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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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attendait juste à côté du portique de l’entrée.
    Le premier homme que je vis en pénétrant dans le gymnase fut Decimus Camillus Verus, l’auguste père d’Helena. Il avait réagi très favorablement quand je lui avais proposé, non sans malice, de le parrainer. En règle générale, Glaucus réservait les lieux à des hommes plus jeunes, dépourvus d’embonpoint et qui ne se trouvaient pas encore réduits à taper comme des malades dans les punching-balls remplis de sable… Glaucus évitait d’avoir des types frôlant la cinquantaine affalés devant chez lui, pantelants et rougissants ; la clientèle aurait fui… Je lui avais parlé de Decimus en précisant qu’il saurait se montrer généreux… Croiser le fer de temps à autre avec le sénateur quinquagénaire ne manquerait pas d’être rémunérateur, à défaut d’être raisonnable…
    Mon sénateur se trouvait donc là. Je lui livrai combat avec des épées d’entraînement ; il avait déjà fait de beaux progrès, mais il lui manquerait toujours le coup d’œil. Glaucus lui en donnerait pour son argent, tout en s’assurant qu’aucune lame n’égratigne jamais l’auguste personnage ; et le sénateur payerait ce qu’on lui demanderait – en retard, certes, mais qui ne le fait pas… Ensuite, nous avons joué à la balle autour du jardin, plutôt que de nous avouer notre fatigue. Puis, nous nous sommes détendus aux bains. À l’avenir, il serait aisé de nous retrouver en ces lieux. L’affaire trouverait son issue, mais nos rencontres amicales semblaient devoir se poursuivre. Le gymnase abolissait les barrières sociales, nous pouvions y afficher une certaine camaraderie. Sa famille ferait semblant de ne pas être au courant ; quant à la mienne, elle me prêtait déjà une absence totale de respect des convenances sociales.
    Pour l’heure nous échangions des nouvelles. Après avoir sué au sauna et nagé dans les piscines tièdes, nous étions allongés sur des dalles, profitant de l’attention des manucures en attendant de passer entre les mains du puissant masseur, débauché par Glaucus aux bains publics de Tarse. C’était un as – autant dire qu’on souffrait. Nous en sortions tels de jeunes garçons quittant leur premier bordel, affirmant sans la moindre conviction que cela nous avait fait du bien.
    — Après vous, sénateur, dis-je le sourire aux lèvres. Votre temps est plus précieux que le mien.
    Le sénateur laissa poliment sa place à un autre.
    Je lui trouvai l’air fatigué. Il me dit, sans la moindre hésitation et me prenant quelque peu de court :
    — J’ai eu ce matin une rencontre éprouvante, avec la mère de Sosia Camillina. Elle rentrait tout juste d’un voyage à l’étranger et venait d’apprendre la nouvelle. Comment progresse votre enquête, Falco ? J’aimerais pouvoir lui annoncer au plus vite que nous avons retrouvé le coupable. Le tueur sera-t-il jamais arrêté ? Cette femme était très agressive ; elle a même parlé de confier l’enquête à un autre…
    — Elle ne trouvera pas meilleur marché que moi !
    — Ma famille n’est pas très riche, mais nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, fit-il avec une certaine raideur.
    — Il me semblait que Sosia ne connaissait pas sa mère, dis-je avec curiosité.
    — Non, en effet. (Il resta silencieux un instant, avant de s’expliquer.) C’est une triste histoire, et ne croyez pas que je cherche à excuser le comportement de mon frère. La mère de Sosia est une femme d’un certain rang – mariée, comme vous l’avez sans doute compris, et n’ayant jamais envisagé d’y changer quelque chose. Son mari est un ex-consul, avec tout ce que cela implique… C’était déjà un homme en vue à l’époque. Mon frère sympathisa avec la dame alors que ledit mari se trouvait en poste à l’étranger pour une tournée diplomatique de trois ans… Étant donné son absence, il fut impossible de lui attribuer la grossesse…
    — Malgré tout, elle a choisi de garder l’enfant…
    — En effet, elle refusa d’avorter, soi-disant pour des raisons morales.
    — Il était toujours temps ! fis-je, railleur. Vous avez donc élevé l’enfant à leur place, dans votre famille.
    — Oui, mon frère accepta de l’adopter… (Decimus avait sans doute usé de tout son poids pour arriver à convaincre Publius.) Je donnais de temps à autre des nouvelles à cette femme. Elle me transmettait de l’argent, me demandant d’offrir

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