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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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apporté pour sa rançon, fut remis en dot par
Scipion au fiancé lui-même. Leur nation entière, gagnée par de tels
actes de grandeur d’âme, se soumit à l’empire du peuple romain.
    4 Alexandre, roi de Macédoine, eut,
dit-on, tant d’égards et de respect pour une jeune captive d’une
grande beauté, fiancée à un prince d’une nation voisine, qu’il ne
jeta pas même les yeux sur elle. Il la renvoya sur-le-champ à celui
qu’elle devait épouser, et ce bien fait lui concilia l’amitié de
toute la nation.
    7 L’empereur César Auguste, dans la
guerre où ses victoires sur les Germains lui valurent le surnom de
Germanicus, ayant établi des forts sur le territoire des Ubiens,
accorda une indemnité à ces peuples pour la perte du revenu des
terrains compris dans les retranchements. Cet acte de justice, que
la renommée publia, lui assura la fidélité de tous.

XII. Ce qu’il faut faire pour la défense
du camp, lorsqu’on n’a pas assez de confiance en ses forces.
     
    1 Le consul T. Quinctius, au moment où
les Volsques se disposaient à attaquer son camp, ne retint sous les
armes qu’une seule cohorte, envoya le reste de son armée se
reposer, et ordonna aux trompettes de monter à cheval et de sonner
en faisant le tour des retranchements. Cette fausse apparence ayant
tenu les ennemis à distance et sur pied pendant toute la nuit,
Quinctius fondit sur eux au point du jour, et défit aisément des
troupes fatiguées de n’avoir pas dormi.
    2 Q. Sertorius, en Espagne, ayant une
nombreuse cavalerie, qui s’avançait trop audacieusement jusque vers
les retranchements de l’ennemi, fit creuser, pendant la nuit, des
fosses disposées de manière à couvrir son armée ; puis,
lorsque ses cavaliers voulurent sortir comme de coutume, il leur
annonça qu’il était informé que l’ennemi avait dressé des embûches,
et leur défendit, pour cela même, de s’éloigner de leurs enseignes,
et de quitter leurs rangs. Grâce à cet acte d’adresse et de
discipline, ses troupes qui, par hasard, donnèrent dans une
véritable embuscade, n’en prirent point l’épouvante, parce qu’il
les avait averties.
    3 Charès, général athénien, qui attendait
du secours, et pensait que dans l’intervalle les ennemis, n’ayant
rien à redouter du petit nombre de ses soldats, viendraient
attaquer son camp, fit sortir la plus grande partie de ses troupes
pendant la nuit, et par derrière, avec ordre de rentrer du côté où
elles seraient le mieux à la vue de l’ennemi, pour faire croire que
des renforts arrivaient. Cet artifice le mit en sûreté jusqu’à ce
qu’il eût reçu les troupes qu’il attendait.
    4 Iphicrate, général athénien, étant
campé dans une plaine, et ayant appris que les Thraces, qui
s’étaient établis sur des collines d’où l’on ne pouvait descendre
que par un seul endroit, avaient dessein de venir piller son camp
pendant la nuit, fit sortir secrètement ses troupes et les posta de
chaque côté du chemin par lequel les Thraces devaient passer ;
et, lorsque ceux-ci accoururent du haut des collines vers le camp,
où un grand nombre de feux, allumés par les soins de quelques
hommes, faisaient croire à la présence de toute l’armée, il les
attaqua par les deux flancs et les tailla en pièces.

XIII. De la retraite.
     
    1 Les Gaulois, étant près d’en venir aux
mains avec Attale, confièrent tout leur or et leur argent à des
hommes sûrs, qui avaient ordre, en cas de défaite, de le semer dans
la campagne, afin que l’ennemi, occupé à ramasser ce butin, les
laissât échapper plus facilement.
    2 Tryphon, roi de Syrie, vaincu et obligé
de fuir, sema de l’argent le long de son chemin ; et, tandis
que la cavalerie d’Antiochus s’arrêtait à le recueillir, il opéra
sa retraite.
    3 Q. Sertorius, défait par Metellus Pius,
et craignant de ne pouvoir assurer sa retraite, ordonna à ses
soldats de se disperser en prenant la fuite, et leur fit connaître
le lieu où il voulait qu’on se ralliât.
    4 Viriathe, chef des Lusitaniens, échappa
à la poursuite de notre armée et au désavantage des lieux, par le
même moyen que Sertorius, en dispersant ses troupes pour les
rassembler ensuite [88] .
    5 Horatius Coclès, vivement poursuivi par
l’armée de Porsena, fit rentrer ses compagnons dans Rome par un
pont qu’il ordonna de couper aussitôt, pour arrêter la poursuite de
l’ennemi. Pendant cette opération, Coclès soutenait seul, à la tête
du

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