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Les grandes dames de la Renaissance

Les grandes dames de la Renaissance

Titel: Les grandes dames de la Renaissance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Guy Breton
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roi.
    Si Henri II se contenta de sourire, les témoins de la scène furent très choqués ; et l’ambassadeur Alvarotto écrivit en Italie : « C’est tout juste si le connétable n’a pas uriné dans la chambre. De sorte que tout le monde en est resté stupéfait… »
    Le duc de Guise, qui avait assisté lui aussi à ce bain de pieds, rentra dans ses appartements, vert de jalousie, pensant que Montmorency vivait, avec le roi, dans une intimité plus grande que lui.
    Cela demandait une compensation.
    Quelques jours après, Diane, pour venger ses protégés, faisait nommer un Guise, le cardinal Charles de Lorraine, chef du Conseil privé du roi.
    Cette rivalité, entretenue par la favorite, allait tout à coup se transformer en une véritable haine.
     
    À la fin de novembre 1549, la chrétienté, surprise et sincèrement désolée, apprit que le pape Paul III venait de mourir. Aussitôt, Diane, qui espérait faire monter son vieil ami le cardinal Jean de Lorraine sur le trône pontifical, commença à intriguer.
    Instruit des démarches de la favorite, Montmorency, sans perdre une seconde, fit savoir à tous les cardinaux français qui se rendaient au Conclave, que leur devoir était d’empêcher l’élection du candidat de Diane. Il fut obéi, et le cardinal Del Monte devint pape sous le nom de Jules III.
    En apprenant cette nouvelle, Jean de Lorraine mourut de chagrin et les Guises furent, pendant quelques jours, fortement indisposées par une grande colère.
    Pour les consoler, Diane, une fois encore, intervint, et Charles de Guise devint le prélat le plus puissant de France. Il était à la fois évêque (ou archevêque) de Reims, de Lyon, de Narbonne, de Valence, d’Albi, d’Agen, de Luçon et de Nantes…
    Alors Montmorency, pris de panique, pensa qu’il était temps d’intervenir et décida de tout tenter pour séparer Henri II de Diane de Poitiers, protectrice de cette Maison de Guise vraiment trop puissante. Pour cela, il n’y avait qu’un moyen, semblait-il : donner au roi une nouvelle maîtresse, plus jeune que la favorite…
    Cette femme devait être très belle, intelligente et peu farouche. Le connétable se mit à sa recherche incontinent.
    Or, depuis 1548, la petite reine d’Écosse, Marie Stuart, âgée de huit ans, qu’on avait fiancée au dauphin François, vivait à la Cour de France. Elle attendait d’être nubile en apprenant le rudiment de quelques langues étrangères, sous la direction de lady Fleming, une jeune gouvernante, fort jolie, dont quelques poètes chantaient déjà les cheveux blond roux, les formes émouvantes et les yeux verts. Le connétable pensa qu’aucune femme ne ferait mieux l’affaire.
    Ce choix, il est vrai, était parfait à plus d’un titre ; car Marie Stuart, fille de Marie de Lorraine, était nièce des Guises, et Montmorency pensait avec effroi que le mariage du dauphin allait encore élever cette famille. Qu’un scandale éclatât à la suite d’une liaison entre la gouvernante et le roi, et l’union tant souhaitée par Diane était impossible.
    Tout heureux, le connétable confia sans aucune gêne son projet à Catherine de Médicis qui, ravie de jouer un tour à la duchesse de Valentinois, trouva très drôle de faire entrer une nouvelle femme dans le lit de son mari, et promit son aide.
    Dès lors, les choses allèrent rondement. Diane de Poitiers ayant eu, fort opportunément, un accident de cheval qui l’obligeait à rester au lit dans son château d’Anet, la reine mit, avec beaucoup d’habileté, lady Fleming et le roi en présence.
    Le soir même, Henri II montrait à la belle Écossaise ce que l’on entendait alors en France par « exploiter les Pays-Bas »…
    Son brio émerveilla lady Fleming.
    — Revenez souvent, dit-elle lorsqu’elle le vit remettre ses vêtements.
    Henri II avait trouvé bien agréable de caresser une jolie fille de vingt ans plus jeune que Diane ; il promit d’être là tous les soirs.
    Et, pendant une semaine, les amoureux se retrouvèrent ainsi, protégés par le bon connétable et par la machiavélique Catherine de Médicis.
    Mais les Guises avaient leurs informateurs à la Cour. Ils furent bientôt au courant des rendez-vous nocturnes du roi et alertèrent Diane, qui sauta dans une voiture et se fit conduire immédiatement à Saint-Germain-en-Laye.
    — Je veux le surprendre à la porte de cette fille, dit-elle.
     
    Aussitôt arrivée, elle courut vers l’appartement de la

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