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Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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continuer à travailler ici sereinement. Et en ce qui te concerne, toi mon aimée, ils auraient trouvé n’importe quel chef d’accusation.
    Afra s’affaissa. Tous ces événements lui faisaient tourner la tête. Strasbourg ! Elle avait entendu parler de cette ville, l’une des plus grandes d’Allemagne, citée dans la foulée aux côtés de Nuremberg, Hambourg et Breslau.
    On prétendait que ses habitants possédaient des fortunes considérables et qu’ils étaient prétentieux.
    — Tu as encore le parchemin avec toi ? La voix d’Ulrich sortit Afra de ses réflexions. Elle hocha la tête affirmativement en glissant la main dans la poche de son manteau.
    — Mais je crains qu’il ne nous soit plus d’aucun secours désormais, dit-elle.
    Ulrich la regarda gravement.
    Le chaland progressait rapidement. Les vagues venaient frapper les flancs du bateau à intervalles irréguliers, on eût dit que quelqu’un donnait des coups de marteaux sur la coque. Hormis ce martèlement, le fleuve était calme.
    À la pointe du jour, le vent dégagea le ciel sombre. Ulrich retira les voiles des fenêtres. Afra jeta un œil au dehors où plaines et vallons alternaient successivement. Quelques instants plus tard, elle s’adressa à Ulrich, hésitante :
    Je t’ai déjà parlé de cette abbaye dans laquelle j’avais trouvé provisoirement refuge. Il y avait une carte dans la bibliothèque.
    On y voyait le cours du Rhin et du Danube, l’un coulant du nord au sud et l’autre d’est en ouest. Les principales villes qu’ils traversaient y étaient inscrites…
    — Où veux-tu en venir ?
    — Si je me souviens bien, Strasbourg est située dans la direction opposée à celle vers laquelle nous nous dirigeons.
    Ulrich éclata de rire.
    — On ne peut te tromper. Mais ne t’inquiète pas. Nous nous rendons en bateau à Gunzeburg. Ce n’est qu’une manœuvre pour donner le change au cas où notre fuite aurait été découverte. Là, nous trouverons une voiture pour nous emmener, moyennant quelque argent, à l’endroit où nous le souhaitons.
    — Tu es encore plus malin que je ne l’avais imaginé, s’exclama Afra en le regardant avec des yeux admiratifs.
    Absorbés dans leur contemplation mutuelle, ils ne remarquèrent pas l’homme qui, à l’extérieur, épiait attentivement chacun de leurs mots.
    4

La forêt noire
    —  Où donc ? demanda le charretier en fronçant les sourcils. Pour un homme de sa condition, il était plutôt élégant. Il ne voyageait pas seul mais en compagnie d’un valet armé jusqu’aux dents.
    — Peu nous importe, du moment que nous allons vers l’ouest, lui répondit Ulrich von Ensingen.
    — Nous pouvons peut-être trouver un arrangement, fit l’élégant charretier en toisant Ulrich et Afra d’un regard hautain.
    Ces deux voyageurs avaient l’allure de gens aisés.
    Au confluent de la Günz et de la Nau, qui se jettent à peu près au même endroit dans le Danube, plus d’une douzaine de charrettes attendaient patiemment les marchandises à transporter, les plus petites tirées par une vache, les plus grosses tirées par des bœufs. Parmi toutes ces voitures, il n’y en avait qu’une seule attelée à des chevaux, un modèle récent, avec une bâche protégeant les passagers du vent et de la pluie. Ulrich et Afra avaient quitté le bateau dans la plaine de Gunzeburg à l’endroit où s’effectuait le transbordement de marchandises entre les chalands et les charrettes.
    Seuls les gens de la noblesse possédaient leur voiture particulière. Il était donc courant que les transporteurs de matériaux de constructions, d’animaux, de peaux et d’étoffes prennent des voyageurs à leur bord contre quelques espèces sonnantes et trébuchantes.
    Le charretier demanda six sous par jour et par personne, le double du tarif en vigueur habituellement. Comme Ulrich lui faisait remarquer qu’il exagérait, le charretier objecta que son attelage allait deux fois plus vite que les autres et qu’ils pourraient se mettre à l’abri le cas échéant.
    — Quand pars-tu ? se renseigna Ulrich.
    — Tout de suite, si vous le voulez. Mais il faut me payer deux ou trois jours d’avance par personne. Je m’appelle Alpert et voici Jörg, mon valet.
    L’architecte lança un regard interrogateur en direction d’Afra. Après lui avoir donné son assentiment, il tendit au charretier la somme exigée.
    — Tiens, à la condition que tu ne prennes pas la direction d’Ulm.
    — Grand

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