Les Mystères de Jérusalem

-découvrir un colt Cobra -
    ironie de l'heure! -, basculer l'interrupteur du poste à ondes courtes...
    Il jeta le colt sur le siège du passager et passa la première en surveillant dans le rétroviseur. Les deux motos étaient à rnoŸ-is de cinq cents mètres. On entendait le hurlement des doubles cylindres poussés à
    fond.
    Les deux cent vingt chevaux du Range Rover produisirent le premier son qui réconforta Tom. Les quatre roues motrices creusèrent la poussière de sel, les deux tonnes du 4 X 4 tremblèrent, le capot se souleva, et Tom fut plaqué contre son siège. Il vit Calimani à genoux qui moulinait avec la pelle en reculant comme il le pouvait. Il enclencha à la volée la seconde et la troisième, puis, aussit‘t, tandis que la direction assistée assouplissait la dérive des pneus trop durs dans la terre meuble, il attira le micro de l'émetteur, sans même savoir si on pouvait l'entendre.
    - Cahmani est coincé et ils arrivent! Calimani est coincé! Merde, qu'est-ce que vous foutez!
    E jeta le micro pour contre-braquer. Pour éviter les fouilles, il tournait en pleine puissance d'accélération. Le 4 X 4 partait en toupie. Le Range tangua avant de sauter d'une bosse, puis tout se passa en même temps. ¿ sa droite, il entrevit la première moto dont le passager, dressé sur les cale-pieds, tirait une salve de Mass 34 en direction de Calimani, tandis qu'une voix, pas celle
    de Yossi-Staline, aboyait :
    - On sait, on sait! Restez calme et faites gaffe aux motos!
    Le 4 X 4, déséquilibré par le creux d'un wadi, se trouvait de biais dans la trajectoire de la moto, soulevant un nuage de poussière. Sur la gauche, Calimani s'était recroquevillé alors que les balles provoquaient des geysers de sel autour de lui. Du coin de l'oeil) Tom crut voir le naja bondir et se demanda si, par chance, il avait été touché.
    E prit alors la décision dont il ne saurait jamais, jusqu'à la fin de ses jours, si c'était la pire de sa vie ou la moins mauvaise dans l'instant.
    Droit devant lui, à vingt mètres, la moto fonçait en crachant ses balles.

    Tom ne voyait pas l'autre. Il écrasa son pied sur l'accélérateur en poussant la troisième à fond. Le V8 déchira l'air. Le 382
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    tireur de la moto le vit approcher et se laissa retomber sur la selle en tapant sur l'épaule du conducteur. Apercevant à son tour le 4 X 4, celui-ci donna un coup de guidon sur sa droite.
    Emportée par la vitesse et le poids des deux passagers, la moto dérapa lourdement dans un wadi enkysté de sel. Les pneus s'y enfoncèrent, écrasant les suspensions avant et ralentissant d'un coup la moto tandis que le pilote parvenait à peine à conserver sa trajectoire. Le 4 X 4 arriva comme une bombe par l'arrière, bondissant de bosse en bosse. En plein vol, le pare-buffle heurta le pneu arrière de la moto. Le passager fut catapulté
    sur le parebrise du Range Rover tandis que la moto sautait en l'air comme une pièce de monnaie à l'instant o˘ les essieux du 4 X 4 retombaient sur le pilote.
    Tom rétablit tant bien que mal l'équilibre, sans comprendre vraiment comment les choses s'étaient passées. Mais, quand il eut tourné en dérapant pour revenir vers Cal˘nani, il vit tout à la fois les deux hélicoptères d'assaut qui arrivaient au ras du sol depuis le complexe chimique et le passager de la seconde moto qui tirait une salve sur Calimani.
    Priant tous les saints du ciel, Tom accéléra. Un tir jaillit d'un des hélicoptères. Il comprit qu'il était dans la trajectoire. Il donna un violent coup de volant sur la gauche. Calhnani était toujours immobile au sol.
    La moto fonça vers la Jordanie, prise en chasse par l'un des hélicoptères.
    Le vacarme était devenu épouvantable, mais Cahmani ne pouvait plus l'entendre.
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    Ce qui se partage
    Il y avait moins de six heures que je savais.
    Tom était dans sa chambre avec Orit et j'étais seul sur la terrasse, une fois de plus contemplantjérusalem. E était cinq heures de l'après-midi Jérusalem venait, à sa manière, tout autant que le trésor, tout autant que Sodome et son sel ou que le mystérieux groupe Nabuchodonosor, de détruire Calimani.
    J'avais vu le visage de Calimani à la morgue. Malgré les conditions épouvantables dans lesquelles il était mort, j'avais été surpris par le calme de ses traits. Avant d'être déchiré par les balles des tueurs, le naja était parvenu à le mordre au bras.

    Pourtant, son visage était paisible. C'était le visage d'un