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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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qu'à l'avenir.
    - L'honneur que je ressens d'avoir été ton confident n'en est que plus grand. César, je n'oublierai jamais ce moment !
    Celer revint tout guilleret au Vélabre. Il sourit en pensant à Néron qui lui aussi s'inquiétait à la pensée de mourir avant la fin des travaux de la Maison Dorée. Mais il ne craignait pas Vespasien, il l'aimait et il l'admirait. Il se jura de faire tout ce qu'il pourrait pour que cet homme de grand bon sens qui avait rendu à Rome sa dignité puisse agiter un jour de sa loge, sous les ovations de la foule, le mouchoir blanc qui donnerait le signal du début des premiers jeux organisés dans l'amphithé‚tre des Flaviens.
    Malheureusement, la maison n'était pas en gaieté quand il y pénétra.
    Coccius, d'habitude enjoué quand il accueillait les maîtres ou des visiteurs, ne souriait pas.
    - que se passe-t-il ? demanda Celer. O˘ est Calpur-nia ?
    - Dans la chambre de l'enfant. Terentia est malade. Elle souffre et elle vomit.
    Il se précipita et trouva toutes les femmes de la maison autour du lit de la petite fille qui pleurait en disant qu'elle avait mal à la tête.
    Calpurnia lui expliqua que Terentia avait commencé à se plaindre le matin, peu aprés son départ pour le chantier, et que le mal ne faisait qu'empirer.
    Tout de suite mie peur atroce le saisit. Il connaissait la gravité des troubles de la petite enfance et savait que souvent la mort en était le terme.
    - As-tu fait appeler le médecin ? demanda-t-il.
    - Naturellement ! Mais il a davantage proposé des conseils négatifs que prescrit des remédes. " Ne lui donne pas ceci, ne lui donne pas cela... "
    Pour le reste, il m'a dit qu'il fallait éviter une rencontre incompatible entre les mauvaises humeurs du corps malade et celles que comportent les aliments. qu'est-ce que cela veut
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    dire ? J'ai fait demander à Pline de venir. Il nous disait l'autre jour qu'il avait recueilli pour son Histoire naturelle un nombre infini de recettes, la plupart venant d'Hippo-crate et des médecins grecs. " Mais cette médecine, a-t-il ajouté, est mêlée à des pratiques magiques ou superstitieuses. En fait, la médecine ne s'intéresse pas aux enfants en bas
    ‚ge ! " Allons-nous recourir aux produits d'origine animale ou végétale les plus insensés pour guérir Terentia ? Devons-nous suivre les conseils de Caton l'Ancien qui recommande de laver les tout petits enfants avec de l'urine de quelqu'un qui a mangé du chou pour leur donner de la force ?
    - Non. Terentia n'est pas assez mal pour qu'on ait recours à n'importe quel reméde. Baignons-lui le front avec une éponge humectée d'eau froide. Et attendons Pline. Il n'est pas médecin mais il connaît tout sur la médecine.
    quand le savant arriva, en fin de soirée, la petite fille allait mieux.
    Elle ne se plaignait plus et esquissa même un petit sourire lorsque son pére lui raconta l'histoire qu'elle préférait, celle de l'‚ne qui s'était fait nommer sénateur par le préfet du prétoire de Caligula.
    - J'ai apporté quelques rouleaux, pleins des remédes dont j'ai retrouvé la mention. Il est difficile de garder son sérieux en rapportant certaines de ces recettes mais je me dois de le faire puisqu'elles sont consignées.
    Celle-ci par exemple est surprenante. Je lis : " Contre la fiévre dite siriasis, prenez un lézard m‚le - pour qui hésite sur l'identification du sexe, il lui suffit de constater qu'il a un trou sous la queue -, faites-lui mordre la partie malade à travers une étoffe d'or ou d'argent puis suspendez-le à l'aide d'un roseau au-dessus de la fumée d'un foyer ; quand il meurt, l'enfant est guéri. "

    - On va me mettre un lézard sur le front ? demanda Terentia qui avait entendu et ajoutait qu'elle était guérie et refusait cette pratique.
    Pline sourit :
    - Voyez, le reméde est excellent. Il suffit de le décrire et 179
    le malade va tout de suite mieux ! A votre place, je me contenterais de donner ce soir du lait de chévre à Terentia et, si elle a faim, un peu de miel. Tenez, son pouls est redevenu normal. J'ai l'impression que vous vous faites trop de souci pour cette enfant qui va dormir bien gentiment tandis que vous allez m'offrir à dîner. Le fumet qui nous parvient de la cuisine me pousse à délaisser le repas frugal qui m'attend à la maison et à choisir ta table, ô Calpurnia ! La meilleure de Rome !
    La famille rassurée, Terentia endormie et le vin de Dalmatie aidant, la soirée fut encore une fois joyeuse et

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