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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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était dû à Holbein, et construites en une espèce de marqueterie de briques ; porte que Moniplies avait été assez profane pour comparer au West-Port d’Édimbourg. Il entra dans le vaste palais de Whitehall, où tout se ressentait de la confusion qui suit les travaux d’une construction nouvelle. Jacques soupçonnait peu qu’il élevait un palais dont une des fenêtres devait un jour servir de passage à son fils pour aller à l’échafaud ; il s’occupait à faire démolir les anciens bâtimens tombant en ruines de De Burg, d’Henry VIII et d’Élisabeth, pour faire place à l’architecture superbe pour laquelle Inigo Jones déployait tout son génie. Le roi, ignorant l’avenir, et voulant accélérer les travaux par sa présence, faisait encore sa résidence à Whitehall, au milieu des débris des vieux bâtimens, et de la confusion occasionée par l’érection du nouvel édifice, qui formait alors un labyrinthe peu facile à traverser.
    L’orfèvre de la maison du roi, et qui, si la renommée n’est pas menteuse, en était aussi quelquefois le banquier, car ces deux professions n’étaient pas encore séparées l’une de l’autre, était un personnage trop important pour qu’un portier ou une sentinelle l’arrêtât un seul instant. Laissant sa mule et deux de ses domestiques dans la première cour, il frappa modestement à une porte de derrière du palais, et y fut admis sur-le-champ, son troisième domestique le suivant avec la pièce d’argenterie sous le bras. Il le laissa dans une antichambre où trois ou quatre pages, portant la livrée royale, mais déboutonnés, débraillés, en un mot n’offrant pas cette tenue que semblait exiger le lieu où ils se trouvaient et la proximité de la personne d’un monarque, jouaient aux dés, aux dames, ou, étendus sur des bancs, sommeillaient les yeux à demi fermés. Une galerie donnant dans l’antichambre était gardée par deux huissiers qui accordèrent un sourire au riche orfèvre en le voyant entrer. Pas un mot ne fut prononcé de part ni d’autre, mais l’un d’eux jeta un coup d’œil d’abord sur Heriot, et ensuite sur une petite porte à demi couverte par la tapisserie, semblant lui dire aussi clairement qu’un regard pouvait le faire : – Est-ce là que vous avez besoin d’aller ? Le citadin répondit par un signe de tête affirmatif ; et le courtisan, marchant sur la pointe des pieds avec autant de précaution que si la chambre eût été pavée avec des œufs, s’avança vers la porte, l’ouvrit bien doucement, et prononça quelques mots à voix basse. L’orfèvre reconnut sur-le champ la voix du roi Jacques, qui répondit avec un accent écossais fortement prononcé :
    – Faites-le entrer sur-le-champ, Maxwell. Avez-vous vécu si long-temps à la cour sans savoir que l’or et l’argent sont toujours bien reçus ?
    L’huissier fit signe à Heriot d’avancer, et l’honnête citadin fut introduit dans le cabinet du souverain.
    La scène de confusion au milieu de laquelle il trouva le roi assis était une image assez fidèle de l’esprit de ce prince. On y voyait de superbes tableaux et de riches ornemens ; mais ils étaient mal placés, couverts de poussière, et ils perdaient la moitié de leur mérite, ou du moins de l’effet qu’ils devaient produire, par la manière dont ils étaient présentés à la vue. À côté d’énormes in-folio étaient de petits recueils de facéties et d’anecdotes licencieuses. La table était couverte de notes, de discours d’une longueur impitoyable, d’essais sur l’art de régner, de misérables rondeaux et ballades par l’apprenti royal dans l’art de la poésie, comme le roi se nommait lui-même ; de projets sur la pacification générale de l’Europe ; et il s’y trouvait aussi une liste contenant les noms de ses chiens, et un recueil de recettes contre la rage.
    Jacques portait un pourpoint de velours vert, ouaté de manière à être à l’épreuve du poignard, ce qui lui donnait un air de corpulence qui lui allait fort mal ; et comme il était boutonné de travers, sa taille semblait contrefaite. Par-dessus ce pourpoint il avait une robe de chambre de couleur brune, de la poche de laquelle sortait son cor de chasse. Son chapeau gris à haute forme, entouré d’une chaîne de rubis-balais, était par terre, roulant dans la poussière ; et il portait un bonnet de nuit de velours bleu, surmonté de la plume d’un héron que, quelque faucon favori

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