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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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Mettez-les dans un canot de sauvetage et envoyez-les moi. Je m'occuperai d'eux. »
    Jamieson rit. « Est-ce qu'ils ne seraient pas davantage en sécurité au fond de l'océan ? » demanda-t-il.
    White rit à son tour : « Ne vous inquiétez pas de ça. Le principal, c'est qu'ils ne soient plus dans vos jambes. Alors, c'est d'accord ?
    — Du moment que nous n'avons pas à faire de mal aux matelots.
    — Marché conclu. A votre retour, vous serez un homme riche. »
    White se leva. « Bonne chance, Rob.
    — J'en aurai bien besoin cette fois-ci. »
    Dès que Jamieson fut parti, White se remit à arpenter la pièce. Il jubilait.
    Du coin de l'œil, il vit une ombre passer devant la porte. Ce n'était que Davenport. Il se détendit.
    Si cette cargaison valait la moitié de ce qu'il croyait, il pourrait rembourser la totalité de sa dette à Yale en une seule fois, et il lui resterait encore de l'argent, sans compter son trésor personnel. Il devait se dépêcher de rendre La Nouvelle-Jérusalem à Demarcora pour prouver ses bonnes intentions. Il donnerait immédiatement des instructions à Davenport à cet effet. Il rit tout haut. Quelle ironie exquise : échanger La Nouvelle-Jérusalem contre son navire jumeau ! Cette fois, il serait plus prudent. Le retour du Sancta Cruz à Pegu, son port d'attache, ne serait pas attendu avant cinq semaines. Si tout se passait comme prévu, le bateau serait de retour à Mergui dans un mois. Il lui faudrait alors fixer son départ pour l'Angleterre. C'est dans la semaine précédant le retour attendu du Sancta Cruz à Pegu qu'il devrait s'enfuir. Il ferait mouiller le navire dans les îles au large et transférer l'or sur le Résolution à l'abri des regards. Personne ne verrait le Santa Cruz. Après le transbordement, il l'emmènerait en mer et l'enverrait par le fond. On supposerait qu'il avait fait naufrage au cours d'une tempête quelque part entre Atjeh et Pegu. Avec la totalité de son équipage, bien sûr. Oui, se dit-il avec regret, il lui faudrait se débarrasser de l'équipage. Il n'avait pas le choix. Il ne devait pas y avoir de preuve.
    29
    Il était tard quand Phaulkon arriva à Ayuthia. Il comptait y passer la nuit avant de continuer sur Bangkok pour faire aux Français l'offre de Songkhla. Il pénétra dans ses quartiers sans faire de bruit : il ne voulait pas déranger Maria à une heure si tardive.
    Il dormirait dans la pièce où il s'habillait : un divan était toujours prêt pour de telles éventualités.
    Il se dévêtit et commença à s'asperger d'eau puisée dans la vaste jarre en terre à un angle de la pièce. Il était en train de mettre un panung propre dans lequel, à la manière siamoise, il avait coutume de dormir lorsque Maria entra. Il la dévisagea d'un air surpris. Il n'était pas dans ses habitudes d'entrer ainsi sans se faire annoncer. Et, qui plus est, habillée de pied en cap à pareille heure ! Elle était pâle ; des cernes profonds soulignaient ses yeux. Elle resta un moment à l'observer en silence comme si elle eût estimé la valeur d'une marchandise dans un magasin.
    « Debout à cette heure, ma chère ! dit-il. Vous vous sentez bien ?
    — Que vous en semble ?
    — Eh bien ! Vous n'avez pas l'air dans votre assiette.
    — Bien, mon Seigneur, répondit-elle cérémonieusement. Je suis contente de voir que votre sensibilité peut aller jusque-là.
    — Maria, je suis désolé de vous voir dans cet état, mais la journée a été longue. Je ne m'attendais pas à être accueilli de cette façon. Si quelque chose vous tourmente, je vous prie de me le dire maintenant.
    — Je préférerais que vous me le disiez vous-même, mon Seigneur. Peut-être pouvez-vous songer à quelque chose que vous m'avez caché pendant toutes ces années. C'est assez important, alors réfléchissez-y bien. » La voix de Maria tremblait légèrement mais son regard restait ferme et froid.
    Phaulkon se creusait la cervelle. Cela ne ressemblait pas du tout à Maria.
    « Je donne ma langue au chat, Maria. Pourquoi ne me le dites-vous pas ?
    — J'ai réussi à me contrôler jusqu'ici, Constant. Mais je vous préviens que mon mépris ne connaîtra pas de bornes si vous n'avouez pas vous-même.
    — Avouer quoi, Maria ? » Phaulkon perdait patience. Il était fatigué et préoccupé par la réunion du lendemain à Bangkok.
    Elle lui lança un regard furieux. « Vous gardez cette diablesse de Sunida au palais, vous lui rendez visite quotidiennement et vous me

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