Les refuges de pierre
échangèrent un regard et
un sourire.
— Si Ayla ne me convient pas, qui me conviendra ? dit
Jondalar. Nous venons de célébrer nos Matrimoniales, mais dans mon cœur nous
sommes unis depuis longtemps.
— C’est vrai, confirma Ayla. Nous avons même pris cet
engagement avant de traverser le glacier, après avoir quitté Guban et Yorga.
Nous savions déjà que nous étions unis, mais Jondalar a tenu à ce que tu noues
le lien pour nous.
— Voulez-vous rompre cette union ? Ayla ?
Jondalar ?
— Non, répondit-elle, souriant à son compagnon. Et
toi ?
— Sûrement pas, femme. J’ai attendu assez longtemps, pas
question de rompre maintenant.
— Alors vous êtes libérés de l’interdiction de parler à d’autres
que vous-mêmes. Vous pouvez déclarer à tous qu’Ayla et Jondalar de la Neuvième
Caverne des Zelandonii sont unis. Ayla, tous les enfants qui naîtront de toi
appartiendront au foyer de Jondalar. Vous partagerez la responsabilité de
prendre soin d’eux jusqu’à ce qu’ils soient grands. Avez-vous la lanière ?
Pendant qu’ils cherchaient le ruban de cuir, Zelandoni alla
chercher deux colliers sur une table proche. Après avoir récupéré la lanière,
elle passa au cou de chacun d’eux ce symbole de leur union.
— Je vous souhaite une longue vie de bonheur ensemble,
conclut Celle Qui Était la Première parmi Ceux Qui Servaient la Mère.
Ayla et Jondalar sortirent par-derrière. Quelques Zelandonii les
aperçurent et les appelèrent mais ils pressèrent le pas sans se retourner.
Parvenue au bassin alimenté par une source, Ayla entra dans l’eau tout habillée
et Jondalar la suivit. Maintenant que Zelandoni leur en avait fait la remarque,
ils sentaient le sang sur leur peau et son odeur dans leurs narines. Ils
avaient hâte de s’en débarrasser. Si les taches doivent partir, ce sera dans l’eau
froide, pensa Ayla. Sinon, elle devrait jeter ses vêtements et s’en fabriquer d’autres.
Après la grande chasse, elle disposait de quelques peaux et de diverses autres
parties d’animaux qu’elle pourrait utiliser.
Ils avaient laissé leurs montures dans la prairie proche du camp
de la Neuvième Caverne, et les chevaux avaient trouvé eux-mêmes le chemin de
leur enclos. L’odeur du sang les troublait toujours un peu, et le jeune homme
comme le rhinocéros avaient abondamment saigné. L’enceinte leur apportait un
sentiment de sécurité. Sa tunique mouillée nouée autour de la taille, Jondalar
courut vers le camp en espérant y trouver les chevaux et des vêtements secs
dans les paniers qu’ils portaient.
Il ne fut pas étonné de découvrir Lanidar en train de les
réconforter, mais le petit garçon semblait lui-même bouleversé et exprima le
souhait de parler à Ayla. Jondalar lui répondit qu’elle regagnerait le camp dès
qu’il lui aurait donné de quoi s’habiller. Après avoir débarrassé les chevaux
des paniers, des couvertures et des licous, il retourna auprès d’Ayla et lui
annonça que Lanidar la réclamait.
Dès qu’elle aperçut le petit garçon, elle devina à sa posture,
même de loin, qu’il était malheureux. Elle se demanda si, pour une raison
quelconque, sa mère lui avait interdit de continuer à s’occuper des chevaux.
— Qu’y a-t-il ? s’enquit-elle dès qu’elle fut près de
lui.
— C’est Lanoga, répondit-il. Elle pleure depuis ce matin.
— Pourquoi ?
— A cause du bébé. On veut lui prendre Lorala.
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— Qui veut lui prendre le bébé ? demanda Ayla.
— Proleva et d’autres femmes. Elles disent qu’elles ont une
mère pour Lorala, quelqu’un qui pourra la nourrir tout le temps.
— Allons voir ce qui se passe, proposa-t-elle. Nous
reviendrons plus tard nous occuper des chevaux.
En arrivant au camp, elle découvrit avec satisfaction que
Proleva s’y trouvait.
— Alors, c’est confirmé ? leur lança la compagne de
Joharran, souriante, quand ils s’approchèrent. Vous êtes unis ? Nous
pouvons festoyer et donner les cadeaux ? Pas la peine de répondre, j’ai
remarqué vos colliers.
Ayla ne put que lui rendre son sourire.
— Oui, nous sommes unis, dit-elle.
— Zelandoni vient de le confirmer, ajouta Jondalar. Le
front d’Ayla prit un pli soucieux.
— Proleva, je suis venue te parler d’autre chose...
— Oui ?
— D’après Lanidar, vous voulez enlever le bébé à Lanoga.
— Je ne dirais pas cela. Tu seras contente d’apprendre que
nous avons trouvé un foyer
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