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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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jours", vous me croiriez. Mais, voyez-vous, continua-t-il taquin, je ne vous donnerai pas cette satisfaction. Vous ne la méritez pas, car vous faites tout pour gâcher un moment aussi important que celui-ci.
    — Monstre ! s'exclama-t-elle. Dites-moi alors une autre "vérité" : si je vous disais "D'accord, j'accepte que Sunida soit votre seconde épouse, du moment que je reste la première", cela vous conviendrait parfaitement, n'est-ce pas ?
    — Je n'oserais espérer un tel miracle, Maria, répondit-il avec un sourire coquin. De plus, si vous me facilitiez les choses à ce point, je n'aurais plus à m'évertuer à obtenir quoi que ce soit. »
    Elle lui jeta son verre à la figure. Il baissa la tête ; le projectile passa au-dessus de son épaule pour s'écraser contre le mur. « Vous êtes mauvais, Constant ! Vous êtes fondamentalement un païen. Vous n'auriez jamais dû épouser une catholique. »
    Il sourit. « Ne vous est-il jamais venu à l'esprit que je vous ai épousée parce que je savais qu'en tant que catholique vous ne pourriez jamais divorcer d'avec moi ? Voyez-vous, je veux que nous restions ensemble pour toujours.
    — Il y a des fois, Constant — Dieu me pardonne mon blasphème ! — , où je souhaiterais que le divorce soit possible.
    — Vous voyez bien, ma chère, qu'en réalité vous n'êtes pas différente des Siamoises que vous déclarez mépriser. Savez-vous que le plus grand obstacle auquel nos vaillants missionnaires aient à faire face dans leurs efforts pour convertir les dames bouddhistes est le fait que le catholicisme n'autorise pas le divorce ? A l'idée d'être coincées pour toujours avec un homme qu'elles n'aiment pas, elles s'éloignent de notre foi en courant. J'ai toujours su que vous étiez au fond une bouddhiste. »
    Elle le regarda sans sourire.
    « Allons, Maria, qu'est devenu votre sens de l'humour ? Je me rappelle une occasion, il n'y a pas si longtemps, où un seigneur siamois vous offrait la position de deuxième épouse dans son harem et où vous avez taquiné votre père — et moi — sans merci à ce sujet. Qu'est-ce que vous disiez, déjà ? Ah oui, que cette proposition était un très grand honneur pour vous, surtout qu'il vivait au palais, et que si vous deviez accepter, vous empoisonneriez lentement sa première femme pour prendre sa place. Je me souviens aussi que lorsque votre père ne s'est pas montré amusé — exactement comme vous maintenant —, vous l'avez apaisé en disant que, dans l'esprit du seigneur siamois, cette offre était un grand honneur. Eh bien ! Pour en revenir au sujet douloureux de Sunida, ce n'était pas différent avec elle. Elle vou-lait être ma seconde épouse, mais vous servir, vous, la première épouse. Elle n'a jamais rêvé de m'enle-ver à vous, ni de menacer votre position. »
    Maria remua, mal à l'aise, et évita son regard.
    « Ce n'est pas lui qui vous a parlé, n'est-ce pas ? demanda-t-il. Cette fripouille de Sorasak ? » Phaulkon serra involontairement les poings. « Ce n'est pas lui qui vous a mis ces idées en tête ? »
    Maria garda le silence. Comme il continuait à la regarder, elle rougit. Puis elle dit soudain : « C'est Kosa Pan. »
    Phaulkon se raidit. « Kosa Pan ? » Ses yeux s'étré-cirent. « J'aurais dû y penser. Ma chère Maria, vous vous êtes laissé influencer par un aussi beau parleur que moi. Quelqu'un qui dirait n'importe quoi pour m'embarrasser, qui ne reculerait devant rien pour me discréditer. Je viens de déchoir Kosa de son rang et de lui enlever plusieurs milliers de marques de dignité. Il hait les farangs et croit que nous devrions tous sans exception être jetés en pâture aux crocodiles. Quelle source d'information ! Et comme ce scélérat serait content de voir que ses efforts ont semé la zizanie dans notre ménage ! Ne voyez-vous pas ce qu'il essaie de faire ? » La colère avait gagné Phaulkon. Son regard était chargé de venin. « Comment avez-vous pu, Maria, vous laisser prendre à un stratagème si grossier ? »
    Maria s'était mise à sangloter doucement, ne sachant plus qui croire. Elle se sentait terriblement fatiguée. Par-dessus tout, elle voulait en finir. Il s'approcha doucement d'elle, la prit dans ses bras et la déposa sur le divan. Elle n'offrit pas de résistance lorsqu'il lui enleva ses vêtements et s'allongea à côté d'elle. Son corps était froid. Il la caressa doucement, mais elle ne répondit pas. Elle lui tourna le dos et fixa le mur, l'esprit en

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