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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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capitaine », répondit Fairchild.
    Ivatt suivit l'armoire à glace dans l'escalier des cabines et le long d'une coursive. Tandis qu'ils marchaient, Ivatt eut la certitude d'entendre des cris étouffés en provenance de la cale.
    « Qu'est-ce que c'était ? » demanda-t-il.
    Coates ignora la question. Il ouvrit une porte basse et se courba pour entrer. « Ils ont une eau-de-vie tout ce qu'il y a de plus convenable à bord de ce bateau », déclara-t-il en se tournant vers Ivatt, une fois qu'ils furent à l'intérieur de la cabine. « Qu'est-ce que vous prendrez ? »
    Ivatt regarda autour de lui. Il était dans un beau salon lambrissé, orné avec goût de figurines de bronze birmanes et d'une vaste collection de boîtes en laque de toutes formes et de toutes dimensions.
    « Je ne prendrai rien, capitaine. Ceci ne nous appartient ni à l'un ni à l'autre. Mais vous n'avez pas répondu à ma question. Qu'est-ce que c'était que ces bruits ?
    — Quels bruits ?
    — Les bruits que nous avons entendus quand nous étions dans la coursive.
    — Je n'ai rien entendu. Probablement le craquement de ces vieux madriers.
    — Qu'est-il arrivé à l'équipage de ce navire ? »
    Le visage de Coates arbora un sourire de fierté. « Ils se sont rendus sans coup férir.
    — Mais où sont-ils maintenant ? »
    Coates ouvrit un meuble vitré et en sortit une vieille bouteille de cognac et deux verres. Il hocha la tête et reposa un des verres. « J'avais oublié que vous ne buviez pas, dit-il. Vous ne voulez pas vous asseoir ? J'ai bien peur qu'il n'y ait que des coussins ici. Les Péguans ne semblent pas très portés sur les chaises. Pourtant ce cognac est de première qualité. » Il jeta un regard appréciateur à la bouteille avant de s'en verser une large rasade. Il la but d'un trait et sourit à Ivatt. « L'équipage ? Eh bien ! Comme je vous l'ai dit, la plupart de ces petits métèques se sont rendus sans tirer un seul coup. Ils n'ont rien vu venir. On s'est approchés à pas de loup en profitant de l'obscurité, et vlan ! » Coates se frappa la cuisse en riant. « Y en a que deux ou trois qui ont résisté. Il a fallu les attacher. Mes hommes s'occupent d'eux. »
    Ivatt le regarda d'un œil froid. « Vous reconnaissez donc avoir commis un acte de piraterie ?
    — Piraterie est un vilain mot, seigneur Ivatt. Nous ne faisons qu'occuper temporairement les lieux en attendant le paiement de la rançon.
    — En vertu de quelle autorité ?
    Coates feignit la surprise. « Eh bien ! J'agis sur les ordres du seigneur White, monsieur.
    — Et il vous a ordonné de vous emparer de La Nouvelle-Jérusalem ?
    — Il m'a envoyé à Golconde pour demander réparation.
    — Réparation de quoi ?
    — Des harcèlements constants d'Ali Beague. Il a causé de grosses pertes à la flotte siamoise.
    — Mais La Nouvelle-Jérusalem n'appartient pas à Ali Beague.
    — Non, mais elle appartient à Pegu, et ceux-là ne valent pas mieux. Sam White n'aime pas plus les gens de Pegu qu'il n'aime ceux de Golconde. C'est ce qu'il m'a dit.
    — Vous rendez-vous compte que vous vous êtes non seulement emparé d'un navire qui est sous la protection de la Compagnie anglaise des Indes orientales mais que vous avez également bafoué la politique de mon gouvernement ? La couronne siamoise a envoyé à Ali Beague une demande officielle de dédommagement. On lui a accordé un délai pour répondre. Ce délai n'est pas encore écoulé.
    — Accordé un délai pour répondre ! A cette merde ? » Coates rit à s'en décrocher la mâchoire. « Vous pouvez attendre que les poules aient des dents. Il ne comprend qu'une seule chose : la force.
    — Peut-être, capitaine, mais ça n'explique toujours pas ce que Demarcora a à voir avec tout ça.
    — Son vaisseau se trouvait dans les eaux de Golconde, seigneur Ivatt. »
    Les subtilités de la situation semblaient échapper à Coates. La cargaison de rubis était tout ce qui importait à ses yeux. Ivatt pouvait lire la cupidité sur son visage. Il était probablement tombé sur ce trophée par hasard et n'avait pu y résister.
    Ivatt le dévisagea avec colère. « Au nom du Siam, capitaine, je vous ordonne de renoncer immédiate-ment à vos exigences et de rendre ce navire à son propriétaire légitime.
    — Je reçois mes ordres de Samuel White et de personne d'autre, monsieur », dit Coates d'un air hautain.
    Ivatt essaya une dernière tactique. « Et la Compagnie anglaise des Indes orientales ?

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