Les Mystères de Jérusalem

m'écouter...
    …tait-ce la citation de saint Luc qui m'avait ébranlé? Ou la vanité de me croire effectivement dépositaire d'un peu de savoir et heureux qu'on me le dise? Ou encore la curiosité, finalement plus forte que tout dès que le mot Jérusalem était prononcé?
    quoi qu'il en soit, je cédai!
    Comme c'était étrange... Depuis quelques semaines, je ne cessais de me demander commentjérusalem allait une fois encore me rattraper, et voilà

    que ... ¿ moins que mon imagination ne me joue des tours et que ce garçon ne veuille apprendre quelques banalités sur la Ville sainte... Mais venir de New York pour cette raison e˚t été franchement excessif.. ¿ seize heures, je commençais à tourner en rond et à regarder ma montre toutes les dix minutes. J'avais envie de taxer mon impatience de ridicule, mais je n'y parvenais pas.
    L'Américain arriva avec cinq minutes de retard. Un long garçon, mince, vêtu de l'inévitable jean et d'un blouson que l'on aurait dit composé uniquement de poches. Les traits de son visage étaient fins, intelligents, avec une grande bouche très dessinée. Il devait avoir la trentaine, peut-être plus.
    Mais, à cause de sa chevelure flamboyante, de ses boucles, de ses yeux très clairs et un peu inquisiteurs, ses expressions et sa démarche restaient d'une adolescence désarmante. Hopkins était le genre d'homme à vous regarder droit dans les yeux, mais un peu trop longtemps, comme s'il cherchait à découvrir ce que vous aviez dans le coeur. Indiscutablement c'était un très beau garçon, possédant dans ses mouvements cette sorte de gr‚ce, tout à la fois virile et enfantine, un peu maladroite et butée, qui souvent agace les autres hommes alors même qu'elle émeut bien des femmes...
    Les présentations furent brèves. Nous nous assîmes de part et d'autre de ma table de travail et il me raconta son histoire sans reprendre son souffle.
    Une véritable avalanche! Lorsqu'il se tut, j'allai lui chercher un verre de vodka qu'il avait bien mérité.
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    - je connais le rouleau des Talamrés, dis*Ô1à remplissant son verre. En effet, ce sont des spécialistes de l'EDF, la compagnie française d'électricité, qui l'ont remis en l'état.je dois même avoir une transcription des soixante-quatre énigmes, comme vous dites, quelque part dans mon bureau. Et sans doute aussi quelques gloses de chercheurs sur le sujet...
    Hopkins hocha la tête, ravi.
    - Mais cela n'a rien de secret, ajoutai-je aussitôt. je ne comprends pas ce que vous attendez de moi...
    Il vida son verre et se frotta rapidement l'arête du nez, agitant ses boucles angéliques.
    - Attendez. Vous allez vite comprendre. je suis allé à la Bibliothèque nationale ces deux derniers jours, comme me l'a suggéré mon ami Aaron. Pour voir les cartes. D'abord, j'ai eu un mal de chien à obtenir le droit de pénétrer dans ce saint des saints. Ensuite, ce fut toute une histoire pour consulter les documents, même pas les originaux, mais des copies sur microfilm. Finalement, lorsque je les ai eus sous les yeux... je me suis retrouvé en face de quelque chose d'absolument incompréhensible! Vous savez, pour moi, l'hébreu est vraiment de l'hébreu. je ne sais même pas déchiffrer les lettres de l'alphabet. Alors des cartes du viiu' ou xii'
    siècle!
    je ne pus m'empêcher de rire.
    - je vois très bien la difficulté... Mais vous n'avez pas besoin de moi pour trouver une personne qui puisse vous aider à les lire. Votre journal doit avoir...

    - Non, non!Je n'ai pas besoin d'un traducteur.J'ai besoin de vous pour m'accompagner à Jérusalem, pour m'aider à déchiffrer les énigmes du rouleau et à découvrir l'emplacement des caches. Enfin, pas toutes, mais deux ou trois, ça serait déjà très bien...
    - qu'est-ce que vous racontez?
    - Il ne s'agit pas seulement de lire les cartes, ou les textes, .nais de les comprendre dans leur sens historique, de savoir les nterpréter, de faire jouer des références et des connaissances du :)assé et du présent...
    - D'accord, mais vous faites erreur. Il y a des spécialistes pour -ela.je n'en suis pas un, loin de là! Il y en a d'excellents àjérusaem même. Sans compter qu'à mon avis...
    l'Mr
    11,
    - Non, non! Pas question de spécialistes! Si je raconte mon histoire à un spécialiste, un historien, un universitaire, un type de ce genre, vous savez ce qu'il va se passer? Soit il me foutra dehors parce que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, soit il s'emparera de ce