Les refuges de pierre
se
demandait si une Caverne aussi nombreuse que la sienne trouverait un endroit
convenable où s’installer pour l’été.
Ayla était étonnée que tant de communautés vivent dans la
région, aussi près l’une de l’autre. Comme les Zelandonii, ceux chez qui elle
avait grandi exploitaient les ressources de leur territoire pour subvenir à
leurs besoins. Ils pratiquaient la chasse et la cueillette, utilisaient les
abris naturels ou fabriquaient des habitations, ainsi que des outils et des
armes de chasse, avec les matériaux dont ils disposaient. Ayla comprenait
intuitivement que, lorsqu’une population devenait trop nombreuse pour les
ressources d’une région, certains devaient partir ou s’imposer des restrictions.
Elle se rendait compte que le territoire des Zelandonii devait être très riche
pour nourrir autant de bouches, mais, dans un coin de son esprit, elle ne
pouvait s’empêcher de se demander ce qui arriverait si les choses changeaient.
C’était la raison pour laquelle la Réunion d’Été se tenait
chaque année dans un lieu différent. Un tel rassemblement épuisait les
ressources des environs, et il fallait attendre quelques années pour qu’elles
se reconstituent. La réunion se déroulait cette fois non loin de l’abri de la
Neuvième Caverne, à une trentaine de kilomètres en aval de la Rivière, et ils
avaient raccourci le trajet en coupant par les terres de la Vingt-Neuvième à la
Cinquième Caverne.
Leur destination se situait à une quinzaine de kilomètres de
Vieille Vallée, et Joharran décida de ne pas s’arrêter en chemin. Il envisagea
de convoquer une réunion pour en discuter et encourager les voyageurs à marcher
plus vite, mais ils étaient trop nombreux, de force et d’âge variés ;
toute la troupe devrait régler son pas sur celui des plus lents. Une réunion ne
réussirait qu’à les ralentir encore. Il essaierait simplement d’accélérer sans
rien dire. Si certains commençaient à se plaindre, il songerait alors à s’arrêter.
Ils avaient fait halte pour manger à la mi-journée et, quand Joharran était
reparti, tous avaient suivi sans broncher.
Il ne faisait pas encore noir mais le soleil se couchait
lorsque la Rivière vira à droite, au ras d’une colline de la rive gauche – la
droite pour eux. S’éloignant de l’eau, ils gravirent une pente modérée en
suivant une piste très fréquentée. A mesure qu’ils montaient, le paysage s’ouvrait,
offrant un vaste panorama. Mais ce fut un autre spectacle qui coupa le souffle
d’Ayla lorsqu’elle parvint au sommet : une horde considérable d’hommes et
de femmes avançant dans la vallée. Elle savait qu’il y avait déjà là plus de Zelandonii
que de Mamutoï à la dernière Réunion d’Été, et tous n’étaient pas encore
arrivés. Même en comptant toutes les personnes qu’elle avait rencontrées dans
sa vie, elle n’avait jamais vu autant de gens, surtout réunis en un seul
endroit. L’unique comparaison qui lui venait à l’esprit, c’était les immenses
troupeaux de bisons ou de cerfs qui se rassemblaient chaque année. Les Zelandonii
étaient moins nombreux, bien sûr, mais ils formaient une masse grouillante.
Le groupe qui était parti de la Neuvième Caverne avait beaucoup
augmenté, et ceux qui s’étaient joints à eux en chemin les quittèrent bientôt
pour chercher des amis, des parents et un endroit où établir leur camp. Zelandoni
se dirigea vers le lieu où les doniates occupaient leur propre hutte, au centre
du rassemblement. Ils jouaient toujours un rôle essentiel pendant la Réunion d’Été.
Ayla espérait que la Neuvième Caverne choisirait un endroit un peu à l’écart :
ce serait plus facile d’emmener les chevaux galoper s’il ne fallait pas d’abord
leur faire traverser une foule de curieux.
Jondalar avait déjà expliqué à son frère les besoins
particuliers des animaux et leur nervosité parmi tant de monde. Joharran avait
hoché la tête en promettant d’y songer, mais en lui-même il s’était dit que les
besoins des membres de la Neuvième Caverne passaient avant ceux des chevaux. Il
préférait, pour sa part, être au centre des activités et espérait trouver un
emplacement près d’une rivière – afin de ne pas avoir à porter de l’eau
sur une longue distance – avec quelques arbres pour les ombrager, à
proximité d’une zone boisée qui les fournirait en bois de chauffage. Il savait
cependant que les zones boisées
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