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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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puissance de l'Angleterre et du Siam réunis. »
    Ivatt se redressa dans son bateau. Que voulait-il dire par « l'Angleterre et le Siam réunis » ?
    « Etes-vous en train de dire que cet acte de piraterie a été commis au nom de l'Angleterre et du Siam ?
    — C'est bien ça, monsieur. Mon propre bateau bat pavillon siamois et la plupart de mes hommes ont été fournis par la Compagnie anglaise des Indes orientales à Madras. Pas vrai, les gars ? »
    Il y eut un concert d'approbations. Confiné à son petit bateau, Ivatt sentit la sueur perler à son front.
    « J'ai beaucoup de mal à croire, capitaine, que les Anglais ferment les yeux sur un tel acte alors que mon maître entretient des relations très amicales avec leur compagnie », dit le mandarin.
    Coates rit à nouveau. « Et j'ai du mal à croire que quiconque dans cette région puisse être dupe du machiavélisme de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Ce sont les maîtres du double-jeu politique.
    — Je croirais plutôt, capitaine que vous agissez entièrement seul.
    — C'est votre droit, monsieur. » Le ton de Coates s'était singulièrement refroidi. « Mais si vous n'avez rien d'autre à ajouter, je suggère que vous retourniez chez votre maître.
    — C'est ce que je vais faire, mais je crois que vous devriez m'accompagner pour entendre de sa bouche quelles seront les conséquences probables de votre acte. Peut-être seriez-vous alors plus disposé à un compromis. Le gouverneur Beague, qui a également des opinions bien arrêtées sur le sujet, est avec lui en ce moment. »
    Coates éclata d'un rire tapageur. « Vous n'êtes pas sérieusement en train de suggérer que j'assiste à une réunion avec Ali Beague dans son propre camp !
    — Ne suis-je pas venu moi-même seul ici pour vous rencontrer ? demanda le mandarin.
    — Ah, mais je suis un gentleman, monsieur. Là est toute la différence. »
    La gorge d'Ivatt se serra tandis qu'un concert de vivats éclatait sur le pont.
    « Vous pouvez emmener un équipage armé avec vous si vous le souhaitez, proposa le mandarin, toujours courtois.
    — Merci, mais j'ai l'intention de rester sur ce vaisseau encore un peu. La question de savoir si je pars ensuite sur mon propre bateau ou sur le vôtre dépend entièrement de vous. »
    La discussion tournait en rond, se dit Ivatt. Il était temps d'agir. Il tira sur l'amarre pour rapprocher son embarcation. Puis il mit le pied sur l'échelle du navire qu'il gravit prestement. En haut, il y avait un garde.
    « Je suis venu voir le capitaine pour affaire urgente, annonça-t-il d'une voix forte qui fit sursauter le garde. Poussez-vous. » Le garde arma son mousquet. « Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis un ami du capitaine Coates. » Il poussa presque l'homme de côté. Mais le garde appuya le canon de son arme contre le cou d'Ivatt.
    « Restez où vous êtes ou je tire, cria le garde. Capitaine, vous connaissez cet homme ? »
    Coates jeta un coup d'œil à Ivatt pour essayer de le remettre. Il était encore plus gros qu'on le disait, et Ivatt eut une conscience aiguë de sa minuscule stature. « Qui êtes-vous ? demanda Coates, furieux de cette intrusion soudaine.
    — Thomas Ivatt. » L'image incongrue de David et Goliath se dressa devant lui. Il répéta, la tête haute : « Le seigneur Thomas Ivatt, représentant de Sa Majesté siamoise sur la côte de Coromandel. » Il avait décidément eu pas mal d'occasions, ce soir, de prononcer ces mots. « Je crois que vous savez qui je suis, capitaine. »
    Coates était visiblement interloqué. « Seigneur Ivatt, vous ici ? » Il eut un sourire forcé tandis qu'Ivatt se tournait pour saluer le mandarin. « Garde, baissez votre fusil. » Il essaya de prendre les choses à la légère. « Le seigneur Ivatt ne va tout de même pas s'emparer du vaisseau à lui tout seul. Qui plus est, lui et moi sommes du même côté.
    — Nous étions du même côté, capitaine. Maintenant, je n'en suis plus si sûr. Cela vous ennuierait-il de m'expliquer votre présence sur ce navire ? »
    Les yeux de Coates se réduisirent à deux fentes minuscules noyées au milieu de son visage poupin. Il lança un coup d'œil au mandarin. « Je crois que nous ferions mieux de discuter cette question en privé. Nous allons descendre dans ma cabine. » Il se tourna vers un de ses officiers, un barbu au front balafré. « Fairchild, occupe-toi de notre visiteur jusqu'à mon retour. » Il indiqua de la tête le mandarin.
    « Oui, mon

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