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Les fils de Bélial

Les fils de Bélial

Titel: Les fils de Bélial Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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de mes aves (510) Dieu me désavantage au profit de ce maudit routier ! »
    Pour comble de male chance, Bagerant qui peut-être avait vu les quillons se fausser, redoublait d’audace et de persévérance.
    « Vais-je mourir trahi par Teresa ? »
    Guesclin tout proche. Audrehem, Villaines, d’autres. Aussi droits qu’une oseraie. Un homme à cheval, tête nue. Northbury.
    –  En l’honneur de saint Pierre, messires, rendez-vous au prince ou vous aurez douleur !
    Pour toute réponse, Guesclin, prompt comme la foudre, atteignit l’épaule d’un adversaire et l’entama. Le Bègue de Villaines en estoqua un et Audrehem s’en prit à un pennoncier. Quand il fut mort sans pouvoir s’être défendu comme il convenait, le maréchal piétina ce qui semblait être une tour d’argent.
    –  Fausse gent renégate ! hurla Pèdre. Vous avez à la male heure levé bannière contre moi ! Vous serez en deuil et en douleur !
    Les Anglais attaquaient. La Fleur de leur Chevalerie (511) . Les Grands accouraient et Bagerant redoublait ses coups.
    –  Rendez-vous ! hurla le prince de Galles, visage découvert – pâle, la bouche de travers sous l’arche rousse de la moustache. Rendez-vous ! Je vous le signifie. Vous ferez grand-folie si vous ne vous rendez !
    Cri de Pèdre :
    –  Voici mes ennemis par qui j’ai perdu mon royaume, sire ! Je veux me venger d’eux ! Tant qu ’ils vivront, je ne me croirai jamais roi de Castille.
    Il se précipitait l’épée haute quand Guesclin, se dégageant d’un guerrier épuisé, courut au-devant de lui et assena sur son écu aux armes illisibles, un coup si violent que des étincelles jaillirent. Pèdre chut sur ses genouillères et dans le heurt son bassinet tomba. Un  chevalier surgit dans le dos du Breton.
    –  Rendez-vous ! Vous en avez trop fait !
    Bagerant, lui, multipliait ses assauts. En vain :
    Teresa tenait bon.
    « Je décline mais ne m’inclinerai pas ! »
    Un taillant atteignit Tristan à l’épaulière dextre. Si fortement qu’il tomba sur le flanc, lâchant du même coup Teresa.
    « C’en est fini de moi ! »
    Une ombre immense. Une épée qui s’oppose au vol d’une autre épée.
    –  Ils se rendent tous… Qui est-ce, Bagerant, pour tant et tant de forcènement ?
    –  Que t’importe, compère !
    –  Ils se rendent tous, te dis-je. Guesclin le premier.
    C’était vrai ; Guesclin disait :
    –  Au moins ai-je dans mon malheur la consolation de remettre mon épée au plus généreux des princes de la terre.
    –  Obséquieux ! hurla Pèdre. Obsequioso !
    La grande ombre bougeait :
    –  La bataille est finie et ce serait un crime que d’occire cet homme-là.
    « Calveley ! C’est Calveley ! Il m’offre sa main. »
    Tristan se remit péniblement debout. Il titubait, transi de fièvre, la bouche durcie de bave sèche. De grosses larmes de fatigue embuaient ses pupilles. Il releva son viaire.
    –  Castelreng !
    –  Il est à moi, Hugh !
    On emmenait Guesclin, Audrehem et Neuville.
    –  Il est à moi !
    –  Pourquoi ? Tu le voulais meurtrir.
    –  Je le veux pour otage à présent, grâce à toi !
    Bagerant désignait du doigt une proie pantelante encore. Ses gros poings sur les hanches et dominant le routier furieux d’au moins deux tètes, Calveley commençait à s’impatienter.
    –  C’est le gendre de mon ami. Si tu le veux, Naudon il te faudra m’occire.
    « Il m’a vaincu, c’est vrai. > »
    Tristan recouvrait mal son souffle. Sans l’intervention de Calveley, il eût été frappé, meshaigné, transpercé, à moins qu’il n’eût levé la main pour demander merci. L’eût-il fait ? Non, sans doute… Ah ! Comme il s’était alors senti exténué par la bataille et opprimé par tout ce qu’il avait subi corps et âme depuis sa venue en Espagne. En cette terrible occurrence, Bagerant l’eût-il épargné ? Rien n’était moins sûr tant son ressentiment subsistait, injuste et méprisable.
    Tristan se désheauma. Sa main tremblait si fort lorsqu’il voulut saisir Teresa, que Calveley empoigna l’épée tachée de boue sanglante et la remit au fourreau.
    –  Je le prends, Naudon sous ma protection… et si tu veux l’avoir, il te faut m’affronter.
    Bagerant était, lui aussi, trop épuisé pour entreprendre et soutenir un combat contre un colosse tel que l’Anglais.
    –  Soit, dit-il en s’éloignant et en remisant son arme. Je m’en plaindrai à Édouard !
    Et il

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