Les refuges de pierre
semblable signifiant « Venez nous voir ».
Marchant près de l’eau, ils longèrent la falaise et reprirent la
direction du nord. A mesure qu’ils remontaient vers l’amont, la paroi rocheuse
perdait de sa hauteur sur leur rive. Près de la partie la plus basse, au pied d’une
pente, Ayla découvrit un abri de pierre. Un peu en retrait sur la pente, à une
distance de cent vingt pieds environ, se situait un deuxième abri, à peu près
au même niveau de la terrasse. Elle distingua aussi une petite grotte à
proximité. Les deux abris, la grotte et la longue terrasse formaient le lieu où
vivait une autre communauté dans cette région fortement peuplée : la
Onzième Caverne des Zelandonii. Kareja et les siens avaient quitté le Rocher
des Deux Rivières avant la Neuvième Caverne, et elle se tenait près de son
Zelandoni pour accueillir le groupe qui approchait. Les voyant l’un à côté de l’autre,
Ayla remarqua que Kareja dominait en taille le Zelandoni de la Onzième. Ce n’est
pas qu’elle soit si grande, c’est lui qui est plutôt petit et frêle, constata-t-elle
lorsqu’elle arriva plus près. Mais quand il la salua, sa poignée de main était
ferme. Il avait la vigueur d’un homme sec et nerveux. Elle sentait en lui de la
force, de l’assurance, et autre chose aussi. L’homme avait certaines manières
qui l’avaient troublée quand elle avait fait sa connaissance, et qui lui
sautèrent de nouveau aux yeux lorsqu’il accueillit les visiteurs.
Ayla s’aperçut tout à coup qu’il ne la regardait pas comme la
plupart des hommes, ouvertement ou à la dérobée, et elle comprit qu’il ne
comptait pas sur les femmes pour assouvir ses désirs. Elle se rappela avoir
écouté avec un vif intérêt, au Camp du Lion, une discussion sur les êtres qui
portaient à la fois en eux l’essence masculine et féminine. Elle se souvint de
Jondalar assurant que ces Zelandonia faisaient souvent d’excellents
guérisseurs, et ne put retenir un sourire. Voilà peut-être une autre personne
avec qui je pourrai parler de soins et de remèdes, pensa-t-elle.
Le sourire qu’il lui rendit était amical.
— Bienvenue à Bord de Rivière, la Onzième Caverne des Zelandonii,
dit-il.
Un autre homme, qui se tenait sur le côté, légèrement en
retrait, adressait au Zelandoni un sourire empreint de chaleur et de tendresse.
Assez grand, il avait des traits réguliers qu’Ayla trouvait beaux, mais il y
avait quelque chose de féminin dans sa façon de se mouvoir.
Le Zelandoni se tourna vers lui, lui fit signe d’avancer.
— J’aimerais vous présenter mon ami, Marolan de la Onzième
Caverne des Zelandonii, dit-il avant de poursuivre par les présentations
rituelles, qui parurent à Ayla un peu plus longues que d’habitude.
Pendant qu’il énumérait les titres, Jondalar vint se placer près
d’elle, ce qui la rassurait quand elle se trouvait dans une situation nouvelle,
et cela avait été souvent le cas depuis leur arrivée sur le territoire de son
peuple. Elle adressa un sourire à son compagnon puis se retourna pour prendre
les deux mains de l’homme.
— Au nom de Mut, Grande Mère de Tout, aussi connue sous le
nom de Doni, je te salue, Marolan de la Onzième Caverne des Zelandonii.
Le sourire de Marolan était cordial et il semblait disposé à
entamer la conversation, mais ils durent s’écarter pour faire place à d’autres
personnes que le chef et le Zelandoni de la Onzième Caverne accueillaient.
Certains se glissèrent entre eux avant qu’ils puissent échanger quelques
remarques et plaisanteries. Nous aurons le temps de parler plus tard,
pensa-t-elle.
Elle regarda autour d’elle tandis que le chef et le Zelandoni de
la Onzième Caverne saluaient les autres. Bien que situé un peu plus haut que la
berge et légèrement en retrait, l’abri était assez près de la Rivière. Elle en
fit la remarque à Marthona.
— En effet, dit la mère de Jondalar. Certains pensent même
qu’il pourrait être inondé. D’après Zelandoni, on y fait allusion dans les
Légendes Anciennes, mais aucun de ceux qui vivent ici, même les plus vieux, n’a
le souvenir que la Onzième Caverne ait été inondée. En revanche, ils savent
tirer avantage de leur situation.
Willamar expliqua que les habitants de la Caverne, profitant de
leur accès immédiat à la Rivière, faisaient bon usage de ses ressources. La
pêche était leur activité principale mais ils étaient également renommés pour
le
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