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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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contexte, ainsi que la valeur grandissante des renseignements obtenus par Bletchley, à travers la bataille d’Angleterre, et par la suite.
    En Grande-Bretagne, à l’été 1940, un grand nombre de personnes s’étaient préparées à ce qui semblait inévitable. Les Allemands, triomphants en France et aux Pays-Bas, devaient maintenant s’occuper de la Grande-Bretagne. On ne croyait guère qu’en cas d’invasion il soit possible de vaincre les troupes d’Hitler. On exprimait très rarement un tel pessimisme à voix haute car on ne voulait pas être accusé de démoraliser le peuple. Néanmoins, à la lecture des journaux intimes et des récits de l’époque, il apparaît clairement qu’un très grand nombre de gens étaient malades d’anxiété quand ils pensaient à la victoire à venir d’Hitler.
    Pas étonnant. On n’avait jamais rien vu de plus puissant que la machine de guerre allemande. Ajoutez à cela le sadisme supposé, le climat de paranoïa régnant dans n’importe quelle nation occupée à cause des délateurs et du couvre-feu et la terreur face aux exécutions publiques de personnes prises au hasard. Londres avait des échos de ce qui s’était passé en Pologne. Quand on réécoute aujourd’hui les discours de Churchill, on entend simplement le grondement d’une défiance stimulante. Mais, comme le dit Mimi Gallilee, lorsqu’elle allait se coucher après une journée de travail à Bletchley, « elle commençait par prier, de toutes ses forces ». Elle, ainsi que d’innombrables personnes, vivaient dans la peur d’une invasion éclair.
    On se préparait en secret à une telle éventualité, notamment en recrutant des « scallywags » 18 , des hommes soumis en apparence, tels que des ecclésiastiques, des écrivains et des intellectuels, formés ensuite aux techniques de subversion et d’assassinat. L’objectif était de faire le plus de grabuge possible. Mais quand Hitler allait-il lancer son invasion ? Du conseil des ministres au MI6, en passant par les adeptes des débats dans les pubs, on se perdait en conjectures.
    En août, en vue de l’opération Lion de mer, la Luftwaffe lança une violente attaque aérienne concertée contre les aérodromes et stations radars de la RAF. Cependant, dans les semaines suivantes, période connue sous le nom de bataille d’Angleterre, la RAF décrocha des succès répétés stupéfiants lors de ses escarmouches aériennes avec l’ennemi. L’image est vraiment évocatrice : les gens du Kent, la tête levée vers un grand ciel bleu pâle pour voir tout là-haut la silhouette minuscule des Spitfires tirant sur un ennemi offensif et celle d’avions allemands entraînés dans une spirale descendante infernale, dont les pilotes s’étaient extirpés et flottaient maintenant dans les airs, suspendus à leur parachute.
    La fin août marqua la conclusion de la bataille d’Angleterre, le soulagement s’accompagnant d’un moral regonflé. Churchill donna alors l’ordre de procéder à un raid aérien sur Berlin, ce qui poussa Hitler à ordonner à la Luftwaffe de mener une attaque encore plus virulente contre Londres. Cette stratégie allemande eut cependant un effet secondaire imprévu, celui de relâcher la pression sur les aérodromes de la RAF, précédemment les cibles majeures de la Luftwaffe.
    Encore une fois, à l’époque, Bletchley Park ne pouvait guère apporter une aide pratique à l’armée de l’air. Mais, en septembre, le déchiffrement d’un message bien précis eut une importance tactique primordiale. Ce message ordonnait le démantèlement du matériel de transport aérien sur les aérodromes néerlandais. L’état-major en déduisit rapidement que l’opération Lion de mer serait reportée.
    Autrement dit, les héros de la bataille d’Angleterre avaient triomphé. La Luftwaffe repoussée, il y avait peu de chances, avec l’arrivée de la saison des tempêtes sur la Manche, que les Allemands parviennent à procéder à un débarquement. L’état-major calcula qu’Hitler allait devoir mettre en suspens tout l’hiver ses préparatifs. C’est précisément ce type d’information, fournie par Bletchley, qui offrit aux armées ce que l’on appela une « boule de cristal ». « Bletchley maniait si bien son matériel, écrit Aileen Clayton, que parfois, lorsque la réception était mauvaise, le destinataire allemand d’un message était obligé de demander à l’expéditeur de répéter, alors que nos stations

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