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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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linge. Puis elle revint pour l'éponger, accordant un soin spécial à sa lance d'amour. Il la regardait avec circonspection, car il savait qu'il suffisait de quelques instants à cette créature à l'air si innocent pour lui faire atteindre de nouveau le sommet de la passion.
    « Savez-vous, mon Seigneur, dit-elle en lui épongeant doucement l'intérieur des cuisses, que je suis en proie à l'incertitude ? Je n'arrive pas à décider s'il vaut mieux que je vous voie tous les jours ou que je me refuse ce plaisir et laisse passer quelques jours d'abstinence comme c'était le cas aujourd'hui. L'explosion des sensations devient si intense ! » Il s'apprêtait à parler quand elle s'empressa de poser un doigt effilé sur ses lèvres pour le faire taire. « Mais je viens de décider que je préfère vous voir tous les jours. »
    Il rit. « Il en sera ainsi, Sunida, mais à Louvo cette fois. La barque royale t'y transportera à la faveur de la nuit, demain avant l'aube. Tout est arrangé.
    — La barque royale ? cria-t-elle triomphalement. Mais que se passerait-il si je m'habituais à un tel luxe, mon Seigneur ?
    — J'ai déjà considéré ce risque, dit-il gravement. Ce sera une mise à l'épreuve de l'amour que tu me portes. »
    Elle soupira avec résignation. « J'ai bien peur de connaître déjà le résultat, mon Seigneur. Je me contenterai une fois de plus d'une barque plus petite. »
    Il sourit. « A propos de barques, Sunida, comment se porte le monde des plaisirs flottant ? »
    Sunida fronça légèrement les sourcils. Il était rare de voir une ride sur son beau visage.
    « Mon Seigneur, je crois humblement que c'était un succès, du moins au début. Les soldats français semblaient plus heureux sur le fleuve que sur la terre ferme. Ils étaient impatients de voir le coucher de soleil. » Son expression s'éclaira un moment. « Si la guerre avait éclaté, vous auriez pu mettre toutes les dames du monde des plaisirs flottant en première ligne de l'armée siamoise : les Français n'auraient pas tiré un seul coup de feu. »
    Phaulkon sourit. « Mais maintenant ?
    — Maintenant, mon Seigneur, il y a des querelles. Et de plus en plus d'arrogance de la part des farangs. Les batelières commencent à avoir peur, mon Seigneur, et à éprouver du ressentiment. Elles veulent retourner à Samut Songhkram. »>
    Phaulkon était pensif. « Il n'empêche, Sunida, que tu as fait un travail formidable, et Sa Majesté en personne m'a demandé de te féliciter. » Elle se prosterna en entendant mentionner le nom du roi et répondit avec un profond respect, comme si le roi s'était adressé à elle personnellement.
    « Auguste Seigneur, moi, un simple grain de poussière sous la plante de votre pied, je vous remercie humblement de m'avoir donné l'occasion de vous servir.
    — Le Seigneur de la Vie n'ignore pas que le moral des Français est en baisse, poursuivit Phaulkon, et je vais de ce pas à Bangkok pour essayer de remédier à la situation. L'armée française est de plus en plus frustrée, la discipline est relâchée et les troupes ont besoin d'occupations. » D'autant que Desfarges est souvent à Louvo, songea Phaulkon. Peut-être un voyage au sud fournirait-il la distraction nécessaire pour les soldats les plus récalcitrants. Il soulèverait la question avec La Loubère quand il lui offrirait Songkhla.
    Sunida, voyant qu'il avait fini de parler du Seigneur de la Vie, se remit à genoux et leva vers lui ses grands yeux en amande.
    « Votre honorable épouse déménagera-t-elle aussi à Louvo, mon Seigneur ? demanda-t-elle.
    — Elle restera à Ayuthia, Sunida. » Il sourit. « A Louvo, c'est toi qui seras ma première épouse. »
    Sunida avait l'air sincèrement déconcertée. « Oh, mon Seigneur ! Je ne pourrai jamais m'y résoudre. Il ne me viendrait jamais à l'idée d'usurper la place de votre honorable première épouse. »
    Phaulkon soupira. Si seulement Maria pouvait voir Sunida en cet instant ! Quand il l'avait quittée plus tôt ce matin, elle n'était plus en colère, quoique toujours perturbée. Elle lui avait dit qu'elle ne voulait pas s'éloigner de l'orphelinat et qu'elle ne s'installerait pas à Louvo. Il se demanda si elle utilisait juste l'orphelinat comme une excuse ou si elle souhaitait sincèrement ne pas partir.
    Il se mit à observer Sunida. La merveilleuse créature qu'il avait devant lui ne voulait qu'honorer et respecter Maria, en aucun cas la remplacer. Mais c'était une question

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