Les Mystères de Jérusalem
patience :
- Le principe est simple. Ils ouvrent un peu partout, sur le Web, des boîtes aux lettres électroniques. Chacune est codée et les futurs combattants y trouvent leurs ordres. Rs peuvent aussi se retrouver dans des chaîs-roorns, des sortes de salons virtuels, o˘ les chefs doivent discuter avec les recrues, les convaincre, leur gorger le coeur de haine et de violence tout en mesurant leur docilité par la même occasion... je suppose que l'ensemble est interconnecté de façon que les chefs, au moins, puissent avoir une vue d'ensemble...
Elle s'interrompit pour passer la paume de ses mains sur ses épaules comme si elle avait froid.
- La première difficulté, reprit-elle, ce sont les codes. Il peut y en avoir autant que de personnes et ils peuvent en changer aussi souvent qu'ils le souhaitent... La seconde est de savoir s'il s'agit d'un système de connexions pyramidales, avec un grand chef quelque part et des sous-chefs en cascade, éparpillés dans le réseau jusqu'aux petits combattants, ou d'une simple organisation linéaire... E s'agit probablement d'une pyramide, plus complexe et beaucoup plus s˚re pour le grand chef. «a lui laisse la possibilité de se couper de ses subalternes pour rester hors d'atteinte... En revanche, il doit être certain que ses ordres sont 375
correctement répercutés et donc il doit visiter les àifiérents sites, ce qui risque de le rendre vulnérable... Vous voulez boire quelque chose ?
- Vodka, vous avez ?
- J'ai, et j'adore.
Elle se leva en s'appuyant sur mon bras. Sa poitrine, volontairement ou non, me frôla.
- Cliquez là, sur le ruban, avec la souris, dit-elle en ramassant ses cheveux sur la nuque. Regardez si les noms vous disent quelque chose, on ne sait jamais! je reviens tout de suite...
je fis défiler une suite de prénoms arabes réunis par petits groupes. Les groupes eux-mêmes portaient des appellations du genre : NABUCO-PREMIER JOUR, NABUCO-EST, NABUCO-SOLEIL, NABUCO-VENGEANCE, NABUCO-PALESTINE... Les adresses électroniques indiquées portaient pour la plupart des noms en anglais.
Orit revint avec une bouteille prise dans la glace et de petits verres qu'elle déposa sur une table basse.
- Donc, d'après l'homme du Hamas, demandai-je, l'ensemble du groupe s'appelle Nabuchodonosor?
- C'est ce qu'il écrit dans sa note. En y réfléchissant, je trouve que cela ressemble autant aux structures d'une secte qu'à celles d'un groupe terroriste...
- Ce Nabuchodonosor est une véritable signature. Elle confirme l'hypothèse de votre oncle : l'Irak...
- Oui. Sauf que localiser le ou les donneurs d'ordres ne sera pas simple. E
faudra d'abord pénétrer dans les échanges e-mail ou les chats-rooms sans les codes, ce qu'un bon informaticien peut faire a prioa Mais, si le réseau est pyramidal, à partir d'un certain niveau, le Nabuchodonosor en chef peut brouiller tous ses échanges, émettre des messages leurres, etc. Ou, s'il ne le fait pas, c'est un imbécile... «a peut nous prendre six mois avant de le localiser. Même avec les machines du Mossad.
- Et alors?
- Alors il faudra passer par les satellites espions de télécommunications des Américains. Doron devrait pouvoir obtenir les autorisations... On verra ça demain avec lui. Vous venez?
je me retournai vers elle. Elle me sourit, un peu contrainte. Il me semblait que nous étions aussi prudents l'un que l'autre. Elle était dans toute sa beauté; cependant, il y avait en elle une gravité que je ne lui connaissais pas.
¿ peine m'approchai-je de la table basse qu'elle fut tout contre moi, ses grands yeux humides levés vers les miens.
- Si je vous demande de me serrer très fort, vous le ferez? souffla-t-elle.
J'eus un mouvement de recul. Elle murmura
- je me trompe, ou vous êtes capable de comprendre ce que je ressens?
- Vous vous trompez s˚rement, fis-je en tentant de sourire.
- Non!
E est des tentations auxquelles il est difficile de résister, même avec la meilleure volonté. Cela dut se lire dans mes yeux. Orit fit un pas en avant, je reçus son poids et sa chaleur ambrée contre moi. Mes bras se refermèrent sur elle.
- Avec un autre, j'aurais honte, c'est vrai!
- je ne sais pas si je dois prendre ça comme un compliment.
- Vous devez...
Sa bouche se tendit pour appeler mes lèvres. Les siennes étaient fraîches et avides. Lovée contre ma poitrine, elle éprouva le besoin d'ajouter :
- C'est vrai que je suis malheureuse à cause de lui et que j'aimerais lui faire du
Weitere Kostenlose Bücher