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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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promettant la vie sauve à Vitellius s'il renonçait à
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    l'Empire. Mais le revirement de ce dernier remettait tout en cause et, comme les partisans de Vitellius l'attaquaient, le bruit courut en ville que Sabinus avait décidé, en attendant l'arrivée de son frére, de se réfugier dans la forteresse du Capitole.
    Là, sur l'esplanade du temple de Jupiter, Valerius apprit, de la bouche d'un des nombreux badauds présents, que Flavius Sabinus occupait bien la citadelle avec ses fidéles auxquels s'étaient mêlés des sénateurs et des chevaliers. Les soldats de Vitellius allaient, bien évidemment, encercler le Capitole mais des petits groupes réussissaient encore à pénétrer dans la place alors que le cordon armé s'installait autour de la demeure sacrée.
    Dans l'un d'eux Valerius reconnut Gratilla Verulana, qui venait rejoindre son mari, le sénateur. Il connaissait cette patricienne cultivée, providence des poétes, qui lui dit que plusieurs femmes étaient déjà à
    l'intérieur. Sur sa demande, elle le fit entrer en lui rappelant qu'il ne s'agissait pas d'une partie de plaisir et que l'on allait se battre.
    - Je ne suis pas un guerrier, vous le savez bien, répondit-t-il. Mais je me battrai avec ma plume. Je veux raconter les événements extraordinaires qui vont porter Vespasien au pouvoir.
    " On se bat autour du Capitole ! " La nouvelle s'était répandue trés vite dans Rome. Elle parvint au Vélabre dans l'aprés-midi. Martial avait pris son repas avec la famille, comme presque tous les jours depuis que le talent ne nourrissait plus les poétes. Il avait plaisanté de sa situation en disant qu'il était un client qui se cramponnait à son patron, et le vieux Sevurus, comme chaque fois que l'on abordait ce sujet, s'était f
    ‚ché :
    - Je ne veux pas entendre ces mots dans ma maison. Ici il n'y a jamais eu de clients. Seulement des amis qu'il me plaît de recevoir et qui savent que toute marque de servilité serait mal accueillie !
    On ne s'était pas étonné de l'absence de Valerius.
    - Notre historien est s˚rement là o˘ l'on se bat. Il doit 123
    remplir ses tablettes de notes palpitantes, avait dit Cal-purnia. J'espére qu'il ne prend pas trop de risques.
    Ce n'est que dans la soirée, quand le ciel se couvrit de cendres rouge‚tres du côté du forum, que la famille commença à s'inquiéter. Le préfet de l'annone, qui avait sa résidence et ses entrepôts dans le quartier du Vélabre, était passé, en voisin, pour dire à Sevurus que l'on venait de lui envoyer un messager porteur d'une nouvelle grave : " La guerre civile est déclenchée entre les partisans de Vitellius et ceux de Vespasien, le Capitole est en feu, je suis chargé de protéger les provisions de blé. "
    - Ils sont allés jusqu'au sacrilége ! dit tristement Cal-purnia.
    - Eh oui ! ajouta Sevurus. Ni Porsenna l'Etrusque ni les Gaulois quand ils prirent Rome n'ont violé la demeure de Jupiter Trés Bon. Et ce sont les querelles furieuses des princes qui seront cause de sa destruction. Cela alors que Rome est sans ennemis au-dehors et en paix avec les dieux !
    - Moi, je pense surtout à Valerius qui n'est pas rentré, dit Martial. Je suis inquiet et je vais aller tout de suite voir ce qui se passe du côté du Capitole.
    - Je vais avec toi, dit Celer.
    - Surtout, ne commettez pas d'imprudences. Et rentrez vite tous les trois !
    implora Calpurnia en embrassant les deux hommes qui avaient revêtu de vieux manteaux et filaient déjà vers le cúur de la ville o˘ flottaient dans le ciel de longs panaches de feu.
    L'incendie était loin d'avoir l'importance de celui de 64 mais c'était le Capitole, symbole de l'identité romaine, qui br˚lait, et tous les quartiers, riches et pauvres, étaient en état de choc. Des cadavres jonchaient le sol : les bataillons ivres de Vitellius étaient passés par là, tuant des innocents au passage, saccageant les boutiques qui n'avaient pas fermé leurs volets. Aprés avoir traversé le forum désert, Celer et Martial dépassérent les temples qui dominaient la place et se trouvérent face à la colline sacrée. Au fond, ils aperçurent les portes du temple qui 124
    s'embrasaient, les flammes qui dévoraient le bois sec des aigles soutenant le faîte, des hommes qui couraient, d'autres qui essayaient de dresser des échelles à travers la fumée.
    - O˘ se trouve donc Valerius ? dit Celer. Pourvu qu'il ne soit pas à
    l'intérieur de cette fournaise d'o˘ personne ne sortira vivant. Tiens,

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