Les refuges de pierre
autour du camp seraient dévastées avant la fin
de la saison. Tout le monde avait besoin de bois pour le feu.
Lorsqu’il commença à chercher avec Solaban et Rushemar, il ne
tarda pas à se rendre compte que les bons sites étaient déjà pris. Plus
nombreuse que les autres Cavernes, la Neuvième avait besoin de davantage d’espace
pour établir son camp, et Joharran voulait trouver un endroit avant qu’il ne
fasse trop sombre. Il résolut d’explorer la périphérie du lieu de la Réunion d’Été.
Au sortir de sa dernière courbe, la Rivière se rétrécissait, ses berges
devenaient plus escarpées, ce qui rendait l’accès à l’eau plus difficile.
Les trois hommes poussèrent plus loin en aval. Après avoir
marché un peu, ils découvrirent un petit cours d’eau qui coulait dans une
prairie avant de se jeter dans la Rivière. Ils tournèrent à droite pour le
suivre. A quelque distance de la Rivière, ils avisèrent un bois, constatèrent
en s’approchant que les arbres formaient une galerie le long du cours d’eau.
Ils le remontèrent, s’aperçurent qu’il contournait le pied d’une colline, que
le bois s’épaississait en une véritable forêt, plus vaste et plus dense qu’il n’y
paraissait au premier coup d’œil.
Ils remontèrent jusqu’à la source du cours d’eau, un ru qui
sortait de terre en bouillonnant sous les branches d’un saule entouré de
bouleaux, d’épicéas et de quelques mélèzes. De l’autre côté, un étang assez
profond s’était formé. La région regorgeait de sources, et celle-là, comme de
nombreuses autres, donnait naissance à un petit affluent de la Rivière.
Derrière les arbres, au-delà de l’étang, une pente assez forte était jonchée de
pierres de toutes tailles, du caillou au rocher massif. Devant l’étang, un
vallon herbeux menait à une plage de pierraille et de sable, de galets polis
par l’eau, avec un écran de végétation dense le long du côté le plus proche de
l’étang.
Devant cet endroit agréable, Joharran songea que s’il avait été
seul ou accompagné de sa seule famille, il y aurait installé son camp sans
hésiter ; mais, avec toute la Caverne, il leur fallait non seulement avoir
plus de place mais aussi se trouver plus près de la zone centrale du
rassemblement. Les trois hommes redescendirent le cours d’eau et, quand ils
arrivèrent à la prairie bordant la Rivière, Joharran s’arrêta.
— Qu’est-ce que vous en pensez ? demanda-t-il. C’est
un peu loin de tout.
Rushemar plongea une main dans la petite rivière : l’eau
était fraîche.
— Nous aurions une eau pure tout l’été, estima-t-il. Tu
sais dans quel état seront la Rivière et l’affluent qui traverse le camp d’ici
la fin de la saison, surtout devant le camp et en amont.
— En plus, tout le monde ira couper des arbres dans les
grands bois, dit Solaban. Ici, ce sera moins utilisé, et c’est plus vaste qu’il
n’y paraît.
La Neuvième Caverne s’installa dans la prairie entre le bois et
la Rivière, près du petit cours d’eau. La plupart de ses membres s’accordèrent
à trouver l’endroit plutôt bon. Il était peu probable qu’une autre Caverne
installât ses huttes en aval et souillât leur eau, car ce lieu était trop loin
de la zone centrale. Ils pourraient nager et se laver sans difficulté. Le
ruisseau alimenté par la source leur fournirait une eau claire à boire alors
que celle de la Rivière deviendrait peut-être très sale quand des centaines de
gens l’auraient utilisée pour leurs besoins.
Le bois leur fournirait de l’ombre et du combustible, et il
paraissait assez petit pour ne pas attirer trop de personnes en quête des mêmes
ressources, du moins avant un moment. La plupart des autres Cavernes iraient de
préférence dans la zone boisée, plus étendue, en amont. En outre, la prairie et
le bois offriraient de la nourriture – baies, noix, racines, feuilles – et
du petit gibier, la rivière du poisson et des mollusques d’eau douce. Le site
présentait de nombreux avantages.
Principal inconvénient : la distance qu’il faudrait
parcourir pour se rendre à l’endroit où se dérouleraient la plupart des
activités. Certains pensaient que c’était trop loin, en premier lieu ceux qui
avaient de la famille ou des amis dans d’autres Cavernes ayant déjà établi leur
camp. Quelques-uns décidèrent de s’installer ailleurs, et Jondalar s’en
réjouit : cela laisserait de la place pour
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