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Les larmes du diable

Les larmes du diable

Titel: Les larmes du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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seréduit nécessairement à ces quatre éléments de base, à partir desquels on peut le recomposer. Un bon alchimiste pourra découvrir, par exemple, comment fondre les minerais dans un fourneau de façon à produire un fer de meilleure qualité, ainsi qu’on le fait en ce moment dans le sud-ouest du pays.
    — Ou comment réussir à fabriquer un étain plus solide, dis-je en me souvenant de l’histoire que m’avait racontée dame Gristwood à propos des expériences ratées de Sepultus.
    — Exactement. Cela revient en général à éliminer une impureté de nature matérielle. Je rejoins ces penseurs qui considèrent que Dieu a voulu que nous découvrions les secrets de la terre par les moyens lents et sûrs de l’observation plutôt que par des formules mystiques sorties de vieux grimoires. Même si, parfois, ils arrivent à de bien étranges hypothèses, comme ce Polonais qui prétend que la terre tourne autour du soleil.
    — Oui. » Ses propos réveillaient un souvenir. « Un fourneau, avez-vous dit ? Vous me rappelez que c’est là que sont forgés les métaux. Aussi les alchimistes travaillent-ils souvent avec les fondeurs, et tous ont des fourneaux.
    — Certes, opina Guy. Je me sers d’un feu ici pour distiller mes plantes, mais ce serait insuffisant pour fondre minerais et métaux. Que voilà une étrange discussion, Matthew. Qu’a-t-elle à voir avec votre affaire ?
    — Je n’en sais trop rien. Il faudrait également un fondeur pour fabriquer par exemple une grande cuve de métal avec une pompe et des tuyaux.
    — En effet. Les alchimistes ont souvent des accommodements avec les fondeurs de Lothbury pour les aider. Il faut qu’ils travaillent avec une personne de confiance, bien entendu, s’ils doivent partager leurs secrets.
    — Guy, dis-je, soudain fébrile, vous souvenez-vous de ce jeune homme que j’ai rencontré chez vous la semaine passée ? Saurait-il qui est susceptible de travailler avec des alchimistes là-haut ? Il en connaît peut-être un qui travaille pour la Cité sur les conduites d’eau, et qui s’occupe de pompes et de valves ? »
    Il hésita. « Peut-être. C’est un travail spécialisé. Mais, Matthew, si cette affaire est dangereuse, je préfère ne pas y mêler messire Pettit.
    — Lord Cromwell peut en donner l’ordre », dit Barak.
    Guy se tourna vers lui. « Il peut donner des ordres tout à son aise », répondit-il, imperturbable.
    Barak lui lança un regard hostile. « Oui, l’ami espagnol, tout à son aise.
    — Morbleu ! Barak, tenez votre langue, lançai-je, furieux. Vous avez raison, Guy. Je peux trouver ce dont j’ai besoin tout aussi facilement dans les registres de la Cité, où je relèverai les noms de ceux qui travaillent sur les conduites. »
    Guy hocha la tête. « Je préférerais cela. » Il se tourna de nouveau vers Barak. « Et un détail, monsieur, je ne suis pas espagnol. Je viens de Grenade, qui a été conquise par les Espagnols il y a cinquante ans. Mes parents étaient musulmans et ont été expulsés d’Espagne par Ferdinand et Isabelle. En même temps que les Juifs. Vous portez un nom juif, si je ne m’abuse ? »
    Barak rougit. « Je suis anglais, l’apothicaire, répondit-il.
    — Ah oui ? fit Guy en haussant un sourcil. Vous m’en direz tant. Eh bien ! Matthew, merci de votre compréhension. J’espère que votre quête ne compromettra pas votre sécurité. » Il me serra la main et me regarda d’un air mi-figue, mi-raisin. « Vous avez les yeux qui brillent, Matthew, à la perspective d’avancer dans votre enquête. À propos, puis-je garder ces ouvrages ? Cela m’intéresserait de pouvoir les parcourir.
    — Je vous en prie.
    — Si vous voulez reprendre cette discussion, vous savez où me trouver. » Il adressa à Barak un regard froid. « Tant qu’on laisse le droit de séjour aux étrangers. »
    Une fois dehors, je me retournai vers Barak, excédé. « Beau travail ! Vos façons ont vraiment servi notre enquête ! »
    Il haussa les épaules.
    « Quel insolent, ce vieux Maure ! Corbleu, qu’il est laid !
    — Et vous, qui traitez tout le monde de gueux, vous en êtes un aussi ! »
    Il se contenta de sourire.
    « Puisque vous avez sans doute compromis l’aide que nous aurions pu espérer de Guy, allez donc à l’hôtel de ville vous renseigner sur les fondeurs qui travaillent sur les canalisations d’eau. Moi, je vais à Wolf’s Lane poser quelques questions à dame Gristwood. Elle devrait savoir si Michael et

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