Les Amazones de la République
française, avec, marchant à son côté, la journaliste susnommée. Le tout accompagné dâune légende malencontreuse : « Le Premier ministre Jacques Chirac et son épouse , en visite à New Delhi. » Sâil arrive que la Providence illumine le hasard, cette photo plongea lâÃlysée dans un profond embarras teinté de fous rires. Bien quâil partageât avec Jacques Chirac un même goût prononcé pour les femmes, VGE, qui avait pris son Premier ministre en détestation, sâagaça de cette photo tombée sur les téléscripteurs. Rappelé à lâordre, le patron de lâAFP fut sommé de corriger cette erreur dâétiquetage. De rendre à Chirac ce qui était à Chirac, son épouse Bernadette. Et pour finir, de détruire ce cliché.
Chapitre 24
Le GO de Maripasoula
Si ce bref séjour en Inde fut pittoresque à bien des égards, que dire de lâextravagant raout à Maripasoula ? Nous étions à lâhiver 1975 et Jacques Chirac, qui avait décidé de passer le réveillon de Noël dans cette petite municipalité de Guyane, à deux pas de Cayenne, convoqua un matin quelques-uns de ses collaborateurs, dont son chef de cabinet, Michel Boutinard-Rouelle. Ainsi que le désormais incontournable Jean-François Probst : un équipage quâil dépêcha sur place, afin dây régler mille et un détails.
Maripasoula ? Pour les exégètes de la chiraquie, le summum du vaudeville en politique : près de quarante ans plus tard, les participants à ce séjour en parlent encore, en sâexpédiant de rudes bourrades. Comme des bÅufs qui se poussent du flanc, à lâévocation dâune virée nocturne dans un champ voisin.
Le casting dâabord. Accompagnaient Jacques Chirac dans ce voyage, non seulement quelques-uns des membres de son gouvernement triés sur le volet, mais également un contingent dâune cinquantaine de journalistes, dont Paul Guilbert, André Passeron, Robert Namias, Patrice Duhamel, Anita Hausser et naturellement⦠Jacqueline Chabridon. Quel périple ! Une brochette de journalistes en roue libre, une escouade de politiques revenus à lâétat sauvage, certains dûment alcoolisés. Et, en chef dâescadrille, un boute-en-train dénommé Jacques Chirac : tout était réuni pour que ce séjour reste en tout point gravé dans les annales. Ce qui fut le cas.
Car Maripasoula fut de ces voyages officiels comme il nâen existe plus aujourdâhui. Tant par lâambiance festive qui y régna que par les conditions, plus que confortables, dans lesquelles il fut organisé : en lâoccurrence, à cette occasion, cinq jours entre hôtels de luxe, plages luxuriantes et soirées débridées, dignes dâun concours de T-shirts mouillés au Macumba de Palavas-les-Flots.
De retour à Paris, la petite troupe, partie en éclaireur, fut aussitôt convoquée par Jacques Chirac. « Alors, comment cela sâest passé, questionna le Premier ministre. Tout est prêt ? Et quâen est-il des caves à vins, de lâhébergement, de mes invités ? » Chirac, en chef dâétat-major, passait la check-list au Stabilo. « Et avez-vous pensé à ce que je vous ai expressément demandé, à propos de ma belle-mère et de Jacqueline ? Vous me les logez le plus loin possible lâune de lâautre ! Je veux que M me  de Courcel revienne RA-VIE de son séjour. Et je vous rends personnellement responsable de cette mission, mon cher Jean-François ! » Hochements de tête affirmatifs, comme pour montrer que tout est bien noté sur ses tablettes : même si, pris dâune soudaine angoisse, Jean-François Probst envisageait le séjour avec épouvante. Bernadette Chirac nâétant pas du voyage â à la demande expresse de Jacques Chirac, qui avait suggéré à son épouse de rester à Paris pour Noël, avec leurs deux filles â, il aurait non seulement à gérer la « belle-doche », mais également à préserver au mieux lâintimité de celui qui lâenverrait croupir dans une sous-préfecture de Corrèze au premier couac. Au bord du collapsus, Probst, qui, politiquement, dérivait lentement, mais
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