Les 186 marches
Mauthausen ? Susok venu à Ebensee mettre en route le « four » et former une équipe, sera abattu quelques jours avant la Libération. Il raconta à François Wetterwald qu’il avait été plusieurs fois intoxiqué en pénétrant dans la chambre à gaz de Mauthausen pour en retirer les corps.
(2) Pierre-Serge Choumoff, né en 1921 à Paris, fut arrêté le 11 mars 1942 pour faits de Résistance. Interné au dépôt puis à la prison du Cherche-Midi, il fut transféré en août 1942, en tant qu’otage, au fort de Romain ville où il échappa par miracle à la désignation par la Gestapo des 116 otages qui furent fusillés le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien près de Paris. Le 1 er avril 1943, il parti’déportation avec la qualification de N. N. (Nacht und Nebel) pour le camp de Mauthausen (matricule n° 25 669). Transféré le 28 avril 1943 au kommando de Gusen, il devait y rester deux ans jour pour jour (matricule n° 15 014 de la numérotation propre à Gusen, puis après rattachement de celle-ci à celle de Mauthausen, à la fin de janvier 1944, matricule n° 47 836). Durant ces deux années, il y remplit les fonctions de Hilfsblockschreiber (aide du secrétaire de baraque), d’abord du block 12, puis du block B et, à ce dernier block, celle d’interprète également. Dans le même temps, il fut affecté à l’usine d’armement (fabrication de fusils) Rüstung Steyr, Daimler et Puch, édifiée aux abords immédiats du camp, puis, à partir de juin 1944, au Lagerkommando (section de travail du camp) des électriciens en tant que radioélectricien. Il put ainsi, au péril de sa vie, procéder à une écoute systématique des radios alliées dont il transmettait les informations à des camarades français et étrangers animant l’organisation clandestine internationale de Résistance. Avec notamment la quasi-totalité des Français de Gusen I il était retransféré le 28 avril 1945 au camp-
Celui qui fut le médecin-chef de Mauthausen jusqu’en juin 1943, le docteur Krebsbach, apporte les premières précisions :
– C’est sur l’ordre de Ziereis, le commandant de Mauthausen, que le pharmacien S. S., le docteur Wasicky, eut l’idée d’installer une chambre à gaz. C’est ce dernier qui apportait lui-même le gaz nécessaire. Le premier gazage auquel j’assistais en qualité de médecin se situe au début de 1942. Furent gazés environ deux cents à trois cents détenus. Je me souviens, en particulier, du gazage d’environ cent vingt à cent trente Tchèques qui avaient participé à l’affaire Heydrich, en présence de Ziereis…
Le kommandoführer du bunker responsable également du fameux block 20, le S. S. Oberscharführer Josef Niedermayer indique :
– « Il existait dans le camp une chambre à gaz. Y furent gazés environ quatre mille détenus. Quand arrivait un transport destiné à la chambre à gaz, je venais en informer les S. S. Bachmayer ou Zutter ou Schulz ou Altfuldisch. Ceux qui devaient être gazés étaient conduits au bunker où moi-même avec mes adjoints, les S. S. Rommel et Proksch, nous vérifiions la liste des noms et retirions les valeurs et documents. Ces derniers étaient remis au S. S. Eisenhof er, puis les S. S. Roth et Gerber accompagnaient les condamnés à la chambre à gaz. Après l’exécution, les dentistes S. S. Henkel et Franz Jutmann prélevaient les dents en or sur les cadavres. En mars-avril 1945, furent gazés mille quatre cents malades, sélectionnés par le docteur Wolter, médecin-chef (depuis août 1944). »
Témoignage du S. S. Hans Michael Altfuldisch (deuxième Schutzhaftlagerführer) :
– « Pour l’extermination rapide des détenus, il existait une chambre à gaz. Je puis me souvenir d’avoir dirigé l’exécution avec gaz de deux cent cinquante hommes et femmes, de nationalités russe, tchèque et hongroise. Les exécutions avec gaz étaient ordonnées par Ziereis ou Zoller ou Zutter et dans le cas de certains malades par le médecin-chef docteur Wolter. Les détenus étaient d’abord examinés par le S. S. Niedermayer qui leur retirait les effets personnels, puis hommes et femmes étaient obligés de se dévêtir en présence des S. S. et d’entrer dans la chambre à gaz. Pour rendre plus rapide le travail, une croix était tracée sur la poitrine de ceux qui avaient une prothèse en or… »
Témoignage du S. S., Andreas Trum (Oberscharführer) :
– « Entre 1943 et 1945, je conduisis plusieurs fois
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