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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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écarquilla les yeux : « Mais quoi ? Qu’est-ce que cela pourrait bien être ?
    — Je l’ignore, Joseph, je l’ignore. Il faut que je réfléchisse. » Je lui posai une main sur le bras.
    « Oh, Seigneur, que nous est-il arrivé ? » gémit-il. Je vis à l’horloge d’une église qu’il était plus de midi. « Je regrette, mais je dois vous quitter encore une fois, mon ami. Un autre rendez-vous. Je vais réfléchir à la marche à suivre. Puis-je vous faire mander à votre logis ?
    — Oui, je n’en bougerai pas tant que cette affaire ne sera pas réglée, répondit-il d’un ton décidé.
    — Et la ferme ?
    — Je me suis entendu avec mon voisin. Les récoltes sont compromises à cause du manque d’eau de ces dernières semaines. Mais ce n’est pas parce que je serai en Essex qu’il y pleuvra, n’est-ce pas ? »
    Le petit valet apparut au coin de la maison, menant Chancery par la bride. Lorsque je lui donnai une pièce, il nous regarda d’un air insolent. J’enfourchai ma monture.
    « Vous aurez de mes nouvelles sans tarder, Joseph. »
    Il me serra la main. En le voyant redescendre Walbrook Road, je trouvai qu’il y avait quelque chose d’indomptable dans sa silhouette massive. Ma foi, il me fallait être indomptable, moi aussi. Même si le trajet pour aller chez Guy n’était pas bien long, chemin faisant, mon cœur battit à la vue d’un homme grand et pâle au milieu des passants. Heureusement, ce n’était qu’un vieillard, qui entra dans une boutique. Je frissonnai et dirigeai mon cheval vers le sud.

16
    L orsque j ’ arrivai chez G uy , il n’y avait aucune trace du cheval de Barak. Tout en me demandant s’il était encore chez Cromwell, j’attachai Chancery à la grille et entrai dans la boutique.
    Guy se trouvait à sa table, où il broyait des simples dans un mortier. Surpris, il leva les yeux. « Tiens, Matthew ! Je ne m’attendais pas à vous voir aujourd’hui.
    — Guy, j’ai une faveur à vous demander. Un renseignement. À propos, j’ai rendez-vous avec quelqu’un ici, un jeune gaillard aux cheveux bruns et au sourire insolent. Vous ne l’avez pas vu, par hasard ? »
    Il secoua négativement la tête. « Je n’ai vu personne. Mais ce n’est pas un matin où je reçois, car je prépare mes plantes. Votre question a-t-elle un rapport avec l’affaire Wentworth ? Comment avance-t-elle ?
    — J’ai obtenu une ordonnance de surseoir. Excusez-moi de ne pas vous avoir invité à dîner comme je vous l’avais promis, mais je dois m’occuper d’un autre cas imprévu, et, entre les deux, je n’ai pas eu un instant de répit.
    — Cela n’a pas d’importance », dit-il en souriant. Mais je savais qu’il était très seul et qu’il aimait venir chez moi. À cause de sa peau sombre, il était rarement invité en ville. Je laissai glisser ma sacoche de mon dos, ce qui m’arracha une grimace de douleur.
    « Faites-vous bien vos exercices ? demanda Guy.
    — Pas cette semaine, non. Comme je vous l’ai dit, c’est à peine si j’ai le temps de respirer.
    — Vous paraissez aussi tendu que la corde d’un arc, Matthew. »
    Je m’assis et m’essuyai le front. « Pas étonnant. Quelqu’un vient d’essayer de me tuer.
    — Comment ?
    — Je finirai bien par vous raconter cette histoire un jour ou l’autre. Je ne peux pas tout vous dire, mais le comte Cromwell a accordé un sursis de douze jours à Elizabeth Wentworth, à condition que je remplisse une mission pour lui. Rien à voir avec les monastères, cette fois. Mais, là encore, il y a meurtre et fourberie… » Je m’interrompis pour regarder par la fenêtre. « Le jeune Barak, qui est là en train d’attacher son cheval dehors, a été mandé par Cromwell pour m’assister dans ma tâche.
    — Alors ce que vous attendez de moi, c’est que je vous aide dans votre mission pour Cromwell ? » Guy me regarda, l’air grave.
    « Il s’agit de capturer un dangereux assassin. Je n’ai pas le droit de vous en dire davantage. Je n’aurais même pas dû citer le nom de Cromwell, c’est trop dangereux. Je n’insisterai pas, surtout si, en votre âme et conscience, vous estimez ne pas devoir m’aider. »
    La porte s’ouvrit et Barak entra. Il parut impressionné par les fioles et les bocaux tapissant les murs, et par le visage basané et la robe d’apothicaire de Guy.
    « Messire Barak, j’espère que vous vous portez bien », dit Guy après l’avoir salué. Il roulait les « r » comme à son habitude. Je me

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