Les chasseurs de mammouths
avait à peu
près l’âge de Rydag. Elle avait maintenant fait la connaissance de Danug, et il
lui plaisait également.
Talut s’approchait en compagnie de la grande et forte femme.
Barzec et les enfants étaient avec eux : elle et lui devaient être unis,
supposa Ayla.
— Ayla, je voudrais te présenter ma sœur, Tulie, du Foyer
de l’Aurochs, la Femme qui Ordonne du Camp du Lion, dit Talut.
— Salut, dit la femme, les mains tendues dans le geste
traditionnel. Au nom de Mut, je te souhaite la bienvenue.
Sœur du chef, elle était son égale et avait profondément
conscience de ses responsabilités.
— Je te salue, Tulie, répondit Ayla, en s’efforçant de ne
pas dévisager ouvertement l’autre femme.
La première fois que Jondalar avait été capable de se tenir
debout, elle avait éprouvé un choc en découvrant qu’il était plus grand qu’elle.
Mais voir une femme plus grande encore était surprenant. Toujours, Ayla avait
dominé de sa haute taille les autres membres du Clan. Mais la sœur du chef n’était
pas seulement grande, elle était musclée, bâtie en force. Le seul qui la
dépassait était son frère. Elle se tenait avec toute l’assurance que peuvent
seules conférer une haute taille et une imposante carrure. On voyait tout de
suite en elle la femme, la mère et le chef pleinement satisfaits de la vie.
Tulie s’étonnait du curieux accent de la visiteuse, mais un autre
problème l’occupait davantage. Avec la franchise caractéristique de son peuple,
elle n’hésita pas à l’aborder.
— Je ne savais pas que le Foyer du Mammouth serait occupé
quand j’ai invité Branag à revenir chez nous. Deegie et lui seront unis l’été
prochain. Il ne séjournera que quelques jours ici, et Deegie, je le sais, avait
espéré pouvoir passer ce temps avec lui en tête-à-tête, loin de ses frères et
de sa sœur. Tu es une invitée, et elle ne voulait rien te demander, mais elle
aimerait s’installer avec Branag au Foyer du Mammouth, si tu veux bien y
consentir.
— Foyer grand. Beaucoup lits. Je consens, répondit Ayla, un
peu mal à l’aise qu’on lui demandât cette autorisation : elle n’était pas
chez elle.
A ce moment, une jeune femme sortit de la caverne. Un jeune
homme la suivait. Ayla la regarda à deux fois. L’arrivante avait à peu près son
âge et elle était un peu plus grande. Sa chevelure était châtain foncé et elle
avait un visage aimable que bien des gens auraient trouvé joli. De toute
évidence, le garçon qui l’accompagnait la trouvait très séduisante. Mais ce n’était
pas son aspect physique qui captivait l’attention d’Ayla elle ouvrait de grands
yeux émerveillés sur la tenue de la jeune fille.
Celle-ci portait des jambières et une tunique d’un ton presque
assorti à la couleur de ses cheveux. Une longue tunique de cuir, abondamment
ornée, ouverte devant, avec une ceinture pour en retenir les pans. Le cuir
était d’un rouge sombre, presque brun. Pour le Clan, le rouge était une couleur
sacrée. Ayla ne possédait qu’un seul objet de cette teinte : le petit sac
d’Iza. Il contenait les racines destinées à la confection du breuvage réservé
aux grandes cérémonies. Elle l’avait conservé, soigneusement rangé dans son sac
de guérisseuse où elle gardait les herbes sèches utilisées pour les rites
magiques de guérison. Une tunique entièrement faite de cuir rouge ? Elle n’en
croyait pas ses yeux.
Avant même les présentations en règle, elle s’écria :
— Elle est si belle !
— Elle te plaît ? C’est pour notre Union. La mère de
Branag me l’a offerte, et je n’ai pas pu m’empêcher de la mettre pour la
montrer à tout le monde.
— Jamais vu rien pareil ! insista Ayla. La jeune fille
était ravie.
— Tu es celle qu’on appelle Ayla, n’est-ce pas ? Moi,
c’est Deegie, et voici Branag. Il doit repartir dans quelques jours,
ajouta-t-elle d’un air déçu, mais, après l’été prochain, nous vivrons ensemble.
Nous allons nous installer avec mon frère, Tarneg. Il vit maintenant avec sa
femme dans la famille de sa femme, mais il veut créer un nouveau Camp et il
insistait beaucoup pour que je me trouve un compagnon, afin que je sois avec
lui à la tête de ce camp.
Ayla vit Tulie sourire à sa fille et lui faire signe. Elle se
rappela alors la demande qu’on lui avait faite.
— Beaucoup place dans foyer. Beaucoup lits vides, Deegie.
Tu restes au Foyer du Mammouth, avec Branag ?
Weitere Kostenlose Bücher