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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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céréales. La Chambre des Lords était en train de débattre d’une réglementation pour empêcher le prix du grain de chuter. A présent que la guerre était finie, le grain importé d’Europe faisait tomber les prix et les propriétaires terriens risquaient de ne plus pouvoir entretenir leurs domaines. Or cette loi, si elle était votée, augmenterait aussi le prix du pain. 
    – Nous ne pouvons pas nous passer de pain ! entendit-elle crier. 
    Elle frissonna, et l’image de Jack assailli par les souvenirs de Badajoz remonta à sa mémoire. Mais Henry continua son chemin, insoucieux de ce qui se passait autour d’eux. 
    – Tu aurais dû garder le bracelet, tu sais. 
    Elle lui lança un regard excédé. 
    – Tu sais bien que je n’accepte pas ce genre de cadeau ! 
    Il agita un doigt devant elle. 
    – Tu devrais ! La vente de ce bijou te permettrait de vivre un an ou deux. 
    Elle eut un rire sarcastique. 
    – Le garder m’aurait coûté encore plus cher, crois-moi. Tranville s’accroche comme une sangsue. Si tu le chasses par la porte, il revient par la fenêtre ! 
    Un homme qui sortait d’une taverne surgit tout à coup devant eux et faillit les heurter. Il sentait l’alcool à plein nez. 
    – Nous allons envoyer les lords au diable, rappelez-vous ce que je vous dis ! 
    Ariana s’écarta dans un sursaut. Son compagnon lui fit contourner l’obstacle et l’entraîna comme si de rien n’était. 
    – Il n’y a qu’un moyen de te débarrasser de Tranville, c’est de faire quelque chose de scandaleux. Rends-le ridicule ! Les gentilshommes détestent cela. 
    – Hum… Qu’est-ce qui pourrait bien le ridiculiser ? Un monsieur si important ! ajouta-t–elle ironiquement. 
    Henry eut un sourire. 
    – Tu pourrais afficher une liaison avec un homme qui lui serait socialement très inférieur. 
    Il observa une pause et cligna de l’œil. 
    – Un artiste, par exemple… 
    – Comment être sûre que Tranville ne se retournerait pas contre son rival ? 
    Question toute rhétorique, car elle n’avait aucun doute à ce sujet… 
    Henry leva les bras au ciel. 
    – Alors fais quelque chose de vraiment extravagant ! Danser toute nue dans une fontaine, ou quelque chose de ce genre. 
    Elle lui donna un coup de poing pour rire. 
    – Ah, non, alors. Il fait encore trop froid pour ça ! 
    Ils laissèrent tomber le sujet, mais le mot nue resta imprimé dans l’esprit d’Ariana. 
    ***
    Le lendemain, elle envoya un message à Tranville, lui enjoignant de la retrouver à l’atelier pour découvrir le portrait. Jack était parti visiter la maison de ville d’Ullman, avec sa mère et sa sœur. 
    Elle pénétra dans l’atelier comme elle l’avait fait si souvent ces dernières semaines. Si les rideaux étaient tirés, cette fois, aucun bruit de respiration ne montait de la pièce voisine. Elle jeta un coup d’œil dans la chambre et son cœur se serra à la vue du lit défait. Elle promena les doigts sur la courtepointe et porta l’oreiller à son nez pour humer longuement l’odeur de Jack. 
    Comme il lui manquait ! Elle avait besoin de lui et se sentait comme une âme en peine en son absence. 
    S’arrachant au désordre suggestif des draps, elle revint dans l’atelier et ouvrit les rideaux pour laisser entrer la lumière. Puis elle retira avec précaution le linge qui recouvrait la toile et examina son image. Cléopâtre, presque nue … 
    La pendule sonna trois coups. C’était l’heure du rendez-vous qu’elle avait fixé à Tranville. Mais elle dut attendre encore un quart d’heure avant de voir son attelage s’arrêter devant l’entrée de l’immeuble. 
    Lorsqu’elle le fit entrer, il était rouge d’excitation. 
    – J’ai hâte de voir enfin le portrait ! Il va falloir l’apporter au graveur, nous n’avons pas de temps à perdre. 
    Elle l’aida à ôter son manteau, malgré la répulsion qu’elle éprouvait à toucher ses vêtements. 
    Il se frotta les mains et fureta autour de lui. 
    – Où est Jack ? 
    – Il n’est pas là. Une affaire de famille… 
    – Ah, oui. Il est chez Ullman, je suppose. 
    – Auriez-vous préféré que nous l’attendions ? 
    Il lui coula un regard salace. 
    – Mais pas du tout ! J’apprécie cette occasion d’être seul avec vous. 
    Ariana eut un mouvement de recul. 
    Il la suivit vers le chevalet, le souffle court. Elle s’arrêta avant de dévoiler la toile. 
    – Je vous

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