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Les héritiers

Les héritiers

Titel: Les héritiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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Sois sérieux, c’est déj{ arrivé deux fois.
    Elle accepta tout de même le bras tendu afin de se lever de son siège. Il échangea un regard amusé avec Jeanne, puis guida son petit groupe vers la Buick, une valise à la main.
    La domestique s’occupait de l’autre, tout en tenant la main d’Antoine.
    Un peu plus tard, en entrant dans la demeure, Fernand déclara :
    — Je te montre tout de suite tes nouveaux quartiers. De toute façon, il n’y a plus rien { toi { l’étage.
    — Les choses de ton père. .
    Après la mort du vieux tabellion, sa chambre était restée inchangée pendant des semaines.
    — J’ai placé ses objets personnels dans ta chambre. Tu décideras au fil des mois ce que tu désires en faire. Les vêtements et les meubles sont soigneusement rangés au grenier.
    D’un geste de la tête, elle donna son accord { cette façon d’en disposer. Quand l’émotion serait moins vive, elle accepterait sans doute de tout céder { des œuvres de charité.
    Avec un peu d’appréhension, elle se laissa guider vers la rallonge construite { l’arrière. Elle s’arrêta un instant au milieu de la grande pièce, incertaine.
    — Les fenêtres donnent sur le jardin, puis cette porte procure un accès direct { la terrasse. L’été prochain, nous y mettrons des fauteuils en rotin. Tu pourras y passer tous les beaux jours.
    La vieille femme s’approcha de la croisée, murmura, émue :
    — Tu as même fait transplanter le vieux lilas près de la clôture.
    — Nous l’avons mis en terre ensemble, tu te souviens ?
    Je ne pouvais pas t’en séparer.
    — Tu as dépensé une fortune. .
    Elle avait raison. Donner de nouvelles proportions à la demeure familiale avait exigé un investissement substantiel.
    — Papa a géré ses affaires avec prudence, donc nous avons quelques moyens. Puis, je voulais vraiment te voir rester dans la maison. Quand tu voudras nous rejoindre dans la salle { manger ou dans le salon, l’escalier ne fera pas obstacle. Mais quand tu préféreras être tranquille, tu pourras te réfugier ici.
    — C’est très beau.
    — Tu as une salle de bain privée. Et regarde.
    Fernand se rendit près du lit pour lui montrer un large ruban pendant du plafond. Il tira dessus.
    — Cela agite une clochette { l’étage des domestiques. Il y en a un autre près de ton fauteuil, et un dernier dans la salle de bain.
    La vieille dame serait la seule de la maisonnée à pouvoir
    «sonner» ainsi les employées. Les autres continueraient à les appeler de vive voix.
    — Les enfants pourront venir te visiter à leur guise. Tu n’auras qu’{ fermer la porte si tu désires avoir la paix.
    La gouvernante arriva sur ces entrefaites.
    — Vous avez besoin de quelque chose, madame ?

    Elle ne semblait guère goûter les deux innovations de la maison : se voir appelée par un tintement de clochette, et descendre un étage de plus pour retrouver sa patronne.
    — Oh ! Je suis désolé, répondit le maître de la maison.
    Je voulais montrer { maman l’usage de ces rubans.
    Du doigt, il désigna le plus près de ceux-ci.
    —r- Vous ne voulez rien ?
    Elle lui jetait un regard un peu sombre.
    — Non, répondit la mère. Je vais m’étendre un peu avant le souper.
    La domestique quitta la pièce. Fernand allait faire de même quand la vieille dame s’exclama :
    — Je te remercie, mon grand. Je serai très bien dans cette. . addition.
    — Je suis content que cela te plaise.
    Il venait de la convaincre de finir ses jours sous ce toit.

    *****
    L’escalier en colimaçon prouva son utilité dès ce soir-là.
    Au lieu de demeurer au salon après tous les autres comme par le passé, Fernand se retira dans sa chambre. Peu de temps après, un grattement { la porte l’amena { ouvrir.
    Jeanne se trouvait là, terriblement intimidée.
    — Entre. Je vais enfin pouvoir te faire visiter les lieux.
    Après tout, j’ai fait cela pour nous deux.
    — Ne dis pas cela. C’est mal.
    Malgré tout, elle fit le tour de la grande pièce avec intérêt, apprécia l’épaisseur du tissu des rideaux. Selon toute probabilité, personne ne pouvait percevoir l’éclairage discret depuis l’extérieur.
    — Je peux te servir quelque chose à boire ?

    Elle accepta d’un signe de la tête. Quelques minutes plus tard, tous les deux purent apprécier combien un lit moelleux offrait un meilleur agrément que la fraîcheur d’un bosquet.
    Dans le couloir, en vêtement de nuit, Eugénie tenta d’ouvrir la porte donnant sur

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