Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Frères Sisters

Les Frères Sisters

Titel: Les Frères Sisters Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick deWitt
Vom Netzwerk:
indice   ?
    â€” Il a toujours parlé de suivre la rivière en remontant le courant, jusqu’à la source.
    â€” La rivière où il a son placer, vous voulez dire   ?
    â€” Exactement.
    â€” Pourquoi n’êtes-vous pas allé là-bas   ?
    â€” En le suivant   ? Et après   ? M’imposer de force   ? Non, s’il avait voulu que je vienne, il serait venu me chercher. Il a décidé de tenter l’aventure avec l’autre.   »
    Charlie trouvait l’attitude du propriétaire désagréable. «   Mais que faites-vous de l’accord que vous aviez passé avec lui   ? demanda-t-il. Et l’or   ?
    â€” Je me moque de la richesse, répondit le propriétaire. Je ne sais pas pourquoi. Je devrais y faire plus attention. Non, je me faisais une joie de partir à l’aventure avec un ami. C’est tout. Je pensais que Warm et moi, nous étions proches.   »
    Ã€ ces mots, mon frère prit une expression de dégoût. Il boutonna son manteau et se retira au comptoir pour prendre un verre. Je restai à observer l’homme perdre un dollar avec la femme, puis un autre.
    Â«   C’est dur de trouver un ami, dis-je.
    â€” C’est la chose la plus difficile au monde, approuva-t-il. Encore   », dit-il à la femme. Mais de toute évidence, il commençait à fatiguer. Je m’éloignai. Mon frère avait bu une eau-de-vie et m’attendait dehors. Nous nous dirigeâmes vers l’hôtel de Morris, et passâmes devant l’écurie où nous avions laissé Tub et Nimble. Le palefrenier m’aperçut et me héla   : «   C’est votre cheval   », dit-il en me faisant signe d’entrer. Charlie dit qu’il allait faire un tour, et qu’il reviendrait dans une demi-heure   ; nous nous séparâmes.

 
    J’entrai dans l’écurie et trouvai le palefrenier, un homme en salopette, chauve, voûté avec les jambes arquées et le visage couvert de taches de rousseur, en train d’inspecter l’œil de Tub. Je m’approchai de lui et il me salua d’un signe de tête en disant, «   Il a une personnalité vraiment attachante, celui-là.
    â€” Que pensez-vous de cet œil   ?
    â€” C’est de ça que je voulais vous parler. Il va falloir l’enlever.   » Pointant le doigt, il ajouta, «   À deux pas d’ici il y a un médecin vétérinaire.   » Je demandai combien allait coûter l’intervention et il me répondit, «   Je dirais dans les vingt-cinq dollars. À confirmer avec l’homme lui-même, mais je crois que ce sera dans ces eaux-là.
    â€” Le cheval lui-même ne vaut pas vingt-cinq dollars. Un œil ne devrait pas m’en compter plus de cinq, je pense.
    â€” Je pourrais l’enlever, pour cinq dollars, dit-il.
    â€” Vous   ? Vous l’avez déjà fait   ?
    â€” Je l’ai vu faire sur une vache.
    â€” Et vous feriez ça où   ?
    â€” Par terre dans l’écurie. Je lui donnerai du laudanum   ; il ne sentira rien.
    â€” Mais comment allez-vous enlever l’œil, concrètement   ?
    â€” Avec une cuillère.
    â€” Une cuillère   ? dis-je.
    â€” Une cuillère à soupe, acquiesça-t-il. Stérilisée, bien entendu. Déloger l’œil, et couper les tendons avec des ciseaux   ; c’est ainsi que cela s’est passé, avec la vache. Ensuite le doc a rempli l’orbite de l’œil avec de l’alcool. Ça a bougrement réveillé la vache   ! Le doc a dit qu’il ne lui avait pas donné assez de laudanum. J’en donnerai plein à votre cheval.   »
    Je caressai la tête de Tub, et dis, «   Il n’y a pas de remède que je pourrais lui donner à la place   ? Il a assez souffert comme ça   ; on ne va pas le rendre en plus à moitié aveugle.
    â€” Un cheval borgne n’est pas d’une grande utilité pour un cavalier, concéda le palefrenier. La meilleure solution serait peut-être de le vendre pour le faire abattre. Et j’ai des chevaux à vendre derrière. Vous voulez les voir   ? Je pourrais vous faire un bon prix.
    â€” Allons-y avec l’œil. Nous n’allons plus très loin et il pourra

Weitere Kostenlose Bücher