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Les Filles De Caleb

Titel: Les Filles De Caleb Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arlette Cousture
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.Dis-moi où tu me conduis.
    —        Pas question, le mystère va être mystérieux jusqu’à ce que je dise qu’on est rendus au bout de notre voyage.»
    Il conduisit la calèche, revenant sur ses pas jusqu’à la nouvelle maison qu’Émilie, cette fois, regarda attentivement, complimentant Ovila sur le magnifique travail qu’il avait fait.
    «La maison a juste un p’tit défaut. Le plancher du deuxième va toujours gondoler à cause de tous les hivers qu’il a passé sans protection.»
    Émilie pensait qu’ils redescendraient vers le Bourdais d’été en tournant à gauche, mais Ovila tourna à droite et engagea la calèche dans un sentier péniblement tracé par des roues de voiture.
    «On s’en va dans le bois? demanda-t-elle étonnée.
    —        On s’en va vers le bois, Émilie, mais à une place spéciale que tu as jamais vue.
    —        Je suis déjà allée par là.»
    Ovila la regarda, craignant tout à coup que sa surprise n’en fût pas une.
    «Jusqu’où?
    —        Je pourrais pas dire.»
    Il soupira de soulagement. Ils continuèrent à cahoter pendant plusieurs minutes. Émilie était occupée à repousser les branches d’arbres qui menaçaient à tout moment de les gifler.
    «On arrive. On va être là dans dix minutes au plus.»
    Il fit enfin arrêter le cheval. Il le détela pendant qu’Émilie, à sa demande, vidait la calèche. Ovila attacha le cheval avec une longue corde, pour lui permettre de brouter à son aise. Il recouvrit ensuite la calèche d’une bonne toile. Émilie ne comprenait toujours pas.
    «Encore une p’tite marche de cinq minutes pis on est arrivés. »
    Emilie lui emboîta le pas. Ovila porta la boîte de provisions et demanda à Emilie de laisser sa valise. Il viendrait la chercher. Elle répondit qu’elle pouvait la porter elle- même. Ils avancèrent à travers le bois maintenant plus dense. Ovila s’immobilisa enfin.
    «Tu vas m’attendre ici. J’ai juste deux p’tites affaires à faire pis je reviens.»
    Elle obéit. Pour rien au monde elle ne se serait levée pour se faufiler à travers les arbres et avoir un indice de ce que pouvait être la surprise. Elle adorait les surprises et elle savait qu’Ovila devait mettre au point quelque petit détail. Un suisse passa à côté d’elle sans paraître la remarquer, puis il s’arrêta en saccadant sa queue. Emilie retint son souffle pour ne pas l’effrayer. Le suisse se retourna, la regarda et repartit rapidement, changeant de couleur selon qu’il traversait une flaque d’ombre ou de soleil. Un froissement de feuilles et le craquement d’une branche sèche lui annoncèrent le retour d’Ovila.
    «Tu es encore là, Emilie?
    —        Oui, Ovila, j’ai pas bougé d’un poil.»
    Il apparut, un foulard de couleur pendant de sa poche de chemise. Il le prit dans ses mains.
    «Ça, Emilie, c’est un p’tit cadeau. Mais avant de te le donner, j’aurais besoin que tu me le prêtes une minute.»
    Avant qu’Émilie ne dise un mot, il commença à lui nouer le foulard autour des yeux.
    «Vois-tu quelque chose?» demanda-t-il en agitant une main devant la figure d’Émilie.
    «Rien. »
    Il lui prit le bras et lui demanda de le suivre en lui promettant de lui indiquer le trajet et de faire attention pour qu’elle ne trébuche pas. Émilie, encore une fois, se plia à tous ses caprices. Ils marchèrent pendant à peine trois minutes. Émilie entendit un clapotis et sentit la présence de l’eau. Elle comprenait de moins en moins. A sa connaissance, il n’y avait pas d’eau dans les environs. Ovila dénoua le bandeau. Un lac! Un merveilleux petit lac d’eau claire et frémissante. Ovila, debout derrière elle, avait posé ses mains sur la tête d’Émilie, juste derrière les oreilles. Elle lui tint les poignets.
    «Mais comment ça se fait, Ovila, que j’aie jamais entendu parler d’un lac?
    —        Parce que c’est un lac qui était sur la terre du père Mercure. Faut croire qu’on n’a jamais pensé d’en parler.
    —        Ovila, c’est un p’tit bijou bien caché dans son coffre en bois.
    —        Astheure, Émilie, tourne-toi.»
    Il la fit pivoter. Devant elle, une toute petite maison de bois rond, fraîchement construite. Ovila la poussa légèrement pour qu’elle avance. Elle se dirigea vers la porte. Au moment où elle allait l’ouvrir, Ovila la retint et la souleva.
    «Mes honneurs, madame.»
    D’un léger coup de pied,

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