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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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l’intérieur. Il y parvenait fréquemment.
Des courants d’air, des rafales se glissaient sous les bords, se faufilaient
par les fentes, là où le pan de fermeture s’attachait à la tente, là où la
couverture du trou à fumée s’ajustait d’une façon imprécise. La neige, souvent,
entrait avec eux. L’homme et la femme se blottirent sous leurs couvertures pour
avoir chaud et bavardèrent. Ils se contaient des incidents de leur enfance, des
histoires, des légendes, ils parlaient de gens qu’ils avaient connus, de
coutumes, d’idées, de leurs rêves, de leurs espoirs. Jamais, semblait-il, ils n’étaient
à court de sujets. Quand vint la nuit, ils partagèrent les Plaisirs, avant de s’endormir.
Vers le milieu de la nuit, le vent renonça à ses assauts contre leur tente.
    Ayla se réveilla et, les yeux grands ouverts, s’efforça de
percer la pénombre. Elle luttait contre une terreur grandissante. Elle se
sentait mal à l’aise, sa tête était douloureuse, et le silence lui semblait
pesant, dans l’atmosphère confinée de la tente. Quelque chose n’allait pas,
mais quoi ? Elle l’ignorait. La situation était pour elle vaguement
familière, un souvenir peut-être, comme si elle s’était déjà trouvée dans les
mêmes conditions ou presque. C’était plutôt comme un danger qu’elle aurait dû
reconnaître, mais lequel ? Brusquement, elle n’en put supporter davantage.
Elle se redressa, repoussa les fourrures qui couvraient chaudement l’homme
étendu à ses côtés.
    — Jondalar ! Jondalar !
    Elle le secouait, mais c’était inutile. Il s’était éveillé à l’instant
même où elle s’était dressée sur son séant.
    — Ayla ! Qu’y a-t-il ?
    — Je ne sais pas. Quelque chose ne va pas.
    — Je ne vois rien d’inquiétant, dit-il.
    C’était vrai, mais, de toute évidence, quelque chose tourmentait
Ayla. Il n’avait pas l’habitude de la voir si proche de l’affolement. Elle
était d’ordinaire si calme, si maîtresse de ses réactions, même devant un
danger imminent. Aucun prédateur à quatre pattes n’aurait fait naître dans son
regard une telle terreur.
    — Pourquoi as-tu le sentiment d’un danger ?
    — J’ai fait un rêve. Je me trouvais dans un endroit obscur,
plus obscur que la nuit, et je suffoquais, Jondalar. Je ne pouvais plus respirer !
    Une expression d’inquiétude qui lui était familière passa sur le
visage de l’homme. Son regard, de nouveau, faisait le tour de la tente. Cela ne
ressemblait pas à Ayla de se montrer aussi effrayée. Peut-être y avait-il
réellement un danger. Dans leur abri, il faisait sombre, mais ce n’était pas l’obscurité
totale. Un semblant de lumière y filtrait. Rien ne paraissait dérangé. Le vent
n’avait rien détruit, il n’avait pas rompu de cordes. En fait, il ne soufflait
même plus. Il n’y avait pas le moindre mouvement. Tout était absolument
silencieux...
    Jondalar rejeta les fourrures, rampa jusqu’à l’entrée. Il
détacha le panneau, révélant ainsi un mur blanc friable qui s’effondra à l’intérieur
de la tente mais seulement pour en révéler un autre, derrière.
    — Nous sommes ensevelis, Jondalar ! Nous sommes
ensevelis sous la neige !
    La terreur élargissait les yeux d’Ayla. Sa voix se fêlait sous l’effort
qu’elle faisait pour la contrôler.
    Jondalar tendit le bras vers elle, la serra contre lui.
    — Tout va bien, Ayla. Tout va bien, murmura-t-il. Mais il n’en
avait pas lui-même la certitude.
    — Il fait si sombre ! Je ne peux plus respirer !
    Sa voix était étrange, lointaine, comme si elle venait d’ailleurs.
Elle était devenue inerte entre ses bras. Il l’allongea sur les fourrures,
remarqua qu’elle avait les yeux clos. Pourtant, elle continuait à crier, de
cette voix bizarre, lointaine, qu’il faisait sombre, et qu’elle ne pouvait plus
respirer. Il ne savait plus que faire. Il avait peur pour elle, peur d’elle
aussi, un peu. Il se passait quelque chose d’insolite, quelque chose qui n’avait
rien à voir avec leur ensevelissement dans la neige, aussi inquiétant fût-il.
    Près de l’entrée il aperçut sa hotte, en partie recouverte de
neige. Un long moment, il la considéra, avant de ramper tout à coup jusqu’à
elle. Il la dégagea, chercha à tâtons l’étui, sur le côté, trouva une sagaie.
Il se redressa à genoux, détacha la couverture qui protégeait le trou à fumée,
presque au centre de la tente. Avec le manche

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