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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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lit de camp.
    – Quand on ne peut en avoir un meilleur, dit maître Georges ; mais voilà deux braves garçons qui abandonnent leur lit de bonne grâce ! Allons, il faut le débarrasser de ses habits, et le mettre au lit. J’enverrai chercher le docteur Irving, chirurgien du roi ; il ne demeure pas loin d’ici, et ce sera ma part du devoir du Samaritain, voisin Ramsay.
    – Fort bien, monsieur, dit l’apothicaire ; vous êtes le maître de faire venir d’autres conseils, et je ne refuse pas d’entrer en consultation avec le docteur Irving, ou avec tout autre médecin instruit, ni de continuer à fournir de ma pharmacopée tels médicamens qui pourront être nécessaires. Cependant, quoi qu’en puisse dire le docteur Irving, qui, je crois, a pris ses degrés à Édimbourg, et tous les autres docteurs, soit écossais, soit anglais, je soutiens que le sommeil pris à propos est un fébrifuge, un sédatif, un restaurant.
    Il prononça quelques autres mots savans, et termina son discours en informant l’ami de Ramsay, en anglais beaucoup plus intelligible que son latin, qu’il le considérerait comme responsable des médicamens fournis et à fournir, et des soins donnés et à donner au malade inconnu.
    Maître Georges ne lui répondit qu’en le priant d’envoyer la note de ce qui lui était déjà dû, et de ne pas se déranger davantage, à moins qu’on ne le fît appeler. Le pharmacopole, qui, d’après certaines découvertes qu’il avait faites en voyant l’habit du malade s’entr’ouvrir, n’avait pas conçu une grande opinion des moyens qu’il avait de le payer, n’eut pas plus tôt vu un riche citadin s’intéresser à lui, qu’il éprouva quelque répugnance à renoncer à la possession du traitement ; et, pour renvoyer chez lui cet Esculape de Temple-Bar, il fallut plus d’une insinuation de la part de maître Georges, qui, malgré toute sa bonne humeur, savait parler avec fermeté quand l’occasion l’exigeait.
    Lorsqu’ils furent débarrassés deM. Raredrench, Jenkin et Frank firent de charitables efforts pour débarrasser le malade de son grand habit gris ; mais l’Écossais s’y opposa fortement. – Plutôt ma vie ! plutôt ma vie ! murmurait-il indistinctement. Au milieu de cette lutte dont son vêtement de dessus était l’objet, l’habit, qui demandait à être traité avec délicatesse, céda aux efforts des deux apprentis, mais non sans se déchirer, ce qui fit presque retomber en syncope celui à qui il appartenait. Il resta donc dans le fauteuil, n’ayant plus que ses vêtemens de dessous, dont l’état déplorable excitait en même temps la compassion et l’envie de rire. C’était bien certainement pour cette raison qu’il avait eu tant de répugnance à se dépouiller d’un manteau qui, de même que la charité, servait à couvrir tant d’imperfections.
    Il jeta lui-même les yeux sur la misérable partie de ses vêtemens qui venait d’être mise au grand jour, et il parut si honteux de cette découverte, que tout en disant entre ses dents qu’il arriverait trop tard à un rendez-vous, il fit un effort pour se lever et sortir de la boutique. Mais Jenkin et son camarade, à un signe de maître Georges, s’opposèrent à ce dessein, et réussirent aisément à l’obliger à se rasseoir.
    L’étranger regarda un moment autour de lui, et dit avec l’accent écossais le plus fortement prononcé : – Messieurs, comment appelez-vous cette manière de traiter un étranger qui vient séjourner dans votre ville ? Vous m’avez cassé la tête, vous avez déchiré mon habit, et voilà que vous voulez me retenir prisonnier ! Ils étaient plus sages que moi, ajouta-t-il après une pause d’un instant, ceux qui me conseillaient de mettre mes plus mauvais habits pour aller dans les rues de Londres ; et si j’avais eu quelques vêtemens pires…
    – Ce qui aurait été difficile, dit tout bas Jin Vin à son compagnon.
    – Ils auraient encore été trop bons, continua l’inconnu, pour être maniés par des gens qui connaissent si peu les lois de la civilité honnête.
    – Pour dire la vérité, reprit Jenkin, incapable de se réduire au silence plus long-temps, quoique l’usage de ce temps prescrivît aux jeunes gens, en présence de leurs pères, de leurs maîtres et des vieillards, une retenue respectueuse et une humilité dont la génération actuelle n’a pas d’idée ; – pour dire la vérité, les habits de ce brave monsieur ont l’air

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