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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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d’échapper à tous les
espions que le roi envoyait pour les débusquer. C’est alors que Merlin avait
débarqué sous les murs de Tintagel. Et quand il apprit que le sage Merlin se
trouvait là, le roi Mark le fit appeler et voulut converser avec lui. « Ma
femme et mon neveu sont au cœur de la forêt, mais dans un endroit si retiré qu’il
est impossible de les retrouver. Merlin, toi le plus sage des hommes, quel
conseil peux-tu me donner ?
    — Tout dépend de ce que tu as l’intention de faire, répondit
Merlin. Si tu persistes dans ton intention de livrer ton neveu aux flammes du
bûcher, je ne te dirai rien. Mais si tu recherches un accord avec Tristan, je
peux t’aider. – Il est vrai, reprit le roi, que ma colère était grande et que
je me suis laissé aller. J’ai toujours considéré Tristan comme mon fils, et je
ne peux vraiment pas être responsable de sa mort. Mais, Merlin, tu dois comprendre
qu’il m’a pris ma femme et qu’il s’est enfui avec elle. – Et Yseult ? demanda
Merlin. L’aimes-tu ? – Si je l’aime ! s’écria le roi. Mon vœu le plus
cher, c’est de la retrouver et de lui redonner sa place de reine auprès de moi ! »
Merlin se mit à réfléchir. « Je ne vois qu’une solution, dit-il enfin. Va
trouver le roi Arthur, qui est ton cousin en même temps que ton seigneur, et
demande-lui de te rendre justice dans cette affaire. S’il parvient à convaincre
Yseult de revenir avec toi, ce sera bien. Dans le cas contraire, tu auras droit
à des compensations. – Tu as raison ! » dit le roi Mark.
    Il envoya immédiatement des messagers vers Arthur qui se
trouvait alors à Camelot. Dans les lettres qu’il envoyait, Mark rappelait à
Arthur sa qualité de cousin et insistait sur le fait que lui-même, Mark, était
plus proche parent d’Arthur que Tristan, ce qui voulait dire qu’Arthur devait
normalement prendre parti pour sa famille la plus proche au détriment de sa
famille la plus éloignée. Quand il reçut les lettres, Arthur prit conseil de
ses proches, puis il décida qu’il irait dans la forêt de Morois pour parler
avec Tristan et Yseult et tenter de les réconcilier avec le roi Mark. Il fit
préparer les chevaux et s’en alla en compagnie de Kaï, de Bedwyr, de Gauvain, d’Yder
et d’Yvain, le fils du roi Uryen.
    Ils commencèrent par encercler la forêt de façon que personne
ne pût s’en échapper. Mais Tristan ne semblait pas disposé à laisser s’approcher
quelqu’un, quand bien même il s’agirait d’un messager de paix. Et, d’autre part,
dans la troupe de ceux qui encerclaient la forêt, personne n’avait l’intention
de se mesurer avec Tristan, tant par crainte de blesser celui-ci que d’en
recevoir une blessure.
    Cependant, Yseult avait entendu le bruit des voix et le vacarme
des armes dans la forêt. Elle se réfugia dans les bras de Tristan. « Pourquoi
as-tu peur ? » lui demanda-t-il. Elle lui répondit qu’elle craignait
pour sa vie et qu’elle-même ne pourrait pas vivre si elle était privée de
Tristan. Alors Tristan lui chanta une strophe en vers : « Blanche
Yseult, n’aie point peur. Tant que je serai près de toi, trois cents chevaliers
ne pourront t’enlever de moi, ni trois cents chefs bien armés ! »
    Tristan se leva, prit son épée et s’en alla à la rencontre
de ceux qui venaient l’agresser. Les hommes fuyaient à son approche et il
avançait sans encombre. C’est alors qu’il rencontra Mark, son oncle. Celui-ci s’écria :
« Je me tuerai moi-même pour le tuer ! » Mais il n’osa pas s’élancer
sur son neveu. Quant aux autres chefs, ils dirent : « Honte sur nous
si nous attaquons cet homme de courage et de valeur. » Et Tristan sortit
tranquillement de la forêt.
    Pendant ce temps, Kaï gagna l’endroit où se trouvait Yseult.
Kaï avait une faiblesse : il était amoureux de Brengwain, et celle-ci le
conduisit bien vite auprès d’Yseult. Il lui dit : « Blanche Yseult, goéland
amoureux, j’ose à peine te parler, mais je suis venu te dire que Tristan s’est
échappé ! – Dieu soit béni, Kaï ! Si tu dis la vérité, tu auras de ma
part tout ce que tu désires. – Il y a une femme que j’aime, blanche Yseult, et
que je voudrais te demander : c’est ta suivante Brengwain. – Si la nouvelle
que tu viens de m’apprendre de ta bouche est vraie, je t’assure, Kaï, que
Brengwain sera tienne ! »
    Mark était furieux. Il alla trouver Arthur et se lamenta
auprès

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