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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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dit Phaulkon, piqué par la remarque du roi.
    — Mais tout de même, Vichaiyen, ces... circonstances mêmes doivent nous offrir quelque répit. Nous ne pouvons croire que nos ardents jésuites n'aient pas... informé leur ambassadeur de notre état. Même les Français doivent comprendre qu'il y a des moments où ils doivent réfréner leur impatience.
    — Auguste Seigneur, cet esclave implore le pardon pour ses défauts.
    — Nous voulons... vous donner toute notre assistance en ces temps difficiles, Vichaiyen. Vous pouvez offrir... Songkhla aux Français. Mais sachez que ce sera la dernière de nos concessions. »
    Phaulkon était à la fois soulagé et reconnaissant. « Auguste Seigneur, votre sagesse et votre tolérance embrassent toutes choses. Mon cœur en est touché. Et pendant que nous en sommes aux questions de cœur, Puissant Souverain, je me permets humblement de présenter une requête aux portes de vos divines oreilles.
    — Parlez, Vichaiyen. Sunida est un sujet qui nous est toujours agréable. »
    Phaulkon fut obligé de sourire. « Puissant Seigneur, moi, un simple cheveu, j'implore la permission de faire venir Sunida ici au palais royal. Son absence me pèse beaucoup.
    — Avez-vous informé l'ambassadeur français de vos intentions ? »
    Phaulkon éclata de rire. « Puissant Seigneur, je confesse que non. Encore qu'à en juger d'après le comportement des Français dans ce domaine je doute qu'ils puissent y voir beaucoup d'objections.
    — En effet, Vichaiyen. » Sa Majesté avait été des plus amusées par l'histoire du général et de ses « femmes de chambre de premier ordre ». Il eut un gloussement d'asthmatique. « Entendu ! Vous pouvez demander à votre dieu... catholique de vous pardonner vos péchés. Vous pouvez arranger pour Sunida un logement qui lui convienne. Nous aimerions de toute façon... la féliciter. Elle a fait un très beau travail en distrayant... l'attention des soldats français des questions guerrières.
    — Auguste Seigneur, il ne pourrait exister pour elle de plus grande récompense que d'apprendre la satisfaction de Votre Majesté.
    — Allez la voir, Vichaiyen. Faites-lui part... de la bonne nouvelle tout en la cachant à votre femme catholique. Et que dans la confusion les différents dieux soient avec vous.
    — Puissant Seigneur, je reçois vos ordres. »
    Phaulkon rampa à reculons en s'émerveillant de
    l'humour dont le grand maître qu'il servait était capable à l'heure de l'épreuve.
    28
    A mesure que la capitale s'éloignait, le souvenir de ces dernières semaines marquées par la peur et l'abattement semblait s'effacer de l'esprit de Samuel White. Lorsqu'il atteignit Mergui, il ne se rappelait plus que vaguement l'avoir échappé belle. Loin d'être assagi par cet épisode, il décida de jouer son plus gros coup. Il avait eu amplement l'occasion d'examiner sa situation dans le détail pendant le voyage de retour qui, par bonheur, avait été moins ardu que le précédent, la saison des pluies tirant à sa fin. Il en avait conclu que le mieux était de rembourser les sommes exigées par Yale, ou du moins une partie, après négociation serrée, parce qu'il devait avant tout faire en sorte de ne pas être poursuivi en Angleterre. Pourquoi retourner là-bas si c'était pour y faire face à un procès ? Tout l'intérêt était d'acquérir une grande propriété avec un titre et tous les privilèges afférents, et de se retirer confortablement...
    Il calcula qu'il pourrait, à l'aide du trésor qu'il avait emmagasiné, rassembler les fonds nécessaires pour régler l'ensemble des dommages, mais il voulait bien être pendu s'il allait utiliser à cet effet son argent si durement gagné ! Quel dommage qu'il fût obligé de rendre à son propriétaire La Nouvelle-Jérusalem avec sa fabuleuse cargaison ! Pourtant, au vu des circonstances, il n'avait guère le choix. Non, il lui faudrait trouver de nouvelles victimes, de nouveaux trophées, mais avec une subtilité qui n'était pas dans les cordes de Coates. Pendant le voyage de retour, il s'était avisé d'un stratagème : tous ses navires hisseraient pavillon français avant de s'attaquer à leur proie. Ils prendraient des noms français dès qu'ils quitteraient le port. Cela corroborerait les rumeurs qui couraient sans doute concernant l'arrivée d'une vaste flotte française. Il sourit intérieurement : si les intentions des Français étaient jusqu'à maintenant restées mystérieuses, ce mystère

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