Les 186 marches
resteraient toujours fidèles et l’accompagneraient toujours. Quels qu’aient été les motifs qui le poussaient à occuper ses pensées d’une retraite politique anticipée, Hitler semblait, en tout cas, à ces moments-là, supposer que sa personnalité et son rayonnement n’étaient pour rien dans son autorité et que seule sa situation de despote en était la source et le fondement.
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La plus importante carrière d’Autriche n’est située qu’à 21 kilomètres de Linz, près du village de Mauthausen. Cette « heureuse » coïncidence ne pouvait échapper à Himmler.
Le Reichsführer S. S.,, recherchant comme toujours les leçons à tirer « des découvertes archéologiques et de la tradition artisanale » chargea les meilleurs spécialistes d’étudier rapports de fouilles, grimoires et recettes de Compagnons. Ce délire permanent de vouloir adapter à la technologie la plus avancée les habitudes « éprouvées » du passé faisait sourire tous les maîtres d’œuvre qui, cependant, étaient bien obligés de suivre les directives du patron. Toute la correspondance du Reichsführer est encombrée de lettres aussi étonnantes que celle qu’il adressait, en 1941, à Oswald Pohl : V – Je reviens de nouveau à mon idée de murs montés avec des truelles chaudes, c’est-à-dire qu’on les ferait apporter par des ouvriers préposés à cette tâche juste avant l’usage et qu’on lierait ensuite les pierres avec du mortier chaud. La raison en est la nouvelle récemment reçue que les murs fortifiés de Brest-Litovsk peuvent résister, dans une très large mesure, à l’artillerie la plus moderne. Or, ils ont été édifiés par ce procédé de l’ancien temps.
– Je demande que l’on examine s’il ne serait pas opportun de réintroduire cette coutume au moyen d’une formation méthodique dispensée à nos prisonniers pour leur apprendre la maçonnerie. De toute façon, il faut veiller avec une rigueur de fer à ce qu’elle soit poussée à fond. Je tiens pour indispensable que l’on fasse au moins des recherches précises sur ce point.
J’ai cité cet exemple des « truelles chaudes » car une partie de l’enceinte de Mauthausen a été élevée suivant ce procédé.
Si cette particularité de construction à Mauthausen et probablement dans d’autres camps ne prêta pas à conséquence, il n’en fut pas de même pour la toute première expérience tentée en 1937 dans la briqueterie d’Oranienburg-Sachsenhausen (Speer avait besoin de briques pour Berlin). Les fours, dotés de tous les perfectionnements modernes, étaient ventilés par un procédé, volontairement retenu, qui avait fait merveille… au Moyen Age. De plus, la glaise de Mauthausen supportait mal la cuisson dans ce type de four. On imagine les haussements d’épaules de Speer quand on lui livra la « marchandise ». Cette « erreur » d’interprétation coûta la bagatelle de cinq millions de marks au trésor, somme plus importante que tous les investissements consentis dans les autres industries concentrationnaires ; la briqueterie d’Oranienburg prévue pour produire 160 millions de briques par an dès 1939, atteindra péniblement les 6 millions en 1941 et les 7 millions en 1944.
Les divers « énervements » provoqués par cette « catastrophe » se répercutèrent sur les déportés dont plusieurs centaines furent tués dans les travaux de construction, de démolition, de reconstruction, de redémolition, etc.
Les « à peu près » financiers et les « tâtonnements » techniques des nombreuses entreprises S. S. nécessitèrent très rapidement un regroupement et la nomination d’experts juridiques. Le 29 avril 1938 était créé à Berlin le « Deutsch-Erd-Und Steinwerke GMBH ». Usines allemandes des terres et des pierres, société S. A. R. L. qui sera connue sous le sigle DEST et qui englobera toutes les entreprises concentrationnaires spécialisées dans la construction.
– C’est Oswald Pohl, chef du bureau administratif de la brigade S. S., puis Obergruppenführer qui était chargé de l’organisation des finances et de la gestion. Les fondateurs et premiers actionnaires furent Arthur Ahrens, Obersturmbannführer des S. S. et Walter Salpeter, Oberführer des S. S. Tous deux se portaient garants financièrement pour les 10000 R. M. mis à leur disposition. Ahrens en tant que gérant du DEST ne fut pas à la hauteur et, en 1939, Salpeter le remplaça. De l’automne
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