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Les Mystères de Jérusalem

Les Mystères de Jérusalem

Titel: Les Mystères de Jérusalem Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marek Halter
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à
    _7érusalem...
    Pourquoi, dans cette partie du monde, prend-on si souvent un lieu pour un autre? Et pourquoi, dans ces diverses combinaisons et substitutions de noms, apparaît toujours celui de Jérusalem ? je rêvassais : ne dit-on pas que nommer, c'est s'approprier? Nommée ciffféremment par chacun, Jérusalem n'échappe-t-elle pas pour cette raison à tout le monde, à l'exception peut-
    être de Dieu?

    Il faisait nuit depuis une heure. je n'avais pas faim, ou pas envie de dîner seul. je songeais à Tom et à Calimani, perdus quelque part du côté de la mer Morte, etj'avais un mauvais pressentiment. je songeais à Orit - je songeais même beaucoup à elle -, que je n'avais toujours pas appelée malgré
    la promesse faite à Doron. Cela m'évitait d'avoir à jouer les consolateurs.
    En fait, en cette fin de journée, tout m'agaçait. L'agression subie le matin en sortant de chez le rabbin Steinsaltz m'avait 368
    1
    i
    aiguisé les nerfs. je regrettais de n'être pas parti pour En Tamar avec Tom et Calimani. Le comportement de Doron m'énervait et je n'avais pas envie de l'appeler. Cependant, être coupé de toute information s'avérait pis encore... Le sage Marek s'était éclipsé.
    L'envie me vint d'appeler Orit : " Venez, allons dîner ensemble... " Ce n'était pas une phrase complexe à prononcer!
    Au lieu de cela, je feuilletai l'in-folio que j'avais entre les mains pour lire a nouveau : Il est dit au nom de Wahab Ibn Mounabbik : les habitants de_7érusalem sont comme les voisins d'Allah et il incombe à Allah de ne pas sévir contre des voisins.
    ¿ cet instant, on frappa à ma porte. je songeai à Doron, puis aussitôt à
    Orit.J'ouvris la porte avec déjà un sourire aux lèvres et je fus surpris de découvrir un serveur de l'hôtel, visiblement de type arabe et nettement plus ‚gé que ceux qui avaient coutume de faire le service. Il était trapu et un peu rond - son uniforme avait tendance à le boudiner; sa moustache impeccable et son regard me frappèrent plus que le reste de sa personne. Il portait un plateau avec deux cafés. Sur mes gardes, je dis :
    - je crains que vous ne fassiez erreur. je n'ai rien commandé.
    L'homme jeta un regard soucieux dans le couloir. je fus sur le point de fenner ma porte.
    - Monsieur Halter, dit-il en hébreu.
    Sa voix était nette, un rien inquiète. Ce qui retint mon geste.
    - que voulez-vous?
    - Je voudrais vous parler quelques minutes.
    - Vous ne faites pas partie du personnel de l'hôtel?
    - S'il vous plaît, monsieur... Dans votre chambre?
    J'hésitais encore. Très vite, il ajouta
    - Vous ne risquez rien, c'est moi qui prends tous les risques.
    D'accord, entrez.
    je refermai la porte sur lui et l'observai, soudain emprunté, ne sachant plus que faire de son plateau.
    - Posez ça sur la table, à côté des livres, dis-je.
    - Oui, très bien.
    Il esquissa un sourire qui tira à peine sur sa moustache.
    - je n'ai pas l'habitude de ce... rôle. Mais je vous offre les cafés!
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    - qui êtes-vous?
    - Mon nom est Youssef Saleh...
    J'attendis la suite. L'homme déboutonna le haut de sa tunique qui lui cisaillait le cou etjeta un coup d'oeil rapide à ma chambre. je sentis que son embarras allait grandissant et qu'il se demandait lui-même ce qu'il faisait ici.
    - «a n'a pas été une décision simple de venir vous voir, confn-ma-t-il, comme s'il partageait mes pensées. Ce n'est pas dans nos habitudes de parler avec nos ennemis et...
    - je ne suis l'ennemi de personne!
    - je voulais dire avec un...
    - Un juif?
    - Mes frères ne pensent pas que cette rencontre soit une bonne idée.
    - Vos frères ?
    - Nous sommes les fils de Dieu.
    - Vous voulez dire que vous appartenez au Hamas?
    Il hocha la tête, et nous rest‚mes silencieux quelques secondes, les yeux dans les yeux.
    - je suppose que vous n'êtes pas là simplement pour le café, finis-je par dire.
    - Nous savons que vous écrivez un livre sur AI qods et que vous êtes à la recherche de documents anciens...
    Il écarta les bras comme s'il voulait embrasser le paysage et bien montrer que nous parlions de la même ville.
    - Vous et le journaliste américain du iYew fôrk 7˚nes, reprit-il. Nous savons que vous avez été agressé par un jeune Palestinien ce matin...
    Vous savez beaucoup de choses!
    ... et que c'était un piège tendu par la police militaire.
    je me tus, impressionné, de plus en plus curieux de ce qui allait venir.
    - Il est normal que nous sachions ce qui se passe chez nous,

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