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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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coupé les branches au-dessus de la
première fourche. Un trou d’un pouce et demi de diamètre était percé juste en
dessous. C’était le redresseur de sagaie de Thonolan.
    Il connaissait en effet l’art de courber le bois, en général
après l’avoir chauffé avec des pierres brûlantes ou de la vapeur. L’outil
assurait une meilleure maîtrise quand on exerçait une pression pour redresser
les hampes tordues afin que les sagaies volent droit. Il était particulièrement
utile près de l’extrémité d’une lance, là où la main n’avait pas prise. En
passant cette extrémité dans le trou, on bénéficiait d’un effet de levier qui
permettait de la redresser. Bien qu’appelé redresseur, l’outil servait aussi à
plier du bois pour fabriquer des raquettes, des pinces, ou n’importe quel objet
en bois courbé.
    Son manche, solide et long d’un pied, était orné de symboles, d’animaux
et de plantes de printemps. Ces gravures représentaient beaucoup de choses
selon le contexte ; elles étaient toujours plus complexes qu’elles ne le
paraissaient. Toutes ces images honoraient la Grande Terre Mère et, en un sens,
servaient à ce qu’Elle permette aux esprits des animaux d’être attirés par les
sagaies redressées avec cet outil. Elles comportaient aussi un aspect mystique
et ésotérique, car ces gravures n’étaient pas de simples représentations ;
mais Jondalar savait que son frère les avait aimées pour leur seule beauté.
    Le regard de Willamar fut attiré par la ramure de cerf percée.
Il tendit la main pour la prendre en disant :
    — C’était à Thonolan ?
    — Oui, confirma Marthona. Tu te rappelles qu’il a courbé du
bois avec cet outil pour fabriquer le support de cette table ?
    — Thonolan était habile, dit Willamar d’une voix encore
étrange, lointaine.
    — En effet, acquiesça Jondalar. Je crois que s’il se
sentait si bien chez les Sharamudoï, c’était en partie parce qu’ils faisaient
avec du bois des choses qu’il n’aurait jamais crues possibles. Ils le
courbaient pour fabriquer des bateaux. Ils élargissaient des canoës creusés
dans un tronc d’arbre en ajoutant des lisses – de longues planches – sur
les côtés, en les cintrant pour leur donner la forme du tronc évidé et en les
attachant ensemble.
    « J’ai envisagé de rester chez eux. C’étaient des gens
merveilleux, et plus que disposés à me garder. Si j’étais resté, je pense que j’aurais
choisi le côté ramudoï. Et il y avait là-bas un jeune qui avait envie d’apprendre
à tailler le silex...
    Jondalar se rendit compte qu’il parlait trop, qu’il jacassait
pour remplir le silence. Jamais il n’avait vu Willamar si bouleversé. On frappa
contre la paroi de l’entrée, mais, sans attendre de réponse, Zelandoni pénétra
dans l’habitation. Folara apparut à sa suite, et Ayla comprit qu’elle était
allée chercher la doniate. Elle approuva intérieurement : c’était la chose
à faire. La sœur de Jondalar était une jeune fille avisée. Zelandoni était
celle qui accordait les Dons de Doni, celle qui servait d’intermédiaire entre
la Grande Terre Mère et Ses enfants, qui dispensait assistance et remèdes,
celle à qui l’on demandait de l’aide.
    Folara avait résumé la situation à Zelandoni, qui regarda autour
d’elle et comprit rapidement. Elle se retourna, dit quelques mots à la jeune
fille, qui passa aussitôt dans la pièce à cuire et se mit à souffler sur les
braises du foyer pour les ranimer. Mais le feu était mort. Marthona avait étalé
les braises pour que la chaleur fût uniforme sous la viande, et elle n’était
pas revenue alimenter le feu.
    Maintenant, je peux me rendre utile, pensa Ayla, qui alla
prendre son sac de voyageur dans l’entrée et en tira son sac à feu. Elle se
dirigea vers la pièce à cuire en pensant à Barzec, le Mamutoï qui le lui avait
fabriqué quand elle avait donné une pierre à feu à chaque foyer du Camp du
Lion.
    — Laisse-moi t’aider, proposa-t-elle à Folara.
    La jeune fille sourit. Elle savait allumer un feu mais se
sentait tellement désemparée par la détresse de l’homme du foyer qu’une présence
auprès d’elle la réconfortait. Willamar se montrait d’ordinaire si solide...
    — Si tu me donnes du petit bois, je l’allumerai, dit Ayla.
    — Les bâtons à feu sont là, indiqua Folara en se tournant
vers l’étagère du fond.
    — Je n’en ai pas besoin.
    Ayla ouvrit son sac à

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