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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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remettrait au roi le soir même.
    Enfin, maintenant qu’on savait que Claude
Marteau avait ordonné la mort de M. Hauteville, M. d’O suggérait à
Nicolas de régler cette dernière affaire lui-même, ou avec le commissaire
Chambon. Leur entreprise était donc un succès complet, néanmoins Nicolas
Poulain éprouvait un inexplicable sentiment de malaise. Il avait remarqué la
pâleur d’Olivier, quand il était sorti de la maison de Salvancy. Maintenant, son
ami était derrière eux, tout seul et il n’avait pas ouvert la bouche ; Caudebec,
Dimitri et Charles fermant la marche plus loin.
    Certes, le marquis d’O lui avait dit qu’Olivier
connaissait désormais l’assassin de son père – Claude Marteau –, mais ce nom n’avait
apparemment pas été une révélation pour lui. Le lieutenant du prévôt s’interrogeait
donc aussi sur la façon dont Olivier l’avait identifié.
    Pour toutes ces raisons, quand M. d’O eut
terminé de lui raconter ce qui s’était passé chez le receveur, Nicolas Poulain
retint sa monture un instant, de manière à ce qu’Olivier les rattrape et se
retrouve entre eux.
    — Tu m’as l’air bien sombre, Olivier, pourtant
tu devrais être en joie. Tout s’est bien terminé, fit-il d’un ton neutre.
    — Sans doute, répondit le jeune homme d’un
air absent.
    — Depuis quand te doutais-tu que c’était
Marteau ?
    — Si je n’avais pas été aveuglé, je l’aurais
compris tout de suite. Je savais que l’assassin était une connaissance de mon
père, or souviens-toi, il y a quelques semaines, tu m’as dit que ces bourgeois
parisiens qui s’étaient constitués en sainte union étaient peut-être ceux qui
rapinaient les taxes de l’élection de Paris. M. d’O les a plus franchement
accusés devant moi, et j’avoue ne pas l’avoir cru à ce moment-là. Mais il avait
cité des noms, en particulier M. de La Chapelle et son frère.
    » Mon père vérifiait les registres des
tailles à la demande de M. Séguier, mais c’est M. Marteau qui avait
la charge du contrôle général des tailles à la surintendance, je ne crois pas
te l’avoir dit. Et quand M. le marquis m’a parlé de M. de La
Chapelle, j’ai fait le lien : M. de La Chapelle s’appelle Michel
Marteau, c’est le frère de Claude Marteau. Voici ce qui a dû se passer :
M. de La Chapelle a tenté de convaincre mon père de rejoindre sa
ligue. Mais mon père avait sans doute déjà deviné que M. Salvancy était le
responsable de la fraude et il le lui a peut-être dit, ou il l’a dit à son
frère. Il leur a sans doute dit aussi qu’il écrivait un mémoire sur ce qu’il
avait découvert. Ce qui prouve qu’il ne suspectait pas M. Marteau. Mais
celui-ci a pris peur et il est venu chez nous chercher le mémoire, avec les
sbires de Salvancy.
    » Tout cela était tellement évident que
je m’en veux de ne pas l’avoir compris plus tôt. D’ailleurs, qui était mieux
placé que Claude Marteau, responsable du contrôle des tailles à la
surintendance, pour trouver des complices parmi les élus et les officiers de l’élection ?
    — Vous avez un esprit habile, monsieur Hauteville,
remarqua le marquis d’O après un temps de réflexion durant lequel ils avaient
fait avancer leurs montures à la file afin de contourner un chariot de pierres.
    Olivier se mordilla les lèvres sans répondre. Il
n’avait nullement un esprit habile, se reprochait-il. C’était Cassandre qui
avait tout fait. C’est elle qui lui avait désigné Salvancy, c’est elle qui
avait organisé cette entreprise qui leur avait permis de reprendre les
quittances, et c’est elle encore qui lui avait ouvert les yeux sur les gens de
la Ligue.
    Et c’est elle maintenant qu’il allait devoir
affronter.
    — Qu’allez-vous faire désormais ? demanda
O.
    — Je ne sais pas, monsieur. Je vais
peut-être m’inscrire comme avocat au Palais, si je suis accepté. Ou alors à la
chambre des Comptes. Je suis trop jeune pour reprendre la charge de mon père.
    — Je vous ai proposé d’entrer dans ma
maison, mon offre tient toujours, si vous n’avez pas honte d’être au service de
l’archilarron !
    Ces mots amenèrent un maigre sourire sur le
visage d’Olivier.
    — Merci, monsieur le marquis. Pourrais-je
vous donner une réponse quand tout sera vraiment terminé ?
    O lui fit signe que oui. Ils arrivaient à l’écurie
du Fer à Cheval où ils laissèrent les montures pour gagner à pied la
maison

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