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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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balles de plomb et
des mèches. Quoi de plus simple, s’était-il dit, que de recommencer avec ce
jeune homme ce qu’il avait déjà fait avec l’amiral de Coligny ?
    La principale difficulté tenait au fait qu’il
lui manquait un bras. Il était donc très lent pour charger l’arme. Quant à
viser, il fallait qu’il ait auparavant solidement attaché la fourquine à un
coffre. En revanche, une fois le mousquet immobilisé et reposant sur l’appui de
la fenêtre, il n’aurait qu’à allumer la mèche lente et attendre le bon moment
pour mettre le feu à la poudre. Évidemment, pendant ce temps la cible ne
devrait pas bouger et rester visible.
    Il n’était pas encore prêt quand il vit
Olivier partir à la messe, accompagné du Gascon et de ses domestiques. La jeune
femme et son garde du corps ne les accompagnaient pas. Sans doute étaient-ils
restés à l’intérieur, pensa-t-il.
    Maurevert ne pouvait pas savoir que, pour
éviter d’inventer un nouveau prétexte afin de justifier leur absence à l’office
religieux, Cassandre et Caudebec avaient annoncé qu’ils retournaient pour
quelques jours à l’hôtel Sardini afin d’assister à des réceptions que donnait
le banquier. Le jeune Hauteville revint en fin de matinée, malheureusement
entouré de Cubsac et de ses gens, et Maurevert ne put tirer sur lui à coup sûr.
    Le lundi, Olivier fut absent toute la journée.
L’agitation qui régnait dans Paris, et qu’il observait dans la rue, inquiétait
un peu Maurevert. Il sortit deux fois et remarqua que ses voisins, qui ne le
connaissaient pas, le regardaient avec méfiance. Il se rendit à l’auberge du Fer à Cheval pour dîner et écouta les conversations des gens attablés avec
lui. Bien des rumeurs circulaient : sur les gens de Guise qui seraient
bientôt en ville, mais aussi sur ces milliers de huguenots cachés dans les
maisons des politiques, surtout dans le faubourg Saint-Germain, et qui
préparaient une Saint-Barthélemy des catholiques.
    Ce climat de suspicion ne faisait pas l’affaire
du tueur des rois. Pour accroître sa contrariété, quand il revint dans
son logement, il découvrit qu’Olivier Hauteville était déjà rentré.
    Le mardi, les choses s’aggravèrent avec la
visite de sa logeuse.
    — Monsieur, je sais que vous êtes bon
catholique mais le prévôt de Paris a demandé aux dizainiers et aux
cinquanteniers de vérifier les passeports de tous les étrangers qui sont dans
Paris. Des milliers de huguenots seraient cachés en ville, prêts à nous couper
la gorge, à nous autres bons chrétiens priant Dieu. Il faut me laisser le vôtre
pour que je le montre au quartenier.
    — Je vous le porterai à ma prochaine
visite, répliqua-t-il. Je dois me rendre maintenant au Palais pour une audience.
    Il avait dissimulé son mousquet sous son lit
quand elle avait frappé à sa porte.
    — Le quartenier sera fort fâché, monsieur !
protesta-t-elle d’un ton plus aigu. Dès votre retour, il fera certainement une
perquisition ici et il vous conduira de force à l’Hôtel de Ville pour ne pas
avoir obéi…
    Maurevert ignora ses vociférations et la fit
sortir.
    Après son départ, il resta un instant indécis.
Certes, il avait un passeport en règle que lui avait remis Mayenne, mais c’était
un papier signé par le chancelier Cheverny. Or Cheverny était un des politiques
dont le peuple insinuait qu’il était favorable à un massacre des catholiques. Maurevert
avait plusieurs fois entendu parler de cette fable des huguenots cachés dans
Paris mais il n’aurait jamais pensé que cette rumeur pouvait lui causer du tort.
Surtout à lui, l’assassin de Coligny, l’homme qui était justement à l’origine
de la Saint-Barthélemy !
    Il se rendait compte qu’il ferait un bon bouc
émissaire : il était étranger à la ville, son passeport – signé Cheverny !
– révélerait vite sa fausse identité, et il cachait des armes ! Il songea
d’abord à demander à Salvancy qu’il lui procure un passeport présentable au
quartenier, puis il se dit qu’il valait mieux qu’il quitte la ville pour
attendre quelques jours que l’agitation provoquée par l’offensive du duc de
Guise se calme un peu. Il serait tout de même dommage que, pris par le guet, il
soit pendu par ses propres alliés !
    Il prépara rapidement ses affaires, démonta
entièrement son mousquet qu’il rangea sous le matelas, avec un pistolet et une
dague, puis il se rendit à l’écurie. En faisant

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