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Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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lorsqu’elle se tourna, elle vit le visage grimaçant de maître Werinher dans son fauteuil roulant poussé par son laquais.
    — Où est-il ? demanda maître Werinher sans la saluer et avec un incroyable sans-gêne.
    — Si c’est à maître Ulrich que vous voulez parler, répondit Afra froidement, il n’est pas là.
    — C’est ce que je vois. Mais je vous demande où il est ?
    — Je n’en sais strictement rien. Et si je le savais, je ne me sentirais pas obligée de vous répondre.
    Werinher Bott opta alors pour un ton plus aimable :
    — Pardonnez mon empressement, mais les événements de la nuit ne m’incitent guère à rester calme. N’entendez-vous pas les cris des gens sur le parvis ? Ils sont persuadés que c’est le diable qui a causé tous ces dégâts.
    — Et alors ? Vous ne croyez pas au diable, maître Werinher ? Celui qui n’y croit pas bafoue les dogmes de la s ainte m ère l’ é glise. Vous devriez le savoir !
    L’infirme, pris au dépourvu, eut un hochement de tête :
    — Mais si, j’y crois. n éanmoins, il ne s’agit pas de croire ou de ne pas croire au diable, mais plutôt de savoir qui se cache derrière cet acte de vandalisme. Le peuple a tôt fait de rejeter sur le diable la responsabilité de faits qu’il ne peut expliquer.
    — Si je vous comprends bien, vous contestez que le diable soit l’auteur du saccage ?
    Werinher Bott, irrité, fronça les sourcils :
    —  e n tout cas, le diable, qui a porté atteinte à la cathédrale, s’y connaissait en architecture. Assez surprenant pour un diable, vous ne trouvez pas ?
    — Oui, certainement. Mais comment en êtes-vous arrivé à cette conclusion ?
    — N’avez-vous pas examiné les dégâts ?
    — Non. Et ce que j’ai vu de loin, m’a suffi.
    D’un hochement de la tête, Werinher fit signe à son laquais de le rapprocher d’Afra. Il semblait craindre qu’une oreille indiscrète épie leur conversation.
    — Peu importe l’identité du commanditaire de cet attentat criminel, ce qui est sûr, c’est qu’il connaissait les plans et certains détails de la construction qui échappent au commun des mortels, poursuivit-il tout bas avant de demander à Afra sans transition si elle avait connaissance du passé de maître Ulrich.
    Afra le dévisagea avec des yeux furibonds.
    — Que signifie cette question ? Je ne comprends pas où vous voulez en venir. Vous feriez mieux de disparaître !
    Werinher ne se laissa pas impressionner.
    — Je suggère juste que vous n’êtes pas forcément au courant de sa vie dans les moindres détails puisqu’il est beaucoup plus âgé que vous.
    —  m aître Werinher, je peux vous assurer qu’Ulrich n’a aucune raison de me cacher quoi que ce soit.
    — En êtes-vous si sûre ?
    — Absolument certaine. Où voulez-vous en venir ? répéta Afra, ébranlée dans ses certitudes.
    — Je ne pense pas qu’on naisse architecte. Il se pourrait qu’avant de se consacrer à ce métier, maître Ulrich ait exercé une autre profession.
    Les insinuations perfides de l’infirme amenaient Afra à prendre progressivement conscience du peu qu’elle savait de la vie d’Ulrich.
    Elle l’avait pris pour un homme droit et honnête, d’un naturel plutôt réservé, qui ne s’acoquinait pas avec le premier venu. Mais que savait-elle de plus ? Ce qu’il lui avait répondu quand elle avait posé des questions, somme toute pas grand-chose. Se serait-elle méprise sur son compte ? Son cœur se mit à battre plus vite.
    — Et qu’aurait-il pu faire auparavant ? demanda-t-elle brusquement.
    Werinher inclina la tête et répondit avec un sourire perfide :
    — Il y a plusieurs possibilités. Il peut avoir été moine, chanoine ou légat du pape, puis avoir abandonné ses fonctions pour une raison ou une autre.
    — Ulrich ? Ah, laissez-moi rire !
    — Avez-vous déjà vu de très près son avant-bras droit ?
    Afra faillit lui répondre qu’elle ne s’était pas contentée de son avant-bras ; mais la gravité de la situation ne prêtant pas à rire, elle garda sa répartie pour elle. D’autant qu’à la vérité, elle n’avait jamais véritablement observé le bras droit d’Ulrich.
    Il portait toujours des chemises à manches longues. Quelles conclusions devait-elle tirer ?
    Elle jeta sur Werinher un regard sombre :
    — En voilà une question stupide !
    Il répondit avec arrogance :
    — Les questions sont rarement stupides, en revanche les

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