Les Mystères de Jérusalem

sa propre terreur.
    Le nez biseauté du naja -vibrait. L'oeil jaune et noir restait impassible tandis que sa langue bifide jaillissait à petits coups. Dans un silence plus expressif qu'un rugissement, il ouvrit brusquement la gueule en se haussant, bandant ses crocs laiteux. Mais il se rétracta aussitôt. Tom crut qu'il allait attaquer. Non...
    Avec une terrifiante lenteur, son cou se dilata, se déployant en une coro]
    le* un large capuchon brun clair parsemé de reflets 379
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    dorés. Toujours avec cette même lenteur, il commença à glisser hors de la jarre sans que ses pupilles fendues abandonnent Calimani. Puis, dans un ralenti extrême, il se lova sur lui-même.
    Ses anneaux ne semblaient plus vouloir finir. Il devait faire plus de deux mètres de long. La bouche de Calimani tremblait. Tom sentit la sueur l'aveugler. Il n'osait pas même s'essuyer les paupières.
    - Dont move, d‚n-Y move! répéta-t-il comme une prière.

    Doucement, aussi doucement que l'aspic, Tom plia les genoux. Brandissant la pelle devant lui, il se déplaça centimètre par centimètre vers Calimani. Le naja se balança de droite et de gauche, lança sa langue, mais sans quitter son nid de poussière.
    - je vais m*approcher, murmura Tom. Vous m'entendez, Calimani?
    - je me suis tordu la cheville. Ou peut-être cassé ... je ne vais pas pouvoir me mettre debout...
    - Vous ramperez! Doucement... Doucement...
    Le naja, le capuchon déployé en grand, s'inclina furieusement sur le côté, revint sur la gauche et, cette fois, fixa Tom en se dressant sur plus d'un mètre.
    Faites attention, Tom! Ils sautent, ces salopards! leesus !
    La queue du naja se leva à son tour.
    - Rampez, bon sang! gronda Tom.
    La gueule ouverte du naja se propulsa dans un éclair d'écailles. Tom lança la pelle telle une faux pour couper sa trajectoire et l'atteindre derrière la tête, mais l'aspic se retira si vite que la pelle s'abattit avec un bruit mou dans la poussière.
    - Tirez-vous de là, tirez-vous de là! cria Tom en retirant la pelle pour aussitôt chasser à coups de moulinet le serpent, qui glissa de toute sa longueur sur la droite.
    Calimani se redressa, gémit et retomba, agrippa la terre de ses doigts et s'écarta enfin à quatre pattes. Le naja crachait de fureur à cinquante centimètres de la pelle. Il revint à une vitesse hallucinante sur le couvercle de la jarre, cracha, puis oscilla jusqu'à la terre meuble o˘ il se replia à nouveau comme un ressort maléfique.
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    - «a va, dit Calimani en s'essuyant le visage de sa manche. «a va, maintenant, reculez-vous, Tom, ne restez pas si près!
    Tom s'écarta de la jarre à reculons, toujours sur ses gardes.
    - Désolé> fit Calimani, c'est vraiment stupide.
    - Vous n'y êtes pour rien! dit Tom en surveillant le naja. Vous avez mal?
    - Non, tant que je ne marche pas, ça ira.
    - OXA Vous allez prendre la pelle pour le tenir en respect et je vais courir chercher le 4 X 4, d'accord?
    - Faites attention aux autres, dit Calimani enjetant un regard vers la femme de Loth. Ils vont certainement en profiter.
    - Et Doron?
    - Il va attendre qu'ils apparaissent.
    - Super!
    - C'est le jeu, grimaça Calimani. Le plus idiot, c'est qu'on ne sait toujours pas ce qu'il y a au fond de cette jarre!
    Sans doute une famille d'aspics! grinça Tom,
    Il tendit le manche de la pelle à Calimani.
    - On aurait pu prendre une arme! grogna-t-il en songeant au revolver d'Orit.
    - Il y en a une. Sous votre siège! Ne faites pas cette tête. je craignais que vous ne la sortiez trop tôt.

    - Mmm... Tenez bon deux minutes. je vais m'approcher pour que vous puissiez monter dans le 4 X 4.
    Tomjeta un dernier regard au naja, dont le capuchon ressemblait maintenant à une fleur vénéneuse dansant entre les tas de terre. Il se mit à courir en direction du 4 X 4 tout en se maudissant de n'avoir pas pensé plus tôt à le rapprocher de leur fouille. ¿ peine parvenait-il près des colonnes romaines qu'il les vit. Es étaient encore assez loin.
    Tom comprît ce quDétaient ces engins entrevus la veille avec les jumelles.
    Deux motos tout-terrain! ¿ pleins gaz, elles fonçaient sur eux.
    Tom se retourna vers Calimani. Il tenait toujours le serpent en respect, la pelle pointée devant lui.
    Tom ouvrit la bouche pour le prévenir mais eut peur de le distraire au mauvais moment et se tut. Il bondit jusqu'au 4 X 4, tenta de tout faire en même temps et y parvint presque : démar-381
    rer le moteur, fouiller sous son siège pour y