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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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sortaient de la bouche du plus loyal serviteur du Pra Klang, j'éprouverais des difficultés à y croire. Je trouve votre récit d'une rare indigence, d'une malveillance inexcusable, entièrement vindicatif et tout à fait invraisemblable. Votre point de vue et vos préjugés vous trahissent, mon Seigneur. Vos vrais motifs ne sont que trop visibles : vous désirez calomnier mon époux et tourner en dérision mes
    convictions religieuses. Vous n'arriverez ni à l'un ni à l'autre. Votre haine des farangs est trop connue. » Kosa parut sidéré tandis qu'elle poursuivait, la tête haute :
    « Quand bien même mon époux remplirait ce palais tout entier de secondes épouses, je considérerais cela préférable au fait de devoir passer un instant de plus en votre compagnie. Sortez immédiatement ! »
    Tout en écrasant Kosa de son mépris, Maria se leva et sonna fermement trois fois. Il avait le plus grand mal à maîtriser sa colère. Son visage se tordit. Il semblait prêt à sauter sur Maria pour l'étrangler.
    La sonnerie prolongée fit accourir une ribambelle de serviteurs et même quelques gardes.
    « Veuillez raccompagner le seigneur Kosa. La visite est terminée. »
    A la porte, Kosa se retourna. « Peut-être prendrez-vous la peine de parler aux batelières. Elles confirmeront le nom de l'officiel du palais qui supervise leurs activités de prostitution. »
    Maria resta immobile quelques instants après son départ. Puis, la tête toujours haute, elle se rendit dans sa chambre. Elle ferma la porte derrière elle et s'effondra sur le divan, où elle céda à un torrent de larmes incontrôlables.
    26
    Samuel White se rongeait les sangs dans son lit. Cela faisait maintenant dix jours qu'il n'avait pas de nouvelles de Phaulkon. Ce matin, Davenport lui avait consciencieusement apporté le calendrier pour qu'il cochât un jour de plus. Bien qu'il fût toujours alité, sa nouvelle crise de malaria était moins grave que la première. L'air de Louvo semblait mériter sa réputation : on disait qu'il avait des vertus curatives.
    Peu disposé à s'humilier davantage en essayant d'obtenir une audience, White dicta une lettre dans laquelle il exprimait sa grande surprise devant la froideur de son vieil ami et en déduisait que ses ennemis devaient l'avoir monté contre lui. Avant de mourir, il souhaitait savoir en quoi il avait offensé Son Excellence, afin de pouvoir se jeter à ses pieds, « sûr et certain que Sa Seigneurie ne détruirait pas l'édifice qu'elle avait construit de ses propres mains ».
    Il fallut attendre encore deux jours pour avoir une réponse. Davenport l'apporta, tout excité, et White l'ouvrit avec des mains tremblantes. Il la parcourut rapidement et lut d'abord le dernier paragraphe dans l'espoir qu'il répondrait à sa question la plus pressante. Phaulkon y reprenait le thème de sa propre lettre : « Ce sera un grand plaisir de vous découvrir aussi innocent que vous le prétendez, et nous ne prendrons jamais grand plaisir à ruiner ce que nos mains ont construit. Mais si nous nous apercevons qu'une structure de notre fabrication commence à chanceler et menace d'entraîner notre ruine dans sa chute, nul ne peut nous taxer d'imprudence si nous la démontons à temps. »
    White lut et relut la lettre puis il la tendit à Davenport. Son contenu ne contribuait guère à le détendre.
    Finalement, le quatorzième jour, White reçut une convocation pour rencontrer Phaulkon à son domicile. Ce dernier était situé à l'intérieur du mur d'enceinte qui entourait le palais de Sa Majesté, et deux gardes en tunique rouge l'escortèrent à travers divers postes de sentinelle. White se sentait mal à l'aise dans ce cadre peu familier et austère. Il se demandait s'il en ressortirait libre.
    On l'introduisit finalement dans une longue antichambre. Phaulkon se tenait à une extrémité, le visage tourné vers le mur, entouré d'esclaves accrou-pis dont certains l'éventaient. Il ne se retourna pas, et White resta debout à fixer son dos vêtu d'une belle chemise de soie.
    « Asseyez-vous, Samuel », dit Phaulkon d'un ton froid, toujours sans se retourner.
    White s'assit en tailleur sur un coussin ; son cœur cognait à grands coups. Ce début n'augurait rien de bon. Pourquoi Phaulkon ne pouvait-il pas au moins se retourner et le regarder en face ?
    Sans bouger, Phaulkon reprit la parole. « Qu'avez-vous à dire pour votre défense, Samuel ? »
    Samuel avait répété sa réponse des centaines de fois. « Mon

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