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Les Filles De Caleb

Titel: Les Filles De Caleb Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arlette Cousture
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répété, étonnée.
    Le curé avait regardé à nouveau sur son papier et dit que c’était bien ce qui était écrit. Émilie se tourna alors vers Ovila.
    «Charles?
    —        Oui, c’est mon nom de baptême. J’ai jamais pensé de te le dire.» Il riait presque.
    Émilie dit donc oui. Le brouillard s’était à nouveau épaissi, ne laissant filtrer que l’éclat de l’anneau qui lui avait été glissé au doigt.
    Elle signa les registres en se demandant ce qu’elle signait. Ovila avait apposé sa signature et leurs pères aussi.
    Mais elle se retrouva encore dans cette allée sans fin, pendue au bras d’Ovila, ne voyant que des sourires. Elle comprit qu’ils répondaient au sien et à celui de son mari. Le soleil vint enfin dissiper la brumaille.
    «Est-ce que je peux embrasser ma femme?
    —        Oh! oui, tant que tu voudras.»
    Ovila l’avait embrassée avec une générosité que les gens n’étaient pas habitués à voir.
    «Félicitations, madame Pronovost.»
    Emilie s’était retournée, pensant qu’on s’adressait à sa belle-mère pour finalement comprendre que c’était à elle qu’on parlait.
    «Antoinette! Regarde, Ovila, Antoinette est venue!»
    Les deux amies s’étaient enlacées. Émilie cachait difficilement son émotion. Ce n’est qu’après toutes ces effusions qu’elle aperçut le sourire d’Henri.
    «Henri! Comme c’est gentil de t’être déplacé!
    —        Mais voyons, Émilie, penses-tu que j’aurais laissé ma femme faire seule tout ce trajet?
    —        Ta femme?
    —        Antoinette.
    —        Antoinette! Vous êtes mariés?
    —        Depuis la semaine passée, Émilie», fit Antoinette rayonnante.
    Sous le coup de l’émotion, Émilie ne songea pas au fait que ses amis ne l’avaient pas invitée. Antoinette ne lui laissa pas le temps d’y réfléchir.
    «Ma mère est vraiment pas bien. Ça fait qu’Henri pis moi on a décidé de faire ça vitement. On a même eu une dispense de bans, grâce au curé de la paroisse de ma mère. Notre voyage de noces, c’est hier soir qu’on l’a commencé quand on a attelé pour venir ici. On pense qu’à soir, on va aller dormir à l’hôtel Grand Nord de Saint-Tite. C’est à Saint-Tite qu’on veut aller parce qu’on est des romantiques.» Elle avait dit cette phrase en chuchotant. «Demain, on a l’intention d’aller au lac aux Sables. L’année prochaine, Henri m’amène voir les chutes Niagara.»
    Toute attentive à son amie, Emilie n’avait pas remarqué les gens qui attendaient pour la féliciter. Antoinette, mal à l’aise, avait laissé Emilie à ses parents, en lui disant qu’elle la reverrait à la côte Saint-Paul. Émilie avait été embrassée par tout le monde, Ovila, farceur, prenant la file à toutes les minutes ou presque. Caleb mit fin aux effusions en disant à ses invités qu’il les attendait tous à la maison. Ils se dispersèrent et se dirigèrent vers leurs voitures. Les jeunes mariés prirent place dans la calèche d’Ovila et ouvrirent le défilé.
    «Qu’est-ce que tu penserais de ça, Émilie, si on restait le temps d’être polis, pis qu’on s’en allait à Saint-Tite. J’ai hâte que tu voies la surprise que j’ai pour toi.
    —        Si tu penses que ça peut se faire, moi je demande pas mieux.»
    La noce avait été parfaitement réussie. Émilie, toute à sa joie, avait quand même pris le temps de parler à chacun des convives, s’attardant plus particulièrement à Lucie et à Antoinette. Voyant qu’Ovila commençait à s’impatienter, elle monta à sa chambre, enleva sa robe de velours et enfila une autre robe plus confortable pour la route. Il avait été convenu que les Pronovost transporteraient tous ses bagages, y compris le coffre de cèdre délesté de quelques vêtements et effets nécessaires.
    Profitant de sa courte absence, ses parents placèrent tous les cadeaux sur le plancher, au centre du salon, et obligèrent Emilie à se fermer les yeux dès qu’elle redescendit. Émilie, au bras d’Ovila, entra dans le salon, les yeux toujours fermés et le rire facile.
    «Pourquoi est-ce que vous m’obligez à fermer les yeux comme ça?
    —        C’est parce qu’il y a des cadeaux qui pouvaient pas être emballés, lui répondit sa mère. Bon, astheure tu peux regarder.»
    Émilie ouvrit les yeux et poussa un cri. Devant elle, il y avait un rouet, un ourdissoir et toutes les pièces d’un

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