sans oser le regarder.
— Écoutez-moi, la supplia Augustin.
— Je vous en prie.
— Juste une minute.
Elle tourna la tête, mal à l’aise au contact du corps d’Augustin, qui l’effleurait à peine.
— D’accord, consentit-elle. Une minute.
— Merci. Je me fous de ce qui s’est passé avec Knox et Omar. Enfin, je ne m’en fous pas, loin de là, mais ce n’est pas le plus urgent. Pour l’instant, j’ai besoin de votre aide, car j’ai une amie qui est en danger. Si vous ne m’aidez pas, elle risque de mourir.
Claire fronça les sourcils, étonnée. Elle ne s’attendait pas du tout à ça.
— Une amie ? Qui ?
— Une jeune femme, Gaëlle Bonnard. Elle est archéologue...
— L’otage ?
— Vous en avez entendu parler ?
— Elle est passée à la télévision toute la matinée !
— Vous avez vu la vidéo, alors ! s’écria Augustin, plein d’espoir. Et vous avez dû remarquer sa position.
— De quoi parlez-vous ?
— La veille de son enlèvement, elle a reçu de la part de mon ami Knox des photos de ce que vous avez trouvé ici.
— Nous n’avons rien trouvé.
— Elle a retouché ces photos et elle les a renvoyées à Knox. Pensez à sa position dans la vidéo de la prise d’otages. C’est exactement la même que dans...
— La mosaïque ! lâcha Claire sans réfléchir.
— Vous l’avez vue !
— Non...
Voyant qu’il était absurde de nier, Claire repoussa Augustin et ramassa ses affaires.
— Claire, implora Augustin. Écoutez-moi. Gaëlle nous a envoyé un message qui a un rapport avec cette mosaïque. Nous ne parvenons pas à le déchiffrer car nous avons perdu nos photos. Nous devons trouver les originaux. La vie de Gaëlle en dépend peut-être.
— Je ne peux pas vous aider.
— Si. Vous êtes médecin, vous avez suivi
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