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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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capitaine. Il montrera que nous prenons les choses au sérieux sans semer la panique. » Le gouverneur s'interrompit brièvement. « Quel vî iis-seau est disponible pour un départ immédiat ?
    — Le Curtana, monsieur. Il pourrait être prêt à lever l'ancre dans moins de deux jours.
    — Bien. Commencez les préparatifs immédiatement. N'hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de quoi que ce soit. Et rappelez-vous, cette mission est de la plus haute importance. On attend ses résultats avec anxiété à Londres et son issue z ura des conséquences d'une portée considérable pour le golfe. »
    Weltden se leva et salua. « Je me sens très honoré d'avoir été choisi pour cette tâche, Votre Excellence.
    — Alors, capitaine, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne chance. »
    31
    La Loubère buvait une boisson à base de citron vert dans une coupe d'un travail délicat. La saveur du citron vert mêlé à de l'eau était acide mais rafraîchissante. Sa terrasse en bois, construite sur pilotis, lui donnait une bonne vue sur les rangées de cabanes identiques qui s'étendaient jusqu'à l'extrémité du champ. Il pouvait également voir le portail ouvert par lequel Desfarges devait passer. Le général était attendu d'un moment à l'autre. Il l'avait fait venir de Louvo la veille de toute urgence pour lui présenter son ultimatum. Ce serait un ultimatum sans préambule.
    L'ambassadeur passa un linge humide sur son front. Il en avait assez de ce climat débilitant et de ces nuées d'insectes assoiffés de sang. Le sourire perpétuel des serviteurs siamois qui l'éventaient commençait aussi à lui taper sur les nerfs. La seule satisfaction que son séjour dans ce pays plongé dans les ténèbres lui avait apportée jusqu'à présent, c'était le matériau qu'il avait rassemblé pour son traité. Grâce à l'aide des lettrés envoyés par Phaulkon, il avait pris des notes abondantes sur tous les aspects de la vie siamoise et il était prêt à se mettre sérieusement au travail. Les Français étaient avides de lire des descriptions de pays éloignés, et l'ancien royaume de Siam, il devait le reconnaître, fournissait le matériau rêvé. Son volume, encore que trop érudit pour les masses, devrait cependant être salué unanimement par le public quand il paraîtrait à Paris — ce qui ne saurait tarder, se dit-il avec amertume. Il avait pris sa décision. Sa mission première au Siam n'aboutissait strictement à rien. Si Desfarges n'était pas prêt à coopérer, il rentrerait en France pour prendre de nouvelles instructions.
    Par chance, les lettrés n'avaient pas encore quitté Bangkok quand il avait reçu l'offre de Phaulkon. Ils étaient allés visiter les immenses vergers dans les environs de la ville avant de regagner leur province et il était arrivé à temps pour les faire revenir. Ils lui avaient fait un rapport complet sur Songkhla. Un port assez bien situé pour le commerce avec la Chine et le Japon, mais qui n'avait pas l'importance stratégique de Mergui. Il en avait conclu que l'offre était un exemple supplémentaire des manœuvres dilatoires de Phaulkon.
    Il aperçut la silhouette très reconnaissable de Desfarges qui passait le portail et pénétrait dans le champ à grandes enjambées. Il était précédé d'une ribambelle d'esclaves siamois, une suite qui ne le quittait plus et qui avait peu fait pour diminuer la suffisance croissante du général.
    « Claude ! cria La Loubère. Notre génie militaire arrive. Le moment est venu de vous joindre à nous. »
    Cébéret du Boullay ne tarda pas à émerger de sa chambre où il faisait la sieste. Le soleil de fin d'après-midi était encore brûlant. Contrairement à La Loubère, qui continuait à porter ses vêtements européens, Cébéret avait adopté la mode siamoise, plus fraîche. Sa taille imposante était ceinte d'un panung vert et une écharpe assortie faisait de vaillants efforts pour couvrir sa poitrine flasque. La Loubère lui jeta un regard dédaigneux et se laissa tomber sur une chaise de bambou en transpirant à grosses gouttes.
    Les esclaves s'aplatirent de part et d'autre des marches qui conduisaient à la terrasse en formant une haie d'honneur pour Desfarges, leur maître.
    « Bonjour, messieurs », dit-il en lançant à la ronde un regard aimable. Il semblait d'excellente humeur, malgré la longue journée de voyage depuis
    Louvo. Il portait son uniforme militaire ainsi que ses médailles.
    Les autres lui

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