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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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regarde, les hommes de Vitellius entrent par toutes les issues. Les voilà
    qui escaladent les Cent Marches qui ménent à la roche Tarpéienne...
    - Ne restons pas là. Si de nouvelles troupes arrivent, elles risquent de nous massacrer. Réfugions-nous de l'autre côté du forum. Peut-être trouverons-nous une taverne ouverte.
    - Tu rêves ! Installons-nous sur cette borne et attendons.
    - Pour faire quoi ? Il est inutile d'inquiéter plus longtemps Calpurnia et Sevurus. Il vaut mieux rentrer. Valerius est peut-être revenu et commence à
    raconter son histoire.
    Les rues étaient vides. Ils ne rencontrérent personne sur le chemin et constatérent, en arrivant, que Valerius, hélas ! ne les attendait pas. Ils rapportérent ce qu'ils avaient vu, l'horreur de l'incendie et la ruée des hordes de Vitellius contre le plus sacré des monuments romains. Tard dans la nuit, Valerius n'était toujours pas là.
    - Allons nous coucher ! dit Sevurus. Nous n'aurons pas d'autres nouvelles avant demain matin.
    - Va te reposer, déclara Calpurnia. Nous allons, nous, rester éveillés pour l'attendre.
    - C'est bien. Mais réveillez-moi dés qu'il sera de retour.
    Plusieurs fois ils entendirent du bruit dans la rue et se précipitérent, mais c'étaient des ouvriers du dépôt de blé voisin qui, réquisitionnés, venaient renforcer la garde. Certains arrivaient du centre de la ville et révélaient que la bataille furieuse du Capitole avait fini comme on s'y attendait par une victoire des troupes de Vitellius. " II y a beaucoup de victimes ! " précisaient-ils, ce qui ne rassura pas les amis du poéte.
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    - Tous les partisans de Vespasien ont-ils été massacrés à l'intérieur ?

demanda Calpurnia en tremblant.
    - On dit que certains d'entre eux ont pu s'enfuir par des issues secondaires. D'autres sont sortis en se servant du mot de passe des assaillants que des oreilles indiscrétes avaient surpris. Il paraît que Flavius Sabinus s'en est tiré.
    - Si Valerius avait pu se sauver il serait déjà là ! dit Celer.
    - Gardons espoir, murmura Calpurnia.
    Ils échangérent encore quelques propos et s'assoupirent sur les coussins de l'atrium. quand le jour se leva, aucune nouvelle de Valerius n'était parvenue au Vélabre.
    - Il faut y aller, dit Martial. On a déj à d˚ dénombrer les victimes.
    - Je vais avec vous, décida Calpurnia. S'il est blessé, je pourrai mieux m'occuper de lui.
    La ville morte de la nuit s'était réveillée et la rue grondait de ses bruits familiers, ceux des voitures qui rentraient car elles n'avaient pas le droit de circuler dans la journée, ceux des marchands en tout genre qui déployaient leurs éventaires et des colporteurs du Tras-tevere qui proposaient leurs allumettes soufrées et leurs verroteries. Rien n'indiquait, à part des conciliabules ici et là, que quelques heures auparavant on s'était égorgé à quelques pas de là.
    La place du Capitale elle-même avait retrouvé son calme. Des fumerolles montaient encore des décombres mais les gens entraient et sortaient sans être inquiétés. Les trois amis se renseignérent en arrivant devant la porte principale, celle qui avait été br˚lée et défoncée en premier. On leur dit que les morts avaient été allongés dans le grand couloir d'accés. Calpurnia serra les bras de Celer et de Martial et faillit crier en découvrant le spectacle macabre qui s'offrait à ceux qui venaient reconnaître un parent ou un ami. Certains corps étaient presque entiérement calcinés, d'autres portaient des blessures atroces. Tout de suite ils reconnurent leur poéte recouvert de son manteau bleu, célébre dans le monde romain 126
    des lettres et des arts. Il avait d˚ être tué d'un seul coup de dague car son corps était intact ; son beau visage serein exprimait l'étonnement devant la mort de ceux qui haÔssent la violence et ne savent se défendre qu'avec des mots. Calpurnia éclata en sanglots.
    - Emméne-la, dit Martial. Moi, je vais m'occuper de l'incinération. Je crois qu'il aurait détesté qu'on enferme ses cendres dans une urne de pierre. Si Sevurus le veut bien, je suggére qu'on les répande dans le jardin de votre maison qu'il aimait tant, au pied d'un petit arbre qui sera
    " son arbre ". Il serait bien que notre ami reste parmi nous.
    Endeuillée, la maison du Vélabre se replia sur elle-même. Martial, que rien ne retenait plus en ville, s'était installé chez Sevurus et écrivait. Celer n'avait pas de commande et étudiait une nouvelle

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